18e jour de grève à Citroën Réunion

La mobilisation jusqu’à la victoire !

5 décembre 2013, par Manuel Marchal

La lutte continue pour les travailleurs de la filiale de Toyota Tsusho. De nouveaux soutiens ne font que renforcer leur détermination pour se battre jusqu’à la victoire. Ils demandent l’amélioration des conditions de travail et notamment la levée de sanctions visant des travailleurs.

Les travailleurs ont reçu la visite d’une délégation du PCR qui leur a apporté son soutien.

Chemin Grand Canal à Saint-Denis, dans le quartier de la Technopole. Dans cet ensemble de bâtiments hi-tech, CMM Premium distribue des voitures à plusieurs dizaines de milliers d’euros. En face, l’enseigne CMM gère la concession Toyota et Ford. Sur le trottoir, un piquet de grève. Ce sont les travailleurs de Citroën Réunion. Hier matin, ils entamaient leur 17e jour de grève. Ils campent sur le trottoir, et par ce fait ne font pas entrave aux mouvements liés à l’activité de la concession CMM.

Sur la table, des photocopies de "Témoignages" côtoient un jeu de domino et des provisions pour la journée. Dans la rue, souvent le conducteur d’une voiture ou le chauffeur d’un camion klaxonne, en signe de soutien.

L’échec de la réunion de lundi a entrainé la poursuite du mouvement qui touche aussi les concessions Citroën du Port et de Saint-Pierre. Hier, sans nouvelle de la direction, l’éventualité d’une absence de rencontre n’entamait en rien le moral des grévistes. Ils en sont déjà à 17 jours de grève, et ils ne comptent pas lâcher maintenant après tant de sacrifices.

Halte aux méthodes coloniales

Depuis 2011, Citroën Réunion n’appartient plus à un groupe réunionnais. L’entreprise a été achetée par la Compagnie française d’Afrique occidentale (CFAO) et placée sous la coupe de la filiale CMM. Mais l’année dernière, CFAO est devenue la propriété d’un fonds d’investissement japonais, Toyota Tsusho. En deux années, l’ambiance a radicalement changé. La reprise a d’abord signifié une réduction des effectifs et donc des suppressions de poste. Et le management qui est pointé du doigt.

« Quand nous étions chez Foucque, il y avait des difficultés financières, mais nous savions que si nous nous battions pour notre travail, nous étions bien considérés. Aujourd’hui, c’est la pression permanente » , déplore un travailleur. Les salariés de la concession Toyota subissent eux-aussi cette pression, mais n’osent pas encore exprimer leur révolte, soulignent les grévistes. Sébastien Fauconnier, responsable de la CGT-CMR, déplore les procédés d’un patronat qui utilise des méthodes qualifiées de coloniales, laissant dans la rue les Réunionnais à l’approche des fêtes. La tension est si grande que des travailleurs sont prêts à se lancer dans une grève de la faim, dit-il.

Dans la matinée, un nouveau barrage filtrant avait été mis en place afin d’informer les automobilistes de l’importance du combat qui se déroule devant la concession CMM.

Soutien du PCR

Hier, les grévistes de Citroën Réunion ont reçu de nouveaux soutiens. Celui de la CGTR-Sud, et du PCR.

Une délégation composée de Maurice Gironcel, Yvan Dejean et Jean-Yves Grondin est venue rencontrer les travailleurs au piquet de grève, avec des exemplaires de "Témoignages" sous le bras. Après avoir entendu les revendications, ces membres du Bureau politique du PCR ont apporté le soutien du Parti à la lutte.

Le conflit de Citroën Réunion est en train de devenir la grève la plus dure de l’année à La Réunion. Rares sont les moments de discussion, et la médiation de la Direction du travail est loin de porter ses fruits. Les travailleurs constatent que leur employeur dispose de moyens importants, mais ils sont loin de céder, bien au contraire.

Chaque jour qui passe, chaque nouveau soutien, ne font que renforcer leur détermination à rester mobilisés jusqu’à la victoire !

M.M.

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