Dans une situation de plus en plus inquiétante

La mobilisation réunionnaise s’accentue

7 septembre 2005

À La Réunion comme en France, le vote largement majoritaire en faveur du “non” au référendum du 29 mai signifiait notamment un refus des citoyens de voir appliquée à l’échelle de l’Union européenne la politique de casse sociale et de remise en cause des services publics pratiquée depuis 2002 par le gouvernement Raffarin. Ce gouvernement a été remplacé par celui de Dominique de Villepin et de Nicolas Sarkozy. Les Réunionnais, comme les autres citoyens de la République, ont-ils l’impression que les gouvernants ont tenu compte de leur vote du 29 mai ? Nullement. Malgré les promesses des dirigeants de l’UMP qu’ils écouteront le message des électeurs, il n’en a rien été. C’est la même politique qui a continué.
Cela est particulièrement grave à La Réunion, où la situation est très différente de celle de l’hexagone. Le taux de chômage y est au moins trois fois plus élevé qu’en France. Vingt-cinq mille foyers sont privés de leur droit au logement et leur espoir d’avoir un habitat décent tend encore à s’amenuiser en raison de la diminution des crédits pour la construction de logements sociaux neufs. Le taux d’inflation à La Réunion est supérieur à celui de la métropole et la baisse du pouvoir d’achat frappe la grande majorité des ménages, victimes de bas salaires et d’une vie chère sur laquelle le gouvernement refuse de faire la clarté en appliquant la loi sur la création d’un observatoire des prix. De graves menaces pèsent sur des branches de notre économie, comme la filière canne, et de nos services publics, avec des suppressions d’emplois à la clé
Face à tous ces problèmes et à d’autres que nous n’avons pas cités ici, les Réunionnais ne sont pas restés passifs. Plusieurs partis politiques, dont le PCR et les autres organisations de l’Alliance, les syndicats de salariés et d’agriculteurs, des associations de défense des chômeurs, exclus et précaires, des élus et des collectivités ont tiré la sonnette d’alarme, fait des propositions de solutions et mené des actions. La plupart des revendications et mobilisations vont dans le même sens : elles demandent au gouvernement de prendre des mesures adaptées aux besoins spécifiques de la population réunionnaise et elles plaident pour une concertation entre Réunionnais afin de mettre sur pied un projet réunionnais de développement.
Trois mois après la mise en place du gouvernement De Villepin-Sarkozy, cette orientation est plus que jamais valable.

L. B.


Journée interprofessionnelle de grèves
et de manifestations le 4 octobre

Les cinq grandes confédérations (CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC) préparent une journée nationale interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 4 octobre pour dénoncer la politique économique et sociale du gouvernement, a-t-on appris hier auprès de plusieurs organisations syndicales.
L’appel commun sera officiellement lancé demain après-midi depuis le siège de la CGT à Montreuil près de Paris, à l’issue d’une rencontre intersyndicale destinée à rédiger un texte et à s’entendre sur les revendications qui tourneront essentiellement autour de la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat.
Les syndicats entendent notamment dénoncer le Contrat nouvelles embauches, en vigueur depuis le 4 août dernier, qui permet aux employeurs des entreprises de moins de 20 salariés qui embauchent sur la base de ce nouveau contrat de licencier sans justification durant une période de deux ans.
La CGT, FO, et la CGC avaient donné leur accord depuis plusieurs jours pour une mobilisation le mardi 4 octobre. La CFDT et la CFTC, plutôt favorables à des défilés le samedi sans mot d’ordre de grève, ont décidé de se rallier "à la date sur laquelle il y a le plus d’organisations syndicales".
"Maintenant, l’essentiel va être de mobiliser dans les semaines qui viennent pour que ce soit une réussite", a déclaré hier Jean-Louis Walter, secrétaire général de la CGC.


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