Suppressions de postes dans l’Éducation nationale

La mobilisation va s’amplifier

15 février 2011, par Sophie Périabe

Hier, dans le cadre de la mobilisation contre les suppressions de postes qui a démarré au lycée de Vue Belle, plusieurs dizaines de professeurs se sont réunies à la Mairie de Saint-Paul autour de la FSU, des fédérations de parents d’élèves, l’UNL, avec le soutien de la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello.

16.000 postes vont être supprimés dans l’Éducation nationale à la prochaine rentrée. « Depuis 2007, ce sont plus de 100.000 postes qui ont été supprimés », indique Huguette Bello.
La Réunion, bien qu’en situation de rattrapage par rapport à la métropole, n’échappe pas aux mesures d’austérité. « Depuis 2008, nous avons perdu plus de 400 postes. Cette année, nous perdons 162 postes dans l’académie, dont 42 sur la commune de Saint-Paul », déplore la députée-maire.
Face à ces chiffres édifiants, un mouvement de contestation est né au lycée de Vue Belle la semaine dernière. Il s’agit, en effet, de l’établissement le plus touché avec 12 postes supprimés. Conséquences de ces décisions gouvernementales : 9 sections vont être supprimées dans l’établissement contre une seule création de section. « Ce sont 200 places de moins pour les élèves », indique Roland Ribes. Selon ce dernier, la diminution de l’offre de formation augmentera irrémédiablement les effectifs d’élèves par classe. « La qualité de l’enseignement s’en ressentira ».
D’autres enseignants d’autres établissements ont eux aussi fait le bilan des suppressions de postes : moins 5 postes et demi pour le lycée Rontaunay, « deux filières vont être totalement supprimées », 4 postes de perdus à Patu de Rosemont, 10 au lycée Lislet Geoffroy. Pratiquement tous les établissements de l’île sont touchés.

 « Nous sommes à un niveau d’aggravation sans précédent » 

Pour Marie-Hélène Dor, secrétaire adjointe de la FSU, l’Éducation nationale est malmenée depuis quelques années, mais « aujourd’hui, la situation est critique ».
Néanmoins, on assiste à « une vraie convergence. Des chefs d’établissement en Poitou-Charentes ont affiché clairement leur désaccord », insiste-t-elle. Les parents d’élèves sont eux aussi solidaires du mouvement. D’ailleurs, chaque fédération (PEEP et FCPE) était représentée.
La FCPE regrette que les élus réunionnais, à part Huguette Bello, ne se mobilisent pas. « Il faut que nous soyons main dans la main, s’il faut barrer les routes, on le fera », prévient le représentant de la FCPE.
Et c’est également le sentiment que partagent beaucoup de professeurs présents hier. « C’est un ras-le-bol général ». Tous les services publics subissent de plein fouet la politique de casse sociale du gouvernement. « La police, la justice, l’éducation, nous sommes tous concernés. Il faut mener des actions fortes, radicaliser le mouvement », soutient un professeur.
« En Tunisie, il n’y avait pas qu’une seule profession dans la rue », souligne un autre enseignant.
Avec le soutien des parents et des élèves, les professeurs appellent à un blocage de tous les établissements de l’île à compter de demain.
Mercredi à 14h30, une manifestation sera organisée devant les grilles du Rectorat. « Une audience a été demandée au recteur, nous attendons une réponse », précise Marie-Hélène Dor.
Enfin, à Saint-Paul, un Conseil municipal extraordinaire est programmé mercredi 23 février prochain. « Un Conseil municipal de conscience, a conclu Huguette Bello, où des motions d’engagement seront votées ».

SP

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