Demain, Journée du refus de la misère

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés »

16 octobre 2009, par Edith Poulbassia

La Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde et une trentaine d’associations invitent la population à commémorer comme chaque année la Journée du refus de la misère, place des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri (Saint-Denis).

Ce 17 octobre 2009 marque aussi le 20ème anniversaire de la Dalle des Droits de l’Homme, installée à proximité du tribunal de Champ-Fleuri. « En 1989, nous étions 2.000 citoyens à l’inauguration. En 2009, plus de 30 associations se réunissent autour de cette dalle pour marquer leur adhésion à ces principes de lutte pour la dignité des plus pauvres », souligne à juste titre Georges Faubourg de la délégation Réunion ATD Quart Monde. Ce « devoir sacré » évoqué par le Père Joseph Wrézinski, fondateur d’ATD Quart Monde, semble avoir fait un bout de chemin dans les consciences et dans les cœurs.
Depuis la publication du rapport d’ATD Quart Monde sur la "Grande pauvreté et précarité économique et sociale", des décisions ont contribué à lutter contre la misère. Le Revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988, la Couverture maladie universelle (CMU) en 1999, la loi sur le logement décent 2002, le droit au logement opposable en 2007...

Des chiffres alarmants

Dans les associations, salariés et bénévoles ne ménagent pas leurs efforts. Par exemple à la Boutique solidarité de Saint-Denis (l’une des 4 de la Fondation Abbé Pierre) qui accueille des personnes sans-domicile fixe (SDF) : 80 personnes sont accueillies chaque jour, 18.000 passages sont enregistrés chaque année. La Boutique offre un accompagnement social et des services quotidiens : petits-déjeuners, courriers, colis aides alimentaires...
Malgré cette solidarité à La Réunion, les chiffres sont alarmants. 52% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, 30.000 familles attendent un logement social, 21.000 ménages sont mal-logés, sans parler du chômage, de la précarité... La France compte encore 7 millions de pauvres, et peut-être plus avec la crise, 3,5 millions de mal-logés, 250.000 SDF, 13% de salariés en emploi précaire.
C’est pourquoi cette Journée du refus de la misère garde toute son importance chaque année depuis la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1992. Plus de 150 pays vont s’associer à cette commémoration pour « éradiquer ce fléau : la misère ». « C’est possible, si chacun de nous, les politiques, les acteurs économiques, la société civile se mobilisent pour une société plus juste », soutient ATD Quart Monde.

E.P.


Programme


- À 9 heures, rendez-vous à la Dalle des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri.

- À partir de 10 heures : Théâtre Forum pour les adultes, pièce de théatre pour les enfants. Ateliers pour les enfants, slam pour les jeunes, contes de Daniel Honoré. Les associations animeront des stands d’information.

- À 13h30, place aux animations sur podium, avec les danses et chansons des Boutiques solidarité, les groupes de quartiers, la poésie, les danses mahoraises.

- À 16 heures aura lieu la commémoration solennelle, puis un spectacle (gratuit) animé par Rocaya. Au programme, Jeunesse Quart Monde, Ami Karim, Magali Delanglard, Gilbert Barcaville, Jimix and Co, Kaniars la Cour, Akim, Karma Bourbon, Désiré Francois, Ousanoussava, Jean Laurent Faubourg et Marie Alice Sinaman.

- À 20 heures, le spectacle se poursuit au Théâtre de Saint-Gilles avec le concert de solidarité d’Appolonia.


Les 20 ans de la Dalle des Droits de l’Homme de Champ-Fleuri

Cette plaque, première réplique mondiale de celle inaugurée en 1987 à Paris, reprend le discours de Joseph Wrézinski, Fondateur du Mouvement ATD Quart Monde, décédé en 1988.
« Le 28 octobre 1989, des défenseurs des droits de l’Homme et des citoyens se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire. Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ».


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