Social

La parole aux jeunes pour l’emploi

À la manifestation du Collectif Emplois en Danger

22 mai 2003

- Divene Catapoulé, 24 ans, aide-éducateur, collège Albert Lougnon du Guillaume Saint-Paul :
« Quel est le tremplin pour notre avenir ? »
« Je suis aide-éducateur dans un collège. Le travail réalisé depuis quelques années a porté ses fruits. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il n’y ait pas d’évaluation sérieuse effectuée par le rectorat. Le gouvernement rejette sans arrêt la faute sur l’ancien gouvernement dès qu’il s’agit de nous donner des explications. Quelle est la suite à donner pour notre emploi ? Quel est le tremplin pour notre avenir ? Je travaille 35 heures dans le collège, je n’ai pas le temps de trouver un autre emploi. Nous devons dire non à la régionalisation. L’Éducation doit rester une affaire d’État.
Il me reste encore une année. Nous serons seulement deux aide-éducateurs sur neuf à faire la rentrée prochaine. En plus, le collège Albert Lougnon appartient aux collèges en difficultés. Heureusement, dès ma première année, j’ai rapidement changé de stratégie. J’ai donc prévu de préparer certains concours cette année grâce aux formations obtenues. Voilà ce que je dénonce aujourd’hui ».

- Vanessa, 21 ans, Farida, 30 ans et Stéphanie, 25 ans, emplois-jeunes au Comité des chômeurs du Port accompagnées de leur présidente, Maryse Tossem :
« Inadmissible de laisser passer le RMA »
« Nous faisons partie du Comité des chômeurs du Port. Nous dénonçons les nouvelles réformes du RMI, soit le RMA, gérées par le Conseil général. Il est inadmissible de laisser passer cette loi quand on sait que ce sera encore plus d’argent versé aux patrons, avec un RMI payé à 2,60 euros de l’heure. On va vers une suppression de toutes sortes de petits contrats tels que le CEC, le CIA, le CES…Avec un travail de 20 heures par semaine, nous irons toujours plus vers des emplois précaires ».

- Jean-Willy Vingadassalom, 21 ans, aide-éducateur au Collège Raymond Mondon A du Port :
« Nou pans nout zenfan domin »
« Nou lad’ni manifesté pou nout bousé manzé. Zordi ousa y lé bann zélu drwat ? Y trouv pa zot zordi dann manifestasyon ! Y fo zot y respèk zot lengazmen, nou pans nout zenfan domin… »

- Aurélie, 24 ans et Christelle, 26 ans, emplois-jeunes dans le privé, au Centre médico-social de Sainte-Marie :
« Toujours pas de réponses »
« Nous avons un statut d’animatrices alors que nous travaillons dans les mêmes conditions que les éducateurs spécialisés. Nous avons les mêmes horaires, les mêmes contraintes, nous faisons autant qu’eux si ce n’est plus. Cela fait trois ans que nous y sommes et que nous réclamons notre formation en tant qu’éducateurs spécialisés. Il n’y a toujours pas de réponses. L’entreprise alimente la précarité de l’emploi ».

- Léo, 24 ans, aide-éducateur dans le domaine artistique au Collège des Deux-Canons et Olivier, 26 ans, aide-éducateur sportif au Collège de la Montagne :
« Nous ne faiblissons pas »
« Il faut que nous tenions tous ensemble : 600 jeunes aides-éducateurs vont être sur le carreau. On nous a mis là pour cinq années sans prévoir de nouvelles créations de postes. Assez ! Bien sûr que les formations seront un plus sur notre CV, mais actuellement nous tournons en rond. Nous ne faiblissons pas, le gouvernement joue sur le temps mais nous sommes motivés de jour en jour ».

- Cristelle Insulaire, 28 ans, emploi-jeune au Collège Montgaillard :
« On veut nous virer alors que nous avons des acquis »
« En tant qu’emploi-jeune, il est important que nous ayons le soutien de l’Éducation nationale. Nous sommes arrivés en fin de contrat et il n’y a pas de pérennisation pour nos emplois. On veut nous virer pour des assistants d’éducation alors que nous avons des acquis, des compétences et que nous sommes formés ».

- Olivier Le Bon, 22 ans, aide-éducateur informatique au lycée agricole de Saint-Paul :
« Je manifeste pour mon avenir »
« Je manifeste pour mon avenir et pour ne pas travailler pendant quarante deux années de cotisations. J’ai commencé à 19 ans. Avec le problème de la décentralisation, ce seront les concours qui vont être touchés. Il n’y en aura plus ! J’ai un BTS informatique et je compte m’inscrire en licence à l’Université pour m’en sortir. Je tenterai peut-être ma chance avec la semaine de la mobilité ».

- David Bedeau, 26 ans et Laurence Smith, 28 ans, emplois-jeunes dans une école maternelle du 17ème kilomètre au Tampon :
« Notre contrat prendra fin le mois prochain »
« Nous manifestons car notre contrat prendra fin le mois prochain. Avec un enfant à charge, quels seront nos droits au travail ? Nous sommes dans le flou total ! Nous n’aurons même pas droit à des indemnités ! Nous ne percevrons aucune ASSEDIC ! Ce n’est pas le contrat emploi-jeune que nous critiquons mais le plan… que cela ne puisse déboucher vers un emploi propre à nos compétences. Nous demandons autant de respect qu’un salarié ! »


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus