1 Réunionnais sur 10 a eu recours à l’aide alimentaire en 2021

La pauvreté explose à La Réunion

1er juillet 2022, par Manuel Marchal

Hier, la Croix-Rouge a présenté les résultats de l’enquête : « Comprendre l’accès à l’alimentation des plus précaires à la Réunion ». En 2021, un Réunionnais sur 10 a eu recours à l’aide alimentaire, une progression de plus de 60 % en 4 ans. C’est une nouvelle illustration de l’impasse d’un système qui produit de la pauvreté en laissant de côté la moitié des Réunionnais.

Plus de 150 000 colis d’aide alimentaire ont été délivrés par la Banque Alimentaire et la Croix Rouge l’an dernier. La présentation hier par la Croix-Rouge du résultat des résultats de l’enquête : « Comprendre l’accès à l’alimentation des plus précaires à la Réunion » a rappelé une conséquence du système dominant à La Réunion : une personne sur 10 a eu recours aux colis alimentaires pour se nourrir. C’est une hausse de 67 % en 4 ans.

Vulnérabilité aux effets des crises internationales

Plusieurs facteurs expliquent cette accélération inquiétante. C’est notamment l’impact de la hausse des prix qui a débouché en 2017 à La Réunion sur l’importation du mouvement des gilets jaunes. Puis il y eut l’amplification de la crise économique causée par l’importation à La Réunion d’une crise sanitaire à cause de l’absence de contrôle des passagers venant dans notre île au prétexte qu’ils avaient fait un test de dépistage, puis qu’ils étaient vaccinés. Enfin, la guerre en Ukraine a encore aggravé la situation.
La Croix-Rouge note également que ce chiffre de 1 Réunionnais sur 10 ayant recours à l’aide alimentaire est lié au taux de pauvreté de 37 %, selon l’INSEE, et à la cherté de la vie dans notre île. Le problème de la vie chère est d’ailleurs reconnu par l’État. Rappelons que les fonctionnaires titulaires bénéficient d’une prime de vie chère égale à 53 % du salaire. Mais cette prime de vie chère ne s’applique pas pour les plus pauvres qui survivent grâce aux prestations sociales, ainsi que pour l’essentiel des salaires des travailleurs en contrat de droit privé.

Situation bien plus grave qu’à la veille du COSPAR

Ce constat montre bien la précarité infligée à une grande partie de la population réunionnaise. Il a suffi d’une dégradation de la situation internationale pour voir s’aggraver considérablement la situation de nombreux Réunionnais : entre autres les travailleurs à qui le système interdit d’avoir un travail durable et payé décemment, les étudiants dont les parents n’appartiennent pas à la classe favorisée, ainsi que les retraités victimes d’une pension très insuffisante.
Manifestement, une digue est en train de céder. La situation sociale de La Réunion est bien plus grave qu’à la veille du mouvement COSPAR de 2009.

M.M.

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