Bilan 2012

La réalité : plus de 160.000 Réunionnais à la recherche d’un travail

17 décembre 2012

À l’heure où les injonctions à consommer envahissent les écrans, les ondes et les pages de la presse, La Réunion se prépare à entrer dans une nouvelle année. C’est donc à ce moment que s’effectue le bilan des 12 derniers mois. Où étions-nous et où en sommes-nous ? C’est ce que ’Témoignages’ propose de faire découvrir à ses lecteurs.

La plus grave crise sociale de La Réunion

- 150.000 demandeurs d’emploi en octobre 2011

- Plus de 160.000 demandeurs d’emploi en octobre 2012

- 76.100 chômeurs depuis plus d’un an

(photo darchives SL)

En une année, malgré tous les emplois aidés utilisés à la veille des élections, le nombre des demandeurs d’emploi a encore explosé. Plus de 160.000 Réunionnais sont inscrits à Pôle Emploi. Une telle catastrophe n’est jamais arrivée. Parmi eux, 20.000 ont moins de 25 ans.

47.000 chômeurs ne s’inscrivent plus

Selon la dernière Enquête emploi de l’INSEE, le manque d’emploi est tel que des Réunionnais qui en sont privés sont tellement découragés qu’ils ne s’inscrivent plus à Pôle Emploi. C’est comme si une ville telle que Saint-André avait disparu des statistiques. Voilà où en est La Réunion en 2012.

Leur nombre a augmenté de 37% depuis 2011.

Une centaine de jeunes jetés en prison

Quand des jeunes se révoltent contre cette injustice avec les seuls arguments que leur laisse une société injuste, ils sont jetés en prison par dizaines sous les applaudissements du premier monde.

L’œuvre des démolisseurs de l’emploi

Le chômage est la première préoccupation dans le pays. Le manque de travail n’est pas venu avec la crise en Europe. Cela fait plus de 40 ans que les Réunionnais connaissent une pénurie d’emplois. Déjà au milieu des années 1970, 25% des travailleurs étaient à la recherche d’un emploi.

Toutes les énergies devraient donc être consacrées à la lutte contre ce fléau. Depuis 2007, le pays a connu une succession de décisions politiques qui ont aggravé la pénurie.

- en 2007, Didier Robert en tant que maire du Tampon décide de stopper le chantier de la rocade Sud : 100 millions d’euros à la poubelle ;

- après les élections municipales de 2008, des maires cassent des projets consensuels qui devaient créer des emplois : à Saint-Paul et à Saint-Denis notamment. Plus de 200 millions d’euros de chantiers sont perdus ;

- Saint-Paul : la nouvelle maire arrête le projet de l’hippodrome alors que des jeunes sont partis se former aux métiers des courses hippiques ;

- Saint-Denis : le nouveau maire choisit de stopper le chantier du Pôle océan déjà lancé, et celui du Zénith intercommunal dont la première pierre était déjà posée ;

- en 2010, le Parti socialiste choisit de faire gagner l’UMP Didier Robert aux régionales. Conséquences : arrêts des chantiers de la MCUR et du tram-train, remplacement du projet de nouvelle route du littoral par un projet irréaliste.

La conséquence, ce sont plus de 3.000 millions d’euros de chantiers qui sont perdus.




Toutes ces décisions politiques ont brisé des dizaines de milliers de projets de vie.

L’année 2012 a marqué une nouvelle aggravation, faute de projets pour soutenir l’activité.

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