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Réunion hier du Comité local des États Généraux de la Recherche
8 avril 2004
Alors que notre système de recherche s’étiole depuis quelques années déjà, ses acteurs se trouvent face au pied d’un mur érigé à la hâte, à grands coups de prérogatives gouvernementales qui ne répondent pas à leurs questions et préoccupations fondamentales. Au lendemain du vote sanction des Français, le gouvernement est à son tour mis au pied du mur : la réforme de la recherche ne se fera pas sans les chercheurs.
D’un côté, le gouvernement et ses projets de réformes ; de l’autre, le Comité d’initiative et de proposition (CIP) et ses comités locaux-régionaux des États généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur. Le premier a tenté d’imposer une réforme libérale qui met en réel danger le système de la recherche en France. Le second est né de la volonté d’un large débat démocratique, sous-tendu par les réflexions et propositions des différents acteurs de la recherche public et privé, dont celles du mouvement "Sauvons la recherche".
La vocation du Comité local des États Généraux de la recherche est de "coordonner les débats et d’alimenter la réflexion du Comité national placé sous la présidence d’Etienne Beaulieu et d’Edouard Brézin". Hier, ses membres étaient réunis sur le campus de l’Université du Moufia afin de faire le point sur la progression de leur réflexion basée sur quatre grands thèmes, à savoir : recherche "public"-recherche "privée", organisation et financement de la recherche, statut et fonction des personnels et enfin, évaluation de la recherche.
Grâce à une concertation institutionnelle, les trois premières questions ont été "dégrossies" pour parvenir à offrir un reflet relativement objectif de la situation à La Réunion. Avec un déficit de deux cents enseignants-chercheurs et de cent IATOS (personnels de secrétariat, techniciens administratifs, logisticiens...), ajouté à une faible implantation d’organismes de recherches nationaux (entre cinq et dix à La Réunion), le développement que connaît La Réunion est considérablement freiné.
Alors que la recherche est le moteur économique de demain, une prise de conscience du gouvernement apparaît importante, face au malaise et aux incertitudes de la profession.
Alors qu’entre les années 1995 et 2000 les États-Unis enregistraient un accroissement budgétaire pour la recherche de base de 2,8%, le Japon de 3,1%, la France affichait déjà un retard marqué avec seulement 1,1%. Contrairement aux engagements présidentiels, le budget 2002 a connu un retrait. Les laboratoires, en raison d’un gel de leurs crédits, n’ont pas pu dérouler leurs programmes de recherches.
"Ils sont de plus en plus soumis à des projets parcellaires, d’où les difficultés de structuration des recherches", affirme Rémy Courdier, maître de conférence et directeur de laboratoire en mathématiques appliquées, et ce, au détriment de recherches approfondies. "Le gouvernement se désengage de la recherche de fond pour privilégier l’application", constate-t-il. L’année 2003 a essuyé l’une des plus fortes baisses budgétaires.
Comment, dans ce contexte, la promesse gouvernementale d’un budget de 3% du PIB d’ici 2010, peut-elle être plausible ?, s’interroge le Comité local des États Généraux de la recherche. Une grande part du budget de la recherche est consacrée aux secteurs militaire, nucléaire, spatiale et aéronautique, au détriment de la recherche fondamentale qui est à l’origine du développement de notre société.
Recherche publique et recherche privée sont complémentaires : "la recherche privée s’appuie sur la recherche publique qui prend également en charge la recherche fondamentale des secteurs non rentables", stipule le rapport du Comité local. Croire comme le gouvernement que la recherche privée pourrait suppléer à la recherche publique est "irréaliste".
M. Guérin, du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), constate que la recherche publique est "un prestataire de services du privé plutôt que de mener des recherches indépendantes pour l’intérêt général". Il souligne qu’il n’est pas simple de mener un travail de recherches appliquées et d’avoir à "courir après les financements".
Malgré un financement assuré à 50% par les deux collectivités territoriales et des aides européennes attribuées au CIRAD, il faut faire des économies pour ajuster les contrats passés avec les collectivités. "Selon nous", s’accordent les membres du Comité local, "la recherche publique ne doit pas être considérée comme une simple variable d’ajustement du budget. L’avenir du développement à plus long terme de la France en dépend".
Problèmes de statuts, budgets tous azimuts, multiplicité des financements et des objectifs inscrits dans le court terme, faibles moyens humains : la gestion de la recherche pose un problème fondamental. Sans une politique de recherche structurée à long terme et menée en direction des laboratoires, la recherche ne pourra répondre aux besoins actuels et mettre en place les moyens adaptés pour y parvenir.
Sans un effort du gouvernement dans l’investissement pour la recherche publique, c’est l’asphyxie du système de recherche qui est programmée. Il ne peut s’intéresser qu’aux applications, qui deviendront bientôt irréalisables, par manque de lisibilité et de cohérence du système.
Mais tout ne tient pas aux efforts de financements. La multiplicité des interlocuteurs et des projets conduit à des lourdeurs administratives, "à la française". Les chercheurs ont à accomplir un travail bureaucratique, à rédiger des conventions, trouver des financements, qui pénalisent l’aboutissement de leurs projets.
Le choix de ces derniers reste flou, ponctuel, et ne s’appuie en rien sur un véritable contenu scientifique. "La rentabilité tue les bonnes idées", avance Rémy Courdier. Pour une meilleure lisibilité, "le dispositif national de recherche doit être profondément réformé", estiment les membres du Comité. Les missions attribuées aux différents organismes de recherche doivent être précisées et leurs relations avec l’Université renforcées, pour un réel travail en synergie.
La proposition gouvernementale de créer des pôles de recherches ne peut se faire efficacement sans avoir au préalable donné une définition claire et précise de la recherche, établi des axes et fixé le degré d’implication de chaque organisme, avec une vue à moyen et long termes (sur 10-15 ans au moins). Les universités joueraient un rôle majeur dans la constitution de ces pôles.
Cependant le risque, - également rencontré pour le plan "Hôpital 2007", qui prévoit le regroupement des activités en pôles de soins - est d’assister à une répartition inégale des financements avec des préférences accordées à la recherche "applicative".
Alors que La Réunion connaît déjà une situation déficitaire en personnels (aucun recrutement de professeur d’université en 2004) et en moyens financiers, "que va devenir la recherche à La Réunion ?", interroge Serge Baldy, professeur d’université en physique de l’atmosphère et directeur de laboratoire, "La Réunion va avancer en tong et Paris VI en formule1".
Le Comité local présente deux propositions, non exclusives, à savoir : "des pôles d’excellence régionale particulier, en raison de sa position géographique, du contexte socioculturel et de sa zone d’influence (la zone océan Indien) ; ou l’appartenance à plusieurs réseaux-pôles de recherche délocalisés". Comme le souligne, Rémy Courdier, "les petites universités perdent déjà leurs maîtrises car il n’y a pas de débouchés sur les Masters, comme en sciences et lettres. On va vers une régionalisation des diplômes. On n’a plus de diplômes nationaux répondant à une liste de contenus et d’intitulés. Les enjeux se portent donc sur l’enseignement supérieur, avec une sélection d’entrée de plus en plus rigoureuse".
Le gouvernement ne semble pas prendre conscience que le manque de reconnaissance des jeunes chercheurs de grande qualité les conduit à s’exiler aux États-Unis, là où leur salaire est multiplié par quatre et où la recherche publique est financée par le gouvernement. Les moyens mis à leur disposition sont dérisoires en France.
Serge Baldy s’insurge : "Avec un bac+5 ou +6, les jeunes sont des allocataires de la recherche. Ils sont moins payés qu’un policier stagiaire sans qualification. Plus de 30% d’entre eux sont dans les laboratoires et ce sont eux qui font la recherche. Ils perçoivent le même salaire pendant trois à cinq ans, avant de bénéficier des allocations post-doctorales. C’est la course à l’allocation sans sécurité de l’emploi, passant d’un contrat d’un an à un autre contrat d’un an, et ce jusqu’à trente deux ans, parfois. C’est scandaleux", proteste-t-il, pensant à ces jeunes, très compétents, qui ont, eux aussi, à assumer une vie de famille avec des enfants.
Cette jeunesse à qui l’on promettait un emploi garanti s’essouffle et se décourage. Le Comité parle d’un système "pervers" qui maintient la précarité, afin de faire une sélection des meilleurs éléments, ce qui semble absurde car les plus avertis auront compris que c’est ailleurs que leurs travaux sont reconnus, et pas dans des contrats à durée déterminée à répétition, qui pénalisent également une recherche en mal de stabilité.
Avec 300 bourses supprimées en 2004, aucune création de poste, que ce soit dans les organismes de recherche ou dans les universités, le Comité local fait état d’une nécessité de revalorisation des statuts de personnels, des salaires et des perspectives de développements de carrières.
La multiplicité des statuts ne facilite pas la mobilité, alors que chercheurs, enseignants chercheurs et IATOS devraient pouvoir vaquer entre les universités et les centres de recherches, selon les besoins, et toujours dans cet objectif majeur de rendre le système de recherche plus cohérent.
Le Comité d’initiative et de proposition souhaite grâce aux synthèses régionales et nationales aboutir à des recommandations, d’ici les mois d’octobre-novembre de cette année, pour la loi d’orientation et de programmation annoncée pour la fin de l’année. Des synthèses partielles seront produites pour la fin du mois de juin, utiles pour peser sur la loi de finances 2005, préparée cet été. Le débat est ouvert, les chercheurs avancent.
Estéfany
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