Association les Béliers ou le refus de la précarité

La Région : « notre sauveur »6.

24 mars 2007

Il y a deux semaines, lorsque le Département a validé l’attribution de la gestion de la Forêt de Bois de Couleurs au Maire de Sainte-Rose, les 44 salariés qui en avaient la charge depuis 5 ans voyaient leur avenir professionnel sérieusement compromis. La Région Réunion s’est engagée à les soutenir dans cette épreuve. Reste au Département à confirmer la possibilité de leur confier d’ici un an la gestion d’un autre site. La vigilance reste de mise.

Ils sont venus, ils se sont battus, mais ils n’ont pas encore été vaincus. Jusqu’au vote ultime, attendant le verdict devant les portes de la Collectivité qu’ils ont bien souvent fréquentée ces derniers temps, les salariés de l’association Béliers ont défendu pendant plus de deux mois leur emploi avec dignité. Et même une fois le couperet tombé, son directeur Daniel Briandy voulait encore garder espoir : le soutien de la Région Réunion restait leur seule issue.

« On ne crie pas cocorico »

Interpellée derechef par l’association, la collectivité régionale, qui avait validé depuis décembre 2006 la reconduite du financement et le maintien des postes pour l’entretien du sentier littoral de Sainte-Rose et ce jusqu’en 2008, a alors accepté de transférer ces fonds vers un autre site. À charge pour l’association d’en trouver un ? Daniel Briandy s’est alors tourné vers la sous-préfecture de Saint-Benoît. Cette dernière a envisagé l’entretien du sentier littoral côté Grand-Brulé ainsi qu’un terrain départemento-domanial portant le doux nom de « Symbiose pour oiseaux et volcans », géré par l’ONF. Jusqu’en février 2008 donc, les fonds et postes dévolus par la Région seront bien transférés pour l’entretien du sentier littoral. Et pour espérer accéder à l’ENS, l’association s’est tournée vers l’ONF ainsi que vers le Département, son propriétaire. Ne voyant aucune réponse revenir, les Béliers se sont une énième fois rendus au Palais de la Source. C’est là, mardi, qu’ils ont pu interpeller personnellement son Vice-président Ibrahim Dindar. Daniel Briandy reprécise alors la démarche de la structure, soutient que ce site leur permettrait de rebondir et obtient un rendez-vous pour le lendemain avant l’Assemblée Plénière de la Collectivité.
Selon Ibrahim Dindar, la gestion de l’ENS de Saint-Philippe « pourrait », c’est envisageable, revenir à l’association, mais le Département a besoin d’un peu de temps pour régulariser la situation, consulter le Maire de la commune. Il conseille à l’association de se tourner à nouveau vers la Région pour savoir si après 2008, elle maintiendra son soutien. Et Daniel Briandy de souligner à son tour, sans intention aucune d’entacher cette discussion constructive, que la collectivité peut, elle aussi, se rapprocher de son homologue pour traiter conjointement de ce dossier. L’échange se clôt ainsi sur des intentions. Est-ce que ce « pourrait » va trouver une issue favorable ? Les salariés qui n’ont pas failli dans leur détermination à se battre pour défendre leur emploi, pour que leur travail soit reconnu, pour refuser la précarité, veulent y croire mais savent qu’il faut se garder de tout optimisme prématuré. « Après avoir traversé une période aussi difficile, éprouvante, on ne crie pas cocorico, soutient Daniel Briandy. On va rester vigilant pour que les choses se clarifient et qu’une porte de sortie s’ouvre. Nous avons eu une discussion constructive avec le Département, maintenant, il faut attendre. Notre perspective actuelle : c’est 12 mois de travail, continuer à développer notre outil et à servir la population, avec l’ensemble du personnel et des financements de la Région. C’est ce qui nous a sauvé. On peut le dire, la Région reste et demeure notre sauveur. C’est grâce à elle que l’association Les Béliers existe toujours et qu’elle a des perspectives. »

Stéphanie Longeras


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