Mobilisation à Saint-Denis

La Réunion : 19 mars de luttes et de solidarité

20 mars 2009, par Manuel Marchal

Dès 9 heures ce matin, ils étaient des milliers à se rassembler à la cour Basile, derrière le Petit Marché de Saint-Denis, un haut lieu des luttes revendicatives qui ont marqué l’Histoire de La Réunion. Le cortège a ensuite traversé sans encombre la rue piétonne avant de rejoindre la rue de Paris en direction de la Préfecture.
23 associations culturelles rassemblées dans le Koléktif po Lidantité kiltirèl èk Lédikasyon Rényoné (K.L.K.L.R.). ont rejoint le COSPAR et le cortège. Autant dire que loin de faiblir, la mobilisation s’amplifie autour des 62 revendications du COSPAR.
Le Collectif réclame notamment une baisse des prix de 20% sur 500 articles, et une augmentation de 200 euros des minima sociaux, des bourses des étudiants, des petites retraites et des bas salaires. Pour le moment, à la différence de la Martinique, l’Etat n’apporte aucune réponse pour les minima sociaux et tente, avec le MEDEF, d’imposer un accord de division qui laisse de côté les plus pauvres. Le projet prévoit une augmentation de 150 euros (dont 100 euros de l’Etat) des salaires de ceux qui travaillent dans le privé, et de 100 euros (de l’Etat) de ceux du public. Dans les deux cas, le salaire doit être inférieur à 1,4 SMIC.
Cela concernerait au maximum 100.000 personnes. Rappelons qu’à La Réunion, les allocataires de minima sociaux sont plus de 140.000, dont les revenus concernent 250.000 Réunionnais. Pour le moment, le préfet n’a fait aucune annonce à ce sujet, si ce n’est l’extension à La Réunion d’une prime de droit commun de 200 euros cette année.
Porte-parole du COSPAR, Ivan Hoareau a fustigé une proposition qui soulage le patronat de ses responsabilités. Ce que propose le MEDEF, c’est une part patronale de 50 euros par mois, soit 1,66 euro par jour.
Le COSPAR a appelé à maintenir la mobilisation, en particulier pour faire entendre raison à la grande distribution, la frange la plus « réactionnaire » du patronat, rappelle Ivan Hoareau. Une grande distribution qui pratique des prix nettement plus élevés qu’en France, alors que le niveau des taxes est beaucoup plus faible. C’est ce qui explique la motivation du COSPAR à ramener à la raison les dirigeants de ces entreprises. Car derrière ces prix élevés se cachent d’importants profits qui pourraient être mieux partagés entre les patrons, les travailleurs et ceux qui viennent acheter des produits dans ces magasins.
Après la prise de parole du représentant du COSPAR, la manifestation s’est dispersée un peu avant 13 heures. Mais comme le montrent les opérations de communication dans plusieurs grandes surfaces de Saint-Denis, la mobilisation se poursuit.
Parallèlement à la mobilisation, le COSPAR continue à travailler sur des propositions pour aller vers un accord global.

M.M.

Lutter contre la vie chèreLuttes pour l’emploiA la Une de l’actuCOSPAR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus