Grève et manifestations du 19 mars

La Réunion : Aller vers un accord global

20 mars 2009, par Risham Badroudine

10.000 personnes dans la rue de nouveau, selon les organisateurs. Malgré une pluie battante, 7.000 personnes était dans la rue à Saint Denis et 3.000 à Saint-Pierre, à l’appel du COSPAR. La balle est maintenant dans le camp de l’Etat et du MEDEF. Face à la vie chère, les premiers pénalisés sont les bénéficiaires des minima sociaux, les étudiants ou les 52% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. L’argent du RSA destiné pour les Réunionnais aux bas revenus ne peut être détourné vers les entreprises. Au vu de la situation de La Réunion, l’application du RSA ne peut pas être reportée dans trois ans. Nous devons aller vers un accord global.

L’une des principales revendications du COSPAR est la baisse des prix de 20% pour 500 produits.
Rappelons que selon les études, les prix sont 30% à 60% plus chers sur notre île comparés à la France. De plus, le taux d’inflation bat des records, ce qui continue à creuser cette différence. Cette inflation cerne en premier lieu les produits de consommation courante, c’est-à-dire les produits alimentaires de base. Avec près de 280.000 personnes dépendant des minima sociaux et 52% de population vivant en dessous du seuil de pauvreté, cette situation est intenable.
Sur les 12 derniers mois, le prix des produits comme le riz ont augmenté de plus de 40%, l’huile de près de 30%... (Voir graphique “Évolution du prix de quelques produits”)

Aucune réponse sur l’essentiel

La proposition du préfet et du MEDEF de puiser 360 millions dans l’enveloppe destinée aux allocataires du RSA afin de donner aux entreprises n’est pas une solution. En contrepartie, l’application du RSA est retardée de trois ans à La Réunion. Ce sont donc 360 millions pris dans la poche des plus pauvres que l’on donne aux entreprises.
Il est aujourd’hui urgent d’apporter des réponses concrètes sur les revendications du COSPAR concernant la baisse des prix, la hausse des minima sociaux de 200 euros, la hausse des bourses des étudiants, des petites retraites et des bas salaires.
Tous les Réunionnais ont pu constater que le préfet n’apporte aucune réponse sur l’essentiel. Il faut aujourd’hui un accord global pour l’intérêt de tous les Réunionnais.

Risham Badroudine

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Messages

  • Le RSTA (les 100 euros qui seront versés aux salariés par l’Etat) ne consiste pas à prendre 360 millions de RSA pris dans la poche des plus pauvres que l’on donne aux entreprises. Le RSA comporte aussi un complément de salaire versé aux "travailleurs pauvres". Si le RSA était étendu, des salariés toucheraient donc une allocation de l’Etat. Pour les bénéficiaires de minima sociaux, la situation ne devrait pas changer beaucoup sauf s’ils trouvent un emploi et sans doute pour ceux qui sont à l’API.

    Les différences entre RSA "travailleurs pauvres" et RSTA portent sur
    - les critères d’éligibilité 1,1 SMIC pour RSA "travailleur pauvre" (ou 1,04 SMIC selon une autre version) et 1,4 SMIC pour RSTA ;
    - les critères d’évaluation de l’allocation (100 euros uniforme pour le RSTA, mais pour le RSA, l’allocation est modulée en fonction du temps de travail,du fait qu’une ou deux personnes travaillent au sein du couple, le contexte familial (vie de couple ou pas, nombre d’enfants, etc...)

    Avec le RSA ou le RSTA, des travailleurs bénéficeraient d’une allocation. La question qu’on peut se poser est la suivante : le RSA n’est-il pas plus favorable pour le "travailleur pauvre" que le RSTA ? Le gouvernement ne fait-il pas des économies sur le dos des "travailleurs pauvres" notamment ceux travaillant à plein temps ?

    • RTSA et RSA ont une différence fondamentale.

      Le RSA est destiné à être versé aux plus précaires, et à favoriser la reprise d’activité de ceux qui n’en ont pas. Pendant trois ans, cette possibilité sera interdite aux Réunionnais, et notamment aux plus jeunes qui sont au chômage et qui n’ont droit à rien.

      Le RTSA c’est en deux mots l’Etat qui se substitue aux entreprises pour financer une augmentation de salaires pour des emplois pérennes. Il ne faut pas être grand devin pour remarquer que les présidentielles se préparent déjà. Car quel argument de pouvoir dire : j’ai offert un 13ème mois à 80.000 travailleurs à La Réunion.

      C’est donc bien un détournement de l’argent destiné aux plus pauvres pour payer à la place des entreprises. Pendant ces trois ans, les dizaines de milliers de jeunes Réunionnais n’auront droit à rien, alors qu’ils auraient pu avoir droit à un moyen d’insertion.

    • Le RSA n’est pas destiné à être versé uniquement aux plus précaires. S’il vous plaît, renseignez-vous. Vous apprendrez que outre les personnes aux minima, le RSA doit être versé à des personnes au travail dites "travailleurs pauvres" .
      Le RSTA reprend cette idée en l’aménageant.
      Je vous en prie : renseignez vous pour voir ce qu’est réellement le RSA. Je le répète : ce n’est pas qu’une allocation versée aux précaires. C’est aussi un complément de salaire.
      Par contre, ce que l’on peut se demander c’est : est-ce que le travailleur pauvre ne perd pas avec le RSTA ce qu’il aurait pu gagner avec le RSA. Il y a des simulations qui ont été faites et qui montrent que dans certains cas on gagne plus avec le RSA qu’avec le RSTA.
      Vous êtes dans l’erreur quand vous écrivez que le RSA est une allocation pour les plus précaires. Ca c’est ce que l’on appelle le RSA de base. Il y a aussi un RSA "chapeau" destiné à des travailleurs.
      J’ai bien peur que vous ne publiez pas ma réponse.

    • Par contre, ce que l’on peut se demander c’est : est-ce que le travailleur pauvre ne perd pas avec le RSTA ce qu’il aurait pu gagner avec le RSA. Il y a des simulations qui ont été faites et qui montrent que dans certains cas on gagne plus avec le RSA qu’avec le RSTA :

      je pense qu’il serait intéressant de connaître quels sont ces cas où le RSA est plus intéressant que le RTSA.

    • La question sur laquelle il faut être clair, c’est de savoir si l’argent prévu par l’État pour financer le RSA, qui sert donc à donner des moyens supplémentaires pour que les érémistes et les allocataires de l’API puissent avoir droit à un emploi, est détourné pendant trois ans de cette mission pour régler un accord de salaire en se substituant au patronat.

      À ma connaissance, je ne connais aucune région de France où l’argent du RSA va atterrir dans les poches du patronat pendant trois ans. Alors pourquoi imposer cela aux Réunionnais ?

    • Le RSA est un dispositif à 4 étages :
      une réorganisation des minima sociaux ;
      une simplification des contrats aidés
      une allocation pour les personnes au minima sociaux qui trouvent un emploi
      et une allocation pour des "travailleurs pauvres".
      La 1 et la 3 sont retardées et la 4 est appliquée avec modifications (RSTA°
      Il n’y a pas de budget prévu pour le RSA dans les DOM avant 2011. Le RSTA ne peut pas être financé par un budget qui n’existe pas.
      Si le RSA était étendu, de l’argent serait versé aux travailleurs pauvres.
      On peut dire :
      1) avec le RSTA, l’ allocation est moins importante qu’ avec le RSA
      2) que la personne aux minima sociaux trouvant un travail touchera cette allocation.
      3) que pour les personnes aux minima sociaux rien ne change.

      L’argent du RSTA ne va pas atterir dans la poche du patron mais de celle du salarié. Y compris lorsque ce patron est un maire ou un président d’ association.

      Le RSTA sera attribué avec ou sans accord salarial.

      A partir du 1er juillet 2009, dans toutes les régions métropolitaines des "travailleurs pauvres" vont bénéficier du RSA. Dira-t-on que c’est de l’’argent qui va aux patrons ?

      Ce que vous écrivez sur le RSA est imprécis sinon bourré d’inexactitudes. Comment construire un combat juste en faveur des défavorisés sur une telle base ?

      Il faut se battre
      pour que les travailleurs pauvres aient plus que le RSTA
      pour qu’on réévalue les minimas sociaux avec ou sans le RSA.


Témoignages - 80e année


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