Procès de l’ARAST et multiplication des grèves

La Réunion en pleine tension sociale

19 février 2014, par Céline Tabou

Dans un contexte de crise économique et sociale, La Réunion est actuellement en pleine ébullition. Tous les mois, depuis quelques années, des actions sociales sont engagées pour dénoncer des injustices, subies dans le cadre du travail.

Vendredi devant la SIB, Jocelyn Rivière rend compte des avancées des discussions.

Entre le procès de l’ARAST, qui a débuté ce mardi 18 février, la grève de la faim de Jocelyn Rivière et Jean-Jacques Ferrère de la SIB, débutée lundi 17, les grévistes de l’Hôpital des enfants et les embauches contestées à la Civis, la situation sociale à La Réunion se dégrade de plus en plus. Un point d’orgue : l’emploi. Désireux de conserver leurs emplois, des travailleurs ont décidé de faire grève et de protester contre les autorités ou leurs employeurs.

Le procès de l’ARAST

Liquidée en novembre 2009, l’association réunionnaise d’accompagnement social territorialisé (ARAST) a vu ses 1.196 salariés licenciés. Première à La Réunion, cette affaire aura duré plus de quatre ans, grève, mobilisation devant et dans le Département, procès, luttes politiques, grève de la faim, tous les moyens ont été utilisés pour dénoncer des licenciements considérés injustes.

Le litige qui sera étudié par les magistrats concerne la somme de 20 à 27 millions d’euros que les salariés auraient dû percevoir comme indemnités de licenciement. L’AGS (association de gestion des créances des salariés), dont la mission est l’indemnisation des personnels licenciés, et le Conseil général, ont tous deux refusés de payer. Parmi les licenciés, la majeur partie est toujours sans emploi.

Les embauches contestées à Pierrefonds

L’un des marchés publics de la Civis a été obtenu par la société Ar-Val basée à Saint-Avé dans le Morbihan, qui a embauché 12 Polonais. Face au taux de chômage record de La Réunion, plusieurs voix se sont élevées contre ces embauches. Parmi elles, l’AJFER-Nou Lé Kapab a dénoncé « une véritable provocation contre les 168.700 demandeurs d’emploi ».

Ces 12 employés seront chargés de monter les nouvelles machines du centre de tri. Pour sa part la société Ar-Val affirme que « le montage est intégralement suivi par les coordinateurs de chantiers de notre société qui sont de véritables techniciens spécialistes des centres de tri ». Vient alors la proposition de l’AJFER-Nou Lé Kapab d’anticiper sur les besoins, car comme l’ont posé certains, « une formation adaptée à La Réunion n’aurait-elle pas suffit à éviter le recours à une main d’œuvre polonaise ? ».

Grève de la faim à la SIB

Jocelyn Rivière et Jean-Jacques Ferrère ont entamé lundi 17 février 2014 une grève de la faim devant l’usine de la SIB (Société industrielle de Bourbon), au Port. Ils veulent une solution pour les 33 salariés menacés de licenciement.

L’usine, propriété du groupe américain Colgate-Palmolive, un des plus importants fabricants de produits d’hygiène dans le monde, a décidé de liquider sa structure à La Réunion, alors que ce dernier engrange des milliards de bénéfices, d’autant plus que « lors des réunions, on ne voit que du mépris en face de nous... Colgate/Palmolive, c’est un gros groupe qui est en train de nous écraser ! », a déclaré Jocelyn Rivière dans la presse. L’objectif de cette grève de la faim est d’interpeller l’opinion publique et notamment les responsables politiques. une délégation du Parti Communiste Réunionnais et d’autre politiques ont fait le déplacement, lundi 17, pour apporter leur soutien aux deux hommes.

Les employés protestent à l’Hôpital des enfants

Les salariés de l’hôpital d’enfants de l’association Saint-François d’Assise (ASFA) ont débité leur grève ce lundi 17 février. Pour protester contre la mise en œuvre d’un plan de réorganisation des services de l’hôpital, qui remet en cause les conditions de travail des travailleurs.

Autre point de tension, le bien-être des enfants laissé pour compte dans ce nouveau plan de réorganisation. Pour sortir de ce conflit social, les salariés souhaitent la remise à plat du plan de réorganisation des services pour permettre une meilleure dynamique du service et la prise en considérations de chacun : enfant et salarié.

Céline Tabou

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