Social

« La Réunion est en danger, battons-nous ensemble »

L’intersyndicale et le Collectif Emplois en Danger appellent à une manifestation le mardi 3 juin à Saint-Denis

30 mai 2003

Mercredi dernier, les organisations syndicales CGTR, FO, FSU, UNSA ont publié un communiqué dans lequel elles « confirment leur engagement dans la construction d’une mobilisation large des salariés du public et du privé pour obtenir une réforme des retraites garantissant le progrès social pour tous ».
« Le 3 juin constituera une nouvelle étape pour obtenir l’ouverture de négociations sur d’autres bases »
, affirment les syndicats.
Ceux-ci « appellent leurs organisations à consulter les salariés sous toutes les formes appropriées pour décider des suites à donner pour ancrer la mobilisation dans la durée et continuer à élargir le mouvement, notamment aux fonctions publiques territoriales, hospitalière ».
Ils les appellent également « à mettre en débat et à décider avec les salariés dans l’unité la plus large des formes d’actions (grèves reconductibles, débrayage, arrêt de travail…) ».
« Si le gouvernement maintenait ce projet de loi, les organisations précitées décideront avec les salariés d’un appel à la grève générale », conclut le communiqué qui rappelle que la manifestation prévue le 3 juin aura lieu à 9 heures 30 au Jardin de l’État.

Pour sa part, à la suite de cet appel de l’intersyndicale, le Collectif Emplois en Danger appelle à son tour l’ensemble de la population réunionnaise et ses sympathisants à se mobiliser en masse mardi prochain à Saint-Denis.
« Nous rappelons notre inquiétude, déception et colère au vu du contenu de la loi-programme qui a été examinée et votée par le sénat le 22 mai dernier. En effet, cette loi ne contient aucune mesure pour l’emploi des Réunionnais.
• Aucune mesure concrète n’a été votée en faveur des emplois-jeunes. Nous rappelons que 600 aides éducateurs arrivent à terme dans quelques semaines, et qu’aucune solution ne leur a été proposée.
Le Collectif Emplois en Danger ne tolérera aucun licenciement de ces jeunes.
• Le RMA tel qu’il a été proposé au Sénat ne correspond en rien aux attentes des érémistes.
Nous revendiquons un vrai travail avec un vrai salaire.
Nous refusons une mesure semblable au CES offerte aux entreprises : c’est l’exploitation de la précarité par ce gouvernement UMP.
Concernant les CES, CEC et CIA, leur mort est programmée en coulisse. Les principaux intéressés ne le savent pas, comme personne d’ailleurs. Tout cela se fait en catimini.
Face à un "tel rouleau compresseur", nous demandons à la population de s’unir dans le combat que les Réunionnais mènent pour sauvegarder l’emploi, les acquis sociaux.
La Réunion est en danger. Et c’est ensemble que nous ferons reculer ce gouvernement.
Une forte mobilisation ce 3 juin obligera nos parlementaires, qui nous trahissent, à soutenir le peuple réunionnais, et à faire voter de véritables amendements pour créer des emplois. Battons-nous ensemble. Tié pa nout lèspwar »
.

Autres appels
• UNSA : La négociation est encore possible

« Après une nouvelle journée de mobilisation massive, aussi bien par les grèves que par les manifestations, notamment dans l’Education Nationale, La Poste, France Telecom, le transport aérien, les hôpitaux, les collectivités locales, les impôts, et dans certaines entreprises privées, l’UNSA demande une fois de plus au gouvernement d’ouvrir des négociations sur le dossier des retraites et de retirer le projet de transfert de certains personnels aux collectivités locales.

L’entêtement dont fait preuve le Premier ministre est incompris d’un nombre sans cesse croissant de salariés du public et du privé. Négocier, n’est pas faire preuve de faiblesse, c’est exercer sa responsabilité politique dans une société démocratique. Négocier, c’est redonner son sens au dialogue social en donnant au gouvernement et aux partenaires sociaux une légitimité accrue. S’il s’obstinait dans son refus, le gouvernement porterait la responsabilité d’un durcissement du conflit. Des réformes sont nécessaires dans le domaine des retraites comme dans celui de l’Education. Elles sont possibles, encore faut-il qu’elles soient comprises, acceptées et portées par les salariés.

Sur des sujets aussi majeurs que les retraites et l’Education, seule la négociation permettra les évolutions indispensables. Toute solution brutale, tout passage en force serait contre-productif. L’UNSA est disponible pour la négociation, mais à défaut, elle poursuivra l’action, dans l’unité, avec pour seul objectif la juste réforme.

Armand Hoareau

• SNUipp / FSU : Un gouvernement sourd et méprisant

Le SNUipp / FSU constate avec amertume et indignation, qu’à l’issue du Comité Interministériel sur l’Education, le premier ministre Jean Pierre Raffarin n’a pas répondu aux attentes des personnels alors que leurs exigences sont clairement exprimées à travers la grève qui perdure et les manifestations exceptionnelles qui grossissent de jour en jour.

Aucune annonce sur l’éventualité d’un retrait de ses projets de décentralisation, rien sur les moyens pour rendre effective la priorité à l’Education, il persiste à refuser l’ouverture de négociations et tente d’imposer par la force sa réforme des retraites en justifiant une fois de plus le contenu de son projet de loi. Ce faisant, le gouvernement continue à faire preuve de surdité aux revendications exprimées, en même temps, il montre une fois de plus son mépris à l’égard des personnels de l’Education nationale. Ce choix qu’il fait est inacceptable et frustrant. Il porte en conséquence la responsabilité de la prolongation et du durcissement du conflit.

Le SNUipp / FSU appelle l’ensemble des personnels des écoles à poursuivre la mobilisation, à l’amplifier et à tout mettre en œuvre pour se faire entendre. Le SNUipp / FSU appelle tous ceux qui sont concernés par la sauvegarde de l’Ecole républicaine, laïque et gratuite à contribuer à la réussite de l’action interprofessionnelle du mardi 3 juin à Saint Denis. Notre détermination doit faire et fera plier le gouvernement !

Yvon Virapin

• Force Ouvrière : Durcir le mouvement et généraliser la grève

Le conseil des ministres de ce mercredi 28 mai vient d’approuver le projet Fillon sur les retraites qui prévoit notamment l’allongement de la durée des cotisations pour la fonction publique sur le régime général passant de 37,5 à 40 annuités et par la suite à 41 ans pour tout le monde et la dégradation des niveaux de pensions. FO constate que le gouvernement n’a pas voulu rester dans le cadre d’un débat social et refuse de réouvrir des négociations. Les parlementaires auront ainsi à débattre du projet de réforme des retraites politisant ainsi le débat. Le gouvernement prend ainsi la responsabilité de diviser les Français et le risque de faire perdurer la contestation sociale.

FO appelle à durcir le mouvement et à généraliser la grève dans tous les secteurs.

Éric Marguerite


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