Forte mobilisation et incidents en fin de journée

La Réunion : Fermeté et détermination pour la suite des négociations

11 mars 2009, par Manuel Marchal

Cinq jours après les manifestations du jeudi 5 mars, La Réunion a vécu une nouvelle journée de forte mobilisation. De nombreux manifestants déterminés ont défilé pour demander l’accélération des négociations afin de répondre au plus vite à l’urgence sociale. Personne ne doit être oublié, notamment les plus démunis et les jeunes de 18 à 25 ans.

Le COSPAR a réussi hier à susciter une nouvelle fois une forte mobilisation des Réunionnais. Pour la deuxième fois en cinq jours, ils étaient des milliers à participer à la grève générale et à manifester dans les rues de Saint-Denis et de Saint-Pierre.
La veille, le préfet avait annoncé une première baisse des prix : celle du gaz et des carburants. Trois euros en moins au lieu de cinq, et six centimes au lieu de dix : cela ne correspond pas aux revendications du Collectif d’organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion.
Comme l’explique le COSPAR dans un communiqué que nous reproduisons ci-après, « les incidents qui ont émaillé cette journée sont le signe d’une profonde exaspération de la population qui a des attentes très fortes en matière de justice sociale ». Dans son appel au calme lancé hier après-midi, le Collectif d’organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion « appelle au calme et invite l’État, le patronat et la grande distribution à répondre enfin à nos revendications ».
Les incidents de la fin de journée révèlent une nouvelle fois combien la tension est forte dans un pays où la structure économique empêche la moitié des jeunes de travailler.
Dès sa création, le COSPAR a posé quatre revendications fondamentale : baisse de 5 euros du prix de la bouteille de gaz, baisse de 20% des produits de première consommation, le gel des loyers et hausse mensuelle de 200 euros des minima sociaux, des bas salaires, des petites retraites et des bourses des étudiants.

Et pour les jeunes ?

A la veille de cette nouvelle mobilisation, plusieurs annonces ont été faites. La grande distribution a présenté une nouvelle liste de produits, mais sans aller jusqu’à baisser le prix de 20%. Le MEDEF affirme être prêt à augmenter les salaires de 50 euros, ce qui avec la contribution de l’État de 100 euros via le RSA spécifique à la Guadeloupe décliné à La Réunion fait un bonus de 150 euros, mais uniquement pour ceux qui ont déjà un emploi et au prorata du temps de travail. Cette proposition ne concerne pas les travailleurs sans emploi, les retraités et les étudiants boursiers, et encore moins les jeunes de 18 à 25 ans massivement au chômage, mais qui n’ont pas droit à un revenu minimum. Autrement dit, l’application de cet accord contribuerait à creuser les inégalités entre ceux qui ont un travail et ceux qui sont exclus de ce droit.
Cela veut dire que l’accord qui sera signé ne devra oublier personne, et donc réduire les injustices sociales et renforcer la cohésion de notre société.
Les négociations reprennent ce matin à 10 heures à la préfecture. Gageons que le succès de la mobilisation d’hier amènera l’État, le patronat et la grande distribution à prendre en compte toute la détresse sociale d’un pays où 52% de la population est contrainte aujourd’hui de vivre sous le seuil de pauvreté.

Manuel Marchal


Communiqué du COSPAR

Une « mobilisation massive »

Le Collectif d’organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion lance un appel au calme et demande à l’État, au patronat et à la grande distribution de répondre enfin aux revendications.

Le COSPAR se félicite de la mobilisation massive aux deux manifestations de cette journée du 10 mars qui ont rassemblé 15.000 Réunionnaises et Réunionnais dans les rues de Saint-Denis et Saint-Pierre.
Les incidents qui ont émaillé cette journée sont le signe d’une profonde exaspération de la population qui a des attentes très fortes en matière de justice sociale.
C’est pourquoi le COSPAR appelle au cale et invite l’État, le patronat et la grande distribution à répondre enfin à nos revendications.


Communiqué du préfet

Un accord « dans les meilleurs délais »

Dans un appel au calme lancé hier soir par voie de presse, le préfet affirme que :
« de réels résultats ont déjà été atteints en 5 jours. Il a été obtenu autant qu’en 6 semaines en Martinique et en Guadeloupe, principalement :

- 150 euros pour les salaires,

- 50 euros pour les loyers du logement social,

- une baisse importante du prix de la bouteille de gaz et des
carburants,

- une avancée très importante sur la baisse des produits de
première nécessité.
Ces résultats ont été obtenus grâce aux efforts de chacun que je salue ici. C’est pourquoi il est de notre devoir d’en informer la population, de ne pas minimiser les résultats de ces négociations et de ne pas les négliger
 ».

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