Opération de communication réussie hier après-midi. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des étudiants de l’UNEF, des membres de l’association Agir Pou Nout Tout, des représentants de la CGTR, sont arrivées vers 14h,, devant les magasins SFR et Only du boulevard Lancastel. Dans une ambiance bon enfant, les manifestants ont investi tour à tour les deux magasins, situés à quelques mètres l’un de l’autre. « Nou lé pa plis, nou lé pa moin. Nou demande l’alignement sur les prix de la métropole et la tarification à la seconde », « SFR lé trop en l’air », criaient les manifestants.
Objectif de cette action, discuter du pouvoir d’achat avec les opérateurs et leur demander de prendre part aux négociations sur la baisse de 20% des tarifs de téléphonie mobile et d’Internet.
Première réaction des employés face à la demande du COSPAR, la réponse classique : les responsables ne sont pas sur place. Mais devant l’insistance du collectif contre la vie chère, qui menaçait de rester dans les magasins tant qu’il n’y aurait pas d’interlocuteurs, les responsables ont fini par accepter le dialogue.

A SFR, le directeur des ventes, Anton Mahé, s’est prêté au jeu des questions-réponses. A quand l’alignement des tarifs avec la métropole ? Pourquoi un mobile coûte-t-il plus cher à La Réunion ? Pour SFR, la différence de prix s’expliquerait par les coûts d’acheminement et l’achat des téléphones auprès des industriels. Mais pour le collectif, il existe un abus sur les tarifs. « Comment expliquer que 3h de communication coûte au client 43 euros à La Réunion, 15 euros en métropole ? ». Pour le collectif, les opérateurs n’aident pas à « maintenir la paix sociale », ils créent « la frustration et la violence » chez les jeunes.
« La communication, c’est l’avenir. Pour les familles défavorisées, on ne peut pas pratiquer ces tarifs exagérés. Nous demandons une comparaison des prix avec la zone océan Indien et la métropole », a déclaré Jean-Hugues Ratenon. Il a dénoncé la « logique purement financière » des opérateurs, dont il fait lui-même les frais avec un mobile défectueux.

A Only, Jean-Hugues Ratenon a pu s’entretenir par téléphone avec le directeur, David Mignot. De retour de l’île Maurice aujourd’hui, il a pris l’engagement de rencontrer le collectif pour discuter des tarifs pratiqués.
Le collectif devrait prendre contact également avec Orange pour l’organisation d’une table ronde. Le collectif est décidé à obtenir la transparence sur la formation des tarifs, pour négocier 20% de baisse.

EP