Mobilisation à Saint-Denis contre la réforme des retraites

La Réunion : Un final symbolique au siège du MEDEF

20 octobre 2010, par Edith Poulbassia

La mobilisation continue contre le projet de réforme des retraites. Hier, entre 400 et 500 personnes ont répondu présentes à l’appel de l’intersyndicale devant la Préfecture à Saint-Denis.

Ce qui devait être un rassemblement avec prises de paroles s’est transformé en tentatives d’actions coup-de-poing au fil de la matinée. Vers 10h30, l’intersyndicale a donné le feu vert aux manifestants pour bloquer la circulation au Barachois.

En musique, le rassemblement a pris place au milieu de la chaussée, avant d’être rejoint par les étudiants de l’UNEF Réunion en opération escargot. Une heure et demie plus tard, les manifestants se sont dirigés vers la route du Littoral, mais ont été bloqués par les forces de l’ordre à hauteur du pont de la rivière Saint-Denis.

Enfin, les manifestants ont pris la direction du siège du MEDEF (Mouvement des entreprises de France), dans le quartier du Bas de la Rivière, où ils ont trouvé portes closes, ainsi qu’une protection par les forces de l’ordre. Une chanson appropriée, « Zot la vote tonton Sarko », a accompagné cette visite surprise. Un peu plus tôt, une vingtaine de manifestants s’étaient rendus sur les lieux. Une délégation a ainsi été reçue par le président du MEDEF Réunion.

Cette « chute finale » de la mobilisation devant les locaux du MEDEF se devait être symbolique. Pour Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, il ne fait aucun doute que « le MEDEF a fourni le stylo et l’encre pour que les parlementaires godillots rédigent le projet de réforme des retraites ». Il y a quelques jours, les syndicats avaient déjà collé des affiches au siège du MEDEF.

Des rendez-vous sociaux à venir

Ivan Hoareau l’a répété, « les rendez-vous sociaux sont devant nous ». Pour justifier la faible mobilisation, le leader syndical a rappelé le contexte local. « Pour le licencié du BTP, le problème, ce n’est pas les retraites, mais de trouver un travail. Pour les 70.000 érémistes, le problème, ce n’est pas les retraites, mais de trouver de quoi mettre dans la marmite », a-t-il affirmé avant d’ajouter que « les mouvements sociaux ont un rythme différent en fonction des territoires ». Ainsi en 2008, les manifestations du LKP aux Antilles et du COSPAR à La Réunion n’avaient pas fait tache d’huile. Le pouvoir d’achat n’était pourtant pas qu’un problème local.

Les étudiants de l’UNEF Réunion continuent à organiser des assemblées générales au campus du Moufia. La Présidente Camille Maillot, accompagnée d’une soixantaine d’étudiants, appelle depuis 4 mois la jeunesse à la mobilisation. « Si nous ne sommes pas là pour dire que nous sommes contre, qui le fera pour nous ? », demande-t-elle.

Depuis juin dernier, les mobilisations se succèdent en France comme à La Réunion. En cette période de vacances scolaires, les messages portés par les manifestants ne changent pas : le maintien de l’âge légal de la retraite à 60 ans au lieu de 62 ans, et de l’âge du départ à taux plein à 65 ans au lieu de 67 ans.

Le vote des parlementaires en faveur de la réforme n’est pas passé comme une lettre à la poste auprès des manifestants, qui affichaient sur les pancartes : « Députés hors la loi », ou encore réclamaient un vaccin à 60 ans contre le « sarkungunya ».

EP

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