Rentrée sociale de l’Union nationale des syndicats autonomes

’La revalorisation des salaires pour relancer la croissance’

13 septembre 2005

Hier-matin au Moufia à Saint-Denis, les membres de l’UNSA Réunion (Union nationale des syndicats autonomes) ont effectué leur rentrée ’sociale’ et ’non scolaire’ autour d’un ordre du jour copieux.

Armand Hoareau, le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), Marie-Claire Hoareau, la secrétaire générale adjointe et Jacky Chane Alune, le trésorier, donnent leur avis sur la rentrée sociale, les ordonnances du mois d’août 2005, l’observatoire des prix et l’étude de la formation des prix, le droit dans les entreprises et les moyens de l’Inspection du travail, le congé de solidarité et la semaine d’actions pour la démocratie sociale et la liberté syndicale.

La préservation des droits des salariés

Le secrétaire général confirme leur présence "à la journée d’action interprofessionnelle, publique et privée" prévue le mardi 4 août. "Nous nous mobiliserons pour le pouvoir d’achat, l’emploi et les services publics", explique-t-il. Pour lui, "la politique de De Villepin ressemble à celle de Raffarin". L’emballage change, le contenu reste identique. Dans le contexte actuel - manque d’emplois et manque de logements - le gouvernement renforce le pouvoir de l’employeur sur le salarié. Avec le Contrat nouvelle embauche d’une durée de 2 ans, le salarié se retrouve à la merci du patron. À n’importe quel moment, le travailleur risque un licenciement sans cause réelle et sérieuse. "Les jeunes de moins de 26 ans ne sont plus comptabilisés dans les effectifs (...) le MEDEF veut étendre cette même mesure pour les salariés de plus de 50 ans", indique-t-il. Conséquences : la représentation syndicale dans l’entreprise et le calcul de la taxe à la formation professionnelles sont en sursis.

L’accompagnement de la production locale

L’élévation du coût de la vie à La Réunion ne laisse pas indifférent le syndicat. "Nous sommes dans une période de morosité. De nombreux ménages ont du mal à boucler leur budget", constate Armand Hoareau. Il demande la mise en place d’un observatoire des prix et l’accompagnement de la production locale. Face à cette situation, à aucun moment "le gouvernement ne parle de la revalorisation des salaires du privé et du public", dit-il. Une nécessité pour la relance de la croissance. Il souligne dans le même temps la mise aux oubliettes des "négociations de branches" dans le privé.
Une des priorités de l’UNSA est la préservation du modèle européen actuel, malgré des imperfections. Il offre "un emploi de qualité, régulé en France par les conventions collectives et le dialogue social, un système de protection sociale (retraite, maladie...) et des services publics". Mais l’UNSA veut préserver les valeurs républicaines face aux valeurs "des plus libéraux". Selon l’UNSA, les droits des travailleurs dans les petites entreprises sont bafoués à La Réunion. Certaines d’entre elles n’appliquent pas les conventions collectives. Les représentants du personnel de l’UNSA ne sont pas les bienvenus dans certaines entreprises. Ce syndicat demande une plus grande vigilance de la part de l’Inspection du travail.
Ensuite, cette union est pour la reconduite du congé de solidarité (la fin est prévue pour le 31 décembre 2006). Enfin, le 21 septembre prochain, une délégation de l’UNSA Réunion évoquera ces points avec le ministre de l’Outre-mer, François Baroin.

Jean-Fabrice Nativel


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