Trois millions de manifestants dans la rue

La rue inflige une défaite au gouvernement

24 septembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

À La Réunion et en France, succès des manifestations contre un projet du gouvernement.

À La Réunion et dans l’ensemble de la République, nous étions 3 millions à défiler contre la casse des retraites. À ce nombre imposant de manifestants répond celui des grévistes, qui ont répondu à l’appel des syndicats unis dans ce combat fondamental. C’est donc un véritable camouflet qu’a infligé par le mouvement social à un gouvernement qui misait sur l’essoufflement de la contestation... et tente aujourd’hui d’en dissimuler l’ampleur par des rodomontades et des tripotages statistiques.
Les faits, pourtant, sont têtus : face à une rigueur qui a pour seul but d’enrichir les riches, la population se réveille, et la rue a infligé hier une véritable défaite au gouvernement. Celui-ci ne peut désormais plus prétendre « ne pas voir » les grèves, et doit renoncer à agir par le diktat. Devant l’ampleur des mobilisations du 7 septembre dernier, un passage en force serait non seulement un acte social, mais un coup de force contre la démocratie.

G.G.-L.


Où sont passés les adeptes du referendum ?

À l’approche des dernières élections régionales, les opposants au tram-train et à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) ne cessaient de réclamer l’organisation d’un « référendum » sur la nécessité de ces deux grands travaux d’intérêt général.
Cela malgré toutes les procédures consultatives que comptait la procédure, notamment celle de la déclaration d’intérêt public. Aujourd’hui, la réforme des retraites est visiblement rejetée par une vaste partie de la population. De l’avis général – et même les partisans du projet ne peuvent le nier- elle touchera presque entièrement les salariés les catégories les plus faibles.
On s’attendrait donc à ce que les adeptes du référendum d’hier montent au créneau en faveur d’une consultation populaire, qui ferait paraître de manière claire ce que les citoyens veulent ou ne veulent pas.
Ne pourrait-on attendre de Didier Robert, qui gonflait le jabot devant Christine Lagarde, qu’il exige pareille consultation ? On peut toujours attendre. Le député UMP a voté sans rouspéter le texte sur les retraites, et a ajouté après le 7 septembre qu’il était sur la même ligne économique que le gouvernement. Voulant dire par là que la volonté populaire ne l’intéresse que lorsqu’il peut la manipuler.

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