Factures d’eau astronomiques : Les responsables sont à la mairie et chez le distributeur d’eau

La seule réponse qu’ils méritent : Paye pas !

18 février 2011

« Si les factures sont élevées, c’est parce qu’il y a une fuite entre le compteur et la maison », se défendent les compagnies distributrices d’eau mises en cause dans l’affaire des factures d’eau astronomiques de Sainte-Marie. Conclusion des compagnies : c’est aux particuliers qu’il revient de réparer les fuites.
Cette position a l’apparence de la logique. Mais l’apparence seulement. Dès qu’on creuse un peu, on voit très vite que les compagnies distributrices tentent ainsi de nier leurs responsabilités en jouant sur l’ignorance des moyens techniques de surveillance dont disposent ces mêmes compagnies.
De plus, les habitants de Sainte-Marie savent très bien que, lors des élections municipales et régionales, lorsqu’ils faisaient état de factures d’eau difficiles à payer s’entendaient répondre par certains candidats : Paye pas ! on verra plus tard !
Alors, surtout, ne pas se laisser impressionner, la riposte qui s’impose, la seule efficace tient en deux mots : Paye pas !

Aimé Habib


Le trouble jeu de la distribution d’eau

Prenons le cas d’un ménage qui ne peut plus (ou ne veut pas) payer ses arriérés de consommation d’eau. Après plusieurs rappels, la compagnie distributrice ferme le compteur de cet abonné.
L’abonné privé d’eau passe alors un marché avec son voisin : « Je branche un tuyau chez toi et je paierai désormais la différence avec ta consommation habituelle ». Et il croit qu’ainsi le tour est joué.
Mais il ignore que son distributeur d’eau dispose de plusieurs outils lui permettant de contrôler la situation dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison.
Outre le compteur de chaque abonné, la compagnie distributrice dispose en effet d’un “compteur global” lui permettant de connaître le volume exact d’eau distribué par quartier et/ou par rue.
Si, après avoir fermé le compteur d’un abonné, la compagnie distributrice constate une consommation accrue chez l’un de ses voisins, elle déduira facilement que ce surcroît de consommation correspond à un “arrangement” entre voisins.
On le voit, la compagnie distributrice peut déterminer, par comparaison informatique, si, chez tel ou tel de ses abonnés, il y a surconsommation passagère (due à des travaux par exemple) ou s’il y a une fuite ignorée de son abonné.
Son devoir est donc de l’en informer aussitôt.
En effet, le contrat de fermage lui fait obligation de rechercher toutes les pertes d’eau.
Attendre qu’un abonné se retrouve avec une facture d’eau avoisinant les trente mille euros constitue donc une faute de la part de la compagnie distributrice, car c’est elle le professionnel, c’est elle qui dispose de la technologie nécessaire. Elle a donc le devoir de se rendre chez l’abonné pour l’avertir de cette surconsommation et tenter d’en localiser l’origine.
De plus, comment peut-on imaginer que, connaissant parfaitement la consommation moyenne d’un abonné, la compagnie distributrice ne dispose pas d’un filtre informatique l’alertant immédiatement d’une surconsommation ? Surtout lorsqu’elle est aussi gigantesque.
On le voit, toutes les déclarations des uns et des autres qui, pour s’exonérer de leurs responsabilités, accusent l’abonné ne tiennent pas la route. Les responsables accusant leur victime, on connaît, et c’est inique. Alors oui, la seule riposte qui s’impose, c’est de ne pas payer ces sommes délirantes !

A.H.


Une enquête judiciaire ne s’impose-t-elle pas ?

Le maire de Sainte-Marie clame que l’affaire des factures d’eau est instrumentalisée à des fins politiques. Comme il s’agit d’eau, on pourrait lui rappeler le sort de l’arroseur arrosé.
Ils sont nombreux ceux qui, à Sainte-Marie, disent qu’en période électorale, il leur est conseillé de ne pas payer leur facture d’eau.
À Saint-Paul, l’ancien maire se sentant menacé d’une défaite avait décidé de payer les factures d’eau — élevées — de certains de ses supporters. Puis, pour se couvrir, il avait tenté de “mouiller” la société fermière dans sa combine.
Une enquête serait en cours, puisque l’achat de suffrages au moyen de promesses, dons, etc. est interdit par la loi.
À Sainte-Marie, ne serait-il pas possible de diligenter une enquête pour établir le processus ayant conduit d’humbles citoyens à cumuler de telles dettes d’eau ?
Enfin, ne serait-il pas important de déterminer les raisons pour lesquelles le distributeur d’eau n’a pas recouru aux mesures contractuelles — fermeture du compteur notamment — à l’encontre des personnes concernées ? En ne le faisant pas, la compagnie ne s’est-elle pas — au regard de la loi — rendue complice du dommage qu’elle a subi ?
Enfin, lorsqu’on fournit à des personnes vulnérables le moyen de s’endetter de façon aussi colossale, n’existe-t-il pas une loi punissant celui qui fournit des moyens ruineux ?
Les raisons ne manquent donc pas pour que soit diligentée une enquête.

A.H.


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