Mutation des policiers réunionnais à La Réunion

La seule solution, la mobilisation

11 février 2014

L’AJFER - Nou Lé Kapab a publié sur sont site noulekapab.com, un compte-rendu du rassemblement des Fonctionnaires Ultramarins, vendredi 7 février, à Saint Pierre.

Forte participation vendredi dernier à Saint-Pierre pour la mobilisation du Collectif des Fonctionnaires Ultramarins.

Devant plusieurs centaines de personnes, réunies au Domaine Mon Caprice, à Saint-Pierre, Idriss Ranga, organisateur du Collectif des Fonctionnaires Ultramarins, a invité plusieurs élus et représentants d’association, afin de préparer la mobilisation prévue lors de la venue de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, à La Réunion.

En dépit des appels lancés aux parlementaires, seuls le sénateur Paul Vergès, la présidente du Conseil Général Nassimah Dindar, Michel Fontaine, maire de Saint Pierre et Yolaine Coste, conseillère régionale, étaient présents. L’absence des parlementaires et notamment des députés a vivement été contestée par l’assemblée, qui attendait plus que des paroles de leur part.

Des revendications simples

Le but de ce rassemblement du 7 février était aussi l’occasion pour les familles de s’exprimer et de faire partager leurs difficultés et souffrances. Des souffrances de plus en plus vives, à cause de l’attente des familles, des déchirements, du mépris reçu par certains Réunionnais en France. Des problèmes qui laissent désormais place à la lassitude, la colère et la volonté de peser plus activement.

Le temps n’est plus aux rapports ou aux lois, mais à une application immédiate des propositions faites par le Collectif. A savoir le retour à l’ancienneté de la demande, étendre les critères de mutation dans la fonction publique aux centres d’intérêts matériels et moraux, comme « la prise en compte de la connaissance de la langue, des us et coutumes de La Réunion » a expliqué Idriss Ranga.

Un constat est certain pour les participants : l’injustice du traitement fait aux Réunionnais doit cesser. D’autant plus que « certains demandent leur mutation, au bout d’une demande ils sont mutés à La Réunion », a expliqué Idriss Ranga, qui a affirmé qu’il ne s’agit pas « d’être contre l’arrivée des zoreys », mais « on veut que les choses changent ». C’est une question de « justice sociale et d’égalité », comme l’a expliqué Paul Vergès.

Parmi les intervenants, un homme a affirmé que « les actions doivent être menées par nos politiques ». Une remarque soulevée par Nassimah Dindar, qui a expliqué que « nous aussi, élus nous n’avons jamais gagné ». Bien qu’aux Antilles, « ils gueulent tous ensemble, c’est pour ça qu’ils gagnent. Nous, on fait des élections avant de sa battre. Il que ce soit La Réunion entière qui gagne ». La présidente du Conseil Général a relayé la proposition de Paul Vergès, indiquant que « c’est une bonne proposition ».

L’unanimité des réunionnais

Le sénateur Paul Vergès a en effet proposé au Collectif de créer une plate-forme de revendication, devant être présentée à l’ensemble des candidats et élus de La Réunion, pour ainsi avoir « l’unanimité de tous » sur le problème des mutations des Réunionnais. Avec les élections, il est possible de peser sur le gouvernement, la plate-forme est remise à tous les candidats, qui si ils sont d’accord signent. « Si tout le monde dit oui, quand Valls arrive, on lui dit voila l’unanimité des réunionnais pour donner satisfaction au Collectif. Valls ne pourra pas dire qu’il ne le fait pas » parce qu’il y aura « cette plate-forme signée par tous ».

Paul Vergès s’est indigné car « c’est comme si il fallait une loi pour que les Réunionnais rentrent leurs case ». Raison pour laquelle, le Collectif appelle à la mobilisation lors de la venue de Manuel Valls pour faire avancer les choses. Pour sa part, Michel Fontaine a évoqué « l’union de tous les parlementaires quelque soit son appartenance pour faire revenir nos enfants à La Réunion ».

Gilles Leperlier appelle à « continuer à mener la lutte pour que plus aucun poste n’échappe aux Réunionnais à La Réunion ».

De son côté, Gilles Leperlier, président de l’AJFER - Nou Lé Kapab a fustigé les élus, et notamment les parlementaires qui n’ont pas répondu présents ce samedi 8 février. « Malgré les beaux discours, malgré la volonté politique quand les élections arrivent, malgré tout, si on ne se bat pas, si on ne mène pas la lutte, on ne gagne pas. Les choses ne sont pas automatiques, le Créole passe toujours après », a expliqué ce dernier. C’est pourquoi nous allons « continuer à mener la lutte pour que plus aucun poste n’échappe aux Réunionnais à La Réunion ».

Face à la détresse des familles et au blocage fait par les politiques actuels, Gilles Leperlier a affirmé que « nous n’allons pas attendre un rapport, nous n’allons pas attendre un projet de loi ». Parce que quand « le gouvernement dit A, il fait l’inverse. Dans la réalité, il y a une différence. Entre le discours et les faits. En attendant, le Créole reste sur le bord du chemin et il y a toujours une personne de l’extérieur qui vient prendre la place ». Il faut continuer à mener la lutte pour les policiers et pour tous les Réunionnais. La seule solution « c’est le rapport de force » a affirmé le président de l’AJFER - Nou Lé Kapab, « nous devons nous mobiliser, nous réunir sur l’essentiel. La priorité c’est l’emploi aux Réunionnais. Il n’y a pas plus urgent ».

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