Dysfonctionnements au C.H.D. de Bellepierre

« La situation est sur le point d’exploser »

26 mai 2004

Hier matin, l’Intersyndicale FO-CFDT du CHD, accompagnée de la députée Huguette Bello, a rencontré le directeur de l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation), Antoine Perrin. Les syndicalistes remettent en cause la gestion de la directrice des ressources humaines et relèvent de nombreux dysfonctionnements qui rendent les conditions de travail difficiles, dans un climat social tendu. Antoine Perrin se veut optimisme et prône le dialogue pour analyser les difficultés soulevées avec sérénité.
Les griefs à l’encontre de la directrice des ressources humaines sont si nombreux que l’Intersyndicale demande son départ pur et simple. Depuis son arrivée dans l’établissement en 2000, et la révélation d’irrégularités financières portées à son avantage, le dialogue social est compromis. L’année dernière, malgré des besoins reconnus et budgétés en postes infirmiers, les nombreuses candidatures locales offertes à l’appréciation de la responsable du personnel n’ont pas été retenues. Ceci s’est répercuté sur le personnel en poste, contraint à une surcharge de travail et une tension qui a des conséquences sur la santé de certains agents. Par ailleurs, les syndicalistes constatent une discrimination à l’embauche envers les diplômés réunionnais (voir encadré) .
"On demande plus de travail, des efforts supplémentaires, et en récompense, on baisse les notes, les primes et compromet les déroulements de carrières", s’insurge André Nicole, secrétaire général FO. L’Intersyndicale parle d’"entrave à l’activité syndicale".
Autre revendication d’importance : celle concernant les lacunes sanitaires du bloc opératoire, constatées déjà par audit en octobre, et qui ont conduit à sa fermeture depuis 10 jours, en raison d’une contamination bactériologique.
Sous l’impulsion d’Antoine Perrin, la dernière réunion de conciliation n’a malheureusement pas pu se tenir, l’ordre du jour des syndicats étant totalement occulté par la direction.


Estéfany


"Favoritisme" et "copinage"

Les deux IFSI (Institut de formation aux soins infirmiers) de La Réunion forment chaque année 60 nouveaux diplômés d’État. Après avoir obtenu la validation de leurs dossiers par la DSSI (Direction des services de soins infirmiers), ils peuvent postuler au CHD. Seulement, il semblerait que la responsable du personnel fasse fi de l’avis favorable apposé à la candidature, demandant à examiner leur livret scolaire et refusant systématiquement leur intégration. Entretiens de recrutement et décisions d’embauches seraient donc tranchés arbitrairement et autoritairement par une directrice des ressources humaines qui, pour l’Intersyndicale, "excelle dans la parodie de concertation". L’on parle de "favoritisme", mais aussi de "copinage" au sein d’un corps de direction constitué majoritairement de recrues venues d’Angers.
Concernant la gestion des carrières, l’avancement des personnels "à la règle du tiers", comme prévu par les protocoles d’accord de mars 2000 et 2001, n’a jamais été appliqué. De même, la titularisation des personnels de service, recrutés sans passage de concours, est occultée, en dépit de la réglementation de la Fonction publique hospitalière. Le nombre des emplois précaires exerçant au sein de l’hôpital ne décroît pas.
S’agissant des notations de personnel pour l’année 2003, cadres de santé et infirmiers spécialisés ont subi une baisse de 1 à 3 points, "sans aucune motivation de la direction", souligne l’Intersyndicale. Le directeur général ne respecte pas non plus la réglementation en vigueur, refusant par exemple la présence de membres suppléants aux séances du Comité technique paritaire, comme le prévoit l’article 10 du règlement intérieur de l’établissement.


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