4,1% sur l’alimentation, 3,5% sur les loyers...

La vie encore plus chère à La Réunion

21 janvier 2008, par Manuel Marchal

Au cours des 12 derniers mois, les prix de l’alimentation, des produits manufacturés, des transport et télécommunication ont augmenté plus vite qu’en France. Quant aux loyers, l’augmentation est équivalente à celle de la France, mais largement supérieure à l’inflation moyenne. Alors qu’à La Réunion, la vie est déjà trop chère, ces augmentations ne peuvent qu’aggraver la situation de la très grande majorité des Réunionnais.

4,1% d’augmentation pour l’alimentation, 3,5% pour les loyers, 2,9% pour les transports et les communications, 1,7% pour les produits manufacturés : ce sont les principales hausses qui ont concerné les Réunionnais pour l’année 2007. Extraites de l’Indice mensuel des prix à la consommation, ces données soulignent que ce sont les plus démunis qui sont les plus touchés par la vie chère.
En effet, plus le revenu est bas, plus la part des dépenses pour les produits de première nécessité est importante. Elle concerne avant tout l’alimentation et le logement. Or, en 2007, le montant des minima sociaux à La Réunion n’a pas été revalorisé de 4%. Depuis le 1er janvier, le RMI n’a augmenté que de 1,6%, l’allocation d’adulte handicapé de 1,1% tout comme les retraites. Force est donc de constater que les prestations sociales ne suivent pas. Quant au SMIC, c’est le minimum légal : 2%.

Revalorisations insuffisantes

Le décalage est donc important entre la hausse des prix dans l’alimentation et dans les loyers, et la hausse du SMIC et des revenus minimums. C’est donc une importante perte de pouvoir d’achat pour les plus démunis.
Quant aux produits manufacturés, ils connaissent à La Réunion une hausse plus importante qu’en France (1,1% ici, et 0,3% là-bas), tout comme les transports et les communications (respectivement 2,9% et 1,1%).
Pour 2008, les perspectives ne sont pas favorables. La hausse des coûts des matières premières a été très importante cette année. Elle aura des répercussions dans l’alimentation. A Maurice par exemple, le prix du pain a augmenté de 23% samedi dernier (voir encadré).
Durement touchés par les pénuries d’emploi et de logement, les Réunionnais doivent également faire face à la hausse importante des produits de première nécessité. Dans ces conditions, la situation ne pourra que s’aggraver pour les plus démunis.

Préoccupation essentielle

Il est intéressant de comparer cette situation à celle que connaît la France. En 2007, les prix de l’alimentation ont augmenté de 2,2% indique l’INSEE. Il est à noter que là-bas s’applique un accord entre le gouvernement et les enseignes de la grande distribution afin de faire baisser les prix sur les produits de grande marque. Nul doute que l’impact de cette mesure permet d’amortir le choc dans l’alimentation, et dans les produits manufacturés notamment. Sachant qu’à La Réunion, les enseignes sont les mêmes qu’en France, se pose alors la question de savoir pourquoi un tel accord n’est pas appliqué.
La conséquence de cette hausse signifie une situation de plus en plus tendue, avec sans doute un recours plus important des Réunionnais aux crédits à la consommation. Or, les taux de ces crédits avoisinent les 20% !
La vie chère va donc rester une des trois préoccupations principales des Réunionnais, aux côtés de l’emploi et du logement.

M.M.


Les candidats UMP pour la vie chère

Dans ces conditions, l’intérêt général passe par un rassemblement pour trouver des mesures capables de lutter contre la vie chère. Force est de constater que cette nécessité n’est pas partagée par le gouvernement et ses soutiens locaux. En votant pour les franchises médicales, Didier Robert, Jean-Paul Virapoullé et René-Paul Victoria portent une responsabilité dans l’augmentation du coût de la vie à La Réunion.
Alors qu’ils pourraient s’opposer à la vie chère, ils préfèrent suivre les consignes de leurs dirigeants parisiens, même si elles vont à l’encontre de l’intérêt général des Réunionnais.


Indice des prix : un écart favorable conjoncturel

Globalement, la hausse des prix a été plus importante en France qu’à La Réunion en 2007. Mais cette différence est très relative. Sur les produits de première nécessité, les Réunionnais sont davantage touchés par l’inflation.
En 2007, la hausse des produits pétroliers a été très importante en France : +16,4%. C’est une des conséquence du doublement du prix du baril de pétrole (de 50 à 100 dollars en un an).
A La Réunion, les produits pétroliers ont diminué de 2,6% sur la même période. Cela est dû à un mode d’approvisionnement différent, ainsi qu’au fait qu’à La Réunion, le prix maximal des carburants est fixé par arrêté.
Mais pour 2008, l’impact de cette hausse du prix du pétrole se fera ressentir à la pompe et dans la bouteille de gaz. Elle s’est d’ores et déjà traduite par une augmentation de la surcharge carburant acquittée par les usagers du transport aérien.
Cet écart de près de 20 points entre La Réunion et la France sur un seul type de produit explique pourquoi, globalement, l’inflation a été plus faible à La Réunion qu’en France.


23% d’augmentation à Maurice sur le prix du pain

30% de hausse du prix de la farine, et 23% d’augmentation du prix du pain : depuis samedi, les Mauriciens subissent une des conséquences de la hausse des cours mondiaux des céréales. Le gouvernement mauricien indique qu’il est intervenu pour amortir le choc, en augmentant la part de ses subventions. Cette hausse est une conséquence de l’augmentation de 70% des cours du blé l’année dernière, précise notre confrère “L’Express”.

Lutter contre la vie chère

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