Rentrée de la Fédération des syndicats unitaires (FSU)

Le chikungunya, seul problème de l’Éducation nationale ?

11 février 2006

L’actualité réserve une place privilégiée au chikungunya. Pour autant, il existe d’autres sujets qui nécessitent des réponses immédiates au sein de l’Académie de La Réunion. Ce n’est pas chik’ tout cela.

Certes, la problématique principale reste le chikungunya. Mais cela ne doit pas nous faire oublier les restrictions budgétaires qui réduisent - c’est un fait - la qualité de l’Éducation nationale. D’ailleurs, la FSU note la diminution des postes mis au concours (-30%), et donc des personnels recrutés pour l’enseignement. Et les chiffres l’attestent. Au plan national, pour le 1er degré, "seulement 740 postes supplémentaires seront créés pour 34.000 élèves de plus. Parmi ces postes, 26 postes seront créés à La Réunion pour 900 élèves de plus", précise Éric Soret. Pour ce qui concerne le second degré, il note la suppression massive d’emplois enseignants : "4.500 postes en moins à la rentrée 2006". Et le fait que l’on n’assure plus le remplacement des départs en retraite renforce l’inquiétude du syndicat. À La Réunion, il faudra compter sur 130 postes dans le second degré "dans le cadre d’un redéploiement budgétaire", précise encore Éric Soret, qui note par ailleurs les carences en encadrement éducatif. Il manque des assistantes sociales, des infirmières et des personnels de surveillance. Tout cela aura des conséquences dramatiques pour ce qui est de la qualité de l’enseignement.

Le rendez-vous manqué des ZEP

ZEP ? Zone d’éducation prioritaire. "C’est une mesure de redéploiement des moyens", déclare Éric Soret. Au plan national, 1.265 lycées, collèges et écoles sont reclassés en 3 catégories, classés priorité 1, priorité 2, priorité 3, et appelés “Réseaux ambition réussite”. Ce qu’il prime de noter, c’est que le ministre de l’Éducation nationale concentre les moyens sur seulement 250 collèges. On est loin du compte. "Le ministre annonce 1.000 postes, mais cela se fait sur le dos des collègues qui perdent une demi heure dans chaque classe de 6ème et 5ème", continue Éric Soret. Autrement dit, il n’y a aucune création de postes. Par ailleurs, il préfère parler de ghettoïsation de l’Éducation, et son syndicat se positionne contre cela. Tout au contraire, la FSU entend défendre la construction d’un large mouvement pour l’école de la réussite, avec les moyens qui vont avec. Cela va de soi.
Autre point sur lequel s’est exprimé le syndicat : l’apprentissage junior. Le ministère de l’Éducation nationale privilégie en effet l’entretien d’orientation dès la 4ème, et donc la possibilité pour les élèves de partir en apprentissage à l’âge de 14 ans. "L’apprentissage junior remet fortement en cause la scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans, comme le prévoit la loi", notera Christian Picard (UNATOS-FSU). En fait, ce gouvernement crée une école duale, élitiste, qui écarte à souhait ceux qu’il juge inadaptés à l’école. Est-ce cela qu’on appelle la démocratisation de l’éducation ?

Transfert des TOS et emplois précaires

Jeudi, Raymond Mollard, 11ème vice-président du Conseil régional, délégué à l’Éducation, recevait une délégation des Techniciens et ouvriers de service (TOS) - voir édition du vendredi 9 février. Sans revenir entièrement sur cet article, il importe d’insister sur le nécessaire rattrapage des effectifs, avant que ne soit réalisé le transfert des TOS. L’UNATOS-FSU, que représente Christian Picard, et le SGPEN-CGTR, demandent un moratoire, pour un plan de rattrapage des effectifs. Par ailleurs, pour ce qui est des emplois précaires de l’Éducation nationale, il faut noter que le problème reste quasiment entier. Si les précaires de l’Éducation nationale ont retrouvé leurs postes, on sait que d’ici 1 an, il faudra de nouveau se battre pour qu’ils trouvent de manière pérenne un emploi au sein de l’Éducation nationale. À quand un concours spécifique et réservé pour ces derniers ?

 Bbj 


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