Face au MEDEF et aux attaques du gouvernement

Le CLE veut « susciter un sursaut de la population »

7 août 2004

La situation sociale est catastrophique. On ne compte plus les attaques menées par le gouvernement contre le système de santé et plus généralement au détriment des plus défavorisés, affirme le Collectif de lutte contre l’exclusion (C.L.E.), qui se met en ordre de bataille. « Il est hors de question pour les chômeurs de se laisser mourir ».

Le Collectif de lutte contre l’exclusion (CLE) a tenu hier une conférence de presse un peu plus tôt que prévu, du fait de la présence du président de la République à La Réunion. C’est à son gouvernement et au MEDEF que s’adresse en priorité son discours.
Selon les co-présidents de l’association, Georges Harriman et Jean-Pierre Técher, "dans son discours du 14 juillet, le chef de l’État stigmatise les chômeurs qui pratiquent, selon lui, la politique du guichet. Pour le président, "les chômeurs ne peuvent indéfiniment refuser un emploi". Sa référence aveugle faite aux acquis de la croissance relève plus de la croyance dogmatique ultra-libérale que de la prise en compte des véritables intérêts de la majorité de la population".
Quelle croissance ? Quel développement ? Pour quelle amélioration de la qualité de la vie ? Le collectif se le demande et rappelle que "le chômage est d’abord lié à la pénurie d’emplois et à la précarité du marché du travail". L’association de chômeurs s’oppose à la mise en place du RMA et du contrat d’activité "qui vont accroître massivement le nombre de travailleurs vivant en dessous du seuil de pauvreté".

Le plan Borloo : un "placebo social libéral"

Au vu de cette analyse, le Collectif de lutte contre l’exclusion pense que "le placebo social libéral du plan Borloo n’est qu’un alibi pour une vraie stratégie de coercition sociale dont Monsieur Chirac se fait l’interprète". Pour Jean-Pierre Técher, "le partage du travail et des richesses est plus que jamais une nécessité politique fondamentale".
Estimant que les décideurs politiques et économiques refusent de se pencher véritablement sur le chômage, l’exclusion et la précarité, le co-président Georges Harimann souhaite "susciter un sursaut de la population afin qu’elle s’engage à fond dans cette bataille pour vire et non survivre".
Ainsi la tenue d’un congrès a été annoncée pour la fin septembre : c’est "le début d’une série d’initiatives et d’actions, avec pour cibles le gouvernement et le patronat".
Un communiqué transmis à la presse précise : "Nous constatons que le fonctionnement pervers de nos institutions sociales maintient les exclus et les chômeurs dans une marginalisation et une dépendance chronique, entraînant de fait une insécurité sociale permanente aggravée par le népotisme, le clientélisme, la corruption contre lesquels, malheureusement, nos lois ne nous protègent plus. Aussi, pour atténuer les injustices, nous attendons un geste bienfaisant de la part du président de la République et de son gouvernement".
Ce geste dont parle le CLE doit se traduire par différentes mesures : augmentation immédiate de 300 euros de l’indemnisation chômage, relèvement de 250 euros de tous les minima sociaux, arrêt des licenciements, pénalisation des entreprises qui recourent abusivement à la précarité par une taxation des CDD, suppression des contrôles sur les chômeurs et les RMIstes. Ce geste doit être accompagné "d’une vraie politique de l’emploi, de la formation et de l’insertion".
Le CLE demande également la mise en place d’un groupe de travail et de réflexion sur le plein emploi pour tous, incluant les responsabilités de la lutte contre le chômage, l’exclusion et la précarité.

Eiffel


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