Hommage à la jeunesse en lutte pour l’emploi devant la Préfecture

Le Comité de soutien Élie Hoarau rencontre les assistants d’éducation

22 juin 2009, par Manuel Marchal

Samedi, le Comité de soutien à la candidature d’Élie Hoarau sont venus soutenir l’action des assistants d’éducation. Avec le nouveau député au Parlement européen, Élie Hoarau, et la sénatrice Gélita Hoarau, le Comité de soutien s’est rendu devant la Préfecture où campent depuis plus d’une semaine des jeunes en lutte pour leur emploi. La visite s’est conclue par les applaudissements du Comité pour rendre hommage à la lutte courageuse des jeunes pour l’emploi face à une administration qui ne veut pas encore les écouter.

Samedi, après la rencontre du nouveau député de l’Alliance des Outre-mer avec le Comité de soutien Élie Hoarau, une importante délégation du Comité est partie soutenir les assistants d’éducation en lutte devant la Préfecture.
Malgré la répression subie mercredi dernier, et qui s’était traduite par la destruction de leur campement sur ordre du préfet, les jeunes continuent de faire grève devant la Préfecture pour demander la tenue d’une table ronde visant à statuer sur leur intégration.
Samedi, à l’arrivée du Comité de soutien Élie Hoarau, le camion de police qui stationne en permanence à proximité des jeunes s’est soudainement éclipsé. Les jeunes ont fait part des brimades qu’ils ont à nouveau subies la nuit précédente. Un maloya de solidarité a été brutalement interrompu par les policiers sous prétexte de tapage. Ce n’est pas sans rappeler les méthodes employées au siècle dernier pour tenter de faire taire ceux qui luttaient pour la valorisation de la culture du peuple réunionnais.
Catherine Gaud et Raymond Mollard, membres du Comité de soutien Élie Hoarau et également vice-présidents du Conseil régional, ont fait part de la solidarité des élus régionaux, traduite la veille dans le vote à l’unanimité d’une motion demandant « au gouvernement, en concertation avec les parlementaires de La Réunion, de prendre les initiatives nécessaires pour l’élaboration et la mise en œuvre de solutions juridiques permettant le maintien de ces personnes sur leur emploi ». Lors du débat sur cette motion, Paul Vergès avait d’ailleurs proposé qu’une délégation de tous les groupes politiques de la Région aille à la rencontre du Conseil général et de l’Association des Maires pour porter la question des assistants d’éducation dans les ateliers des États généraux, afin que ces États généraux puissent proposer une solution au Premier ministre lors de sa venue dans moins de trois semaines.

Lutte pour le droit au travail

La sénatrice Gélita Hoarau et le député Élie Hoarau ont pour leur part renouvelé leur soutien à la cause des jeunes, et ont réaffirmé leur intention de contribuer à une solution positive à cette crise qui touche une partie de notre jeunesse, mais qui est révélatrice des très grandes difficultés qu’ont nos jeunes à faire valoir leur droit à un emploi. Au Sénat, Gélita Hoarau a déjà interpelé le gouvernement, quant à Élie Hoarau, il compte demander au Conseil de l’Europe de rappeler le gouvernement à l’ordre, afin que ce dernier applique la directive européenne qui permet l’embauche en CDI de ces jeunes.
Il faut en effet souligner que les États généraux sont organisés par l’État, représenté à La Réunion par un préfet. Ces États généraux ont une mission décidée par l’État : proposer des solutions pour sortir de la crise, notamment dans l’emploi. Au moment où se tiennent les États généraux de l’Outre-mer, l’administration veut jeter au chômage immédiatement 348 jeunes Réunionnais diplômés, avant d’en licencier progressivement plus d’un millier.
Depuis le 8 juin, des mères et des pères de famille luttent devant la Préfecture pour le droit au travail. Cela nous rappelle que le degré d’intelligence d’une société se mesure à sa capacité d’indignation et de solidarité.

Manuel Marchal


« Le Conseil régional exprime sa solidarité »

Voici un extrait de la motion votée vendredi à l’unanimité des conseillers régionaux.

« Le Conseil régional réuni en Assemblée Plénière le 19 juin

- exprime sa solidarité vis-à-vis de ces assistants d’éducation

- considère qu’au moment où se déroulent des Etats Généraux de l’Outre-Mer qui plaident pour la rénovation du dialogue social et l’innovation pour des mesures adaptées à la situation particulière de l’Outre-Mer, il n’est pas cohérent d’opposer la rigueur des textes en vigueur pour refuser la prise en compte de la situation particulière des assistants d’éducation

- demande au Gouvernement, en concertation avec les parlementaires de La Réunion, de prendre les initiatives nécessaires pour l’élaboration et la mise en œuvre de solutions juridiques permettant le maintien de ces personnes sur leur emploi. »


L.O. demande l’intégration des assistants d’éducation

Dans un communiqué, Lutte Ouvrière condamne « les brutalités policières » commises à l’encontre des jeunes en lutte. « Ces travailleurs dont le travail facilitait celui des professeurs et des élèves n’acceptent pas d’être jetés dehors comme des malpropres », poursuit L.O., « tous les postes doivent être maintenus, et les assistants d’éducation titularisés et intégrés dans les rangs de l’Éducation nationale ».

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