Le Programme D.E.F.I. apporte un second souffle à la filière bovine laitière

Le Commissaire européen Dacian Ciolos inaugure une nouvelle exploitation

1er août 2013

En déplacement à La Réunion, Dacian Ciolos, Commissaire européen en charge de l’Agriculture et du Développement rural, a inauguré ce matin le nouveau bâtiment d’élevage laitier de Samuel Grondin, jeune agriculteur de Piton Saint-Leu. Portée par D.E.F.I. que soutient l’Union européenne par le biais du POSEI, ainsi que l’État, cette installation atteste que la filière bovin-lait a trouvé un second souffle. Deuxième à voir le jour grâce à ce programme, cette nouvelle exploitation est l’illustration que le ’défi ’, mené de concert par tous les acteurs influant dans les filières carnées et lait de La Réunion, est sur la bonne voie...

Outre le Commissaire européen, l’inauguration a eu lieu en présence de Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’agriculture, Younous Omarjee, député des Outre-mer au Parlement européen, Pierre Vergès, vice-président du Conseil général, Patrick Hoarau, président de la Sicalait, et le maire de Saint-Leu, Thierry Robert.

La filière bovin-lait réunionnaise compte à ce jour une nouvelle exploitation. Installée à Piton Saint-Leu et gérée par Samuel Grondin, jeune agriculteur de 29 ans, elle fait partie des premiers résultats entièrement imputables à D.E.F.I.

Ce programme a débuté en janvier 2011 et court sur dix ans. Il réunit l’ensemble des acteurs des filières carnées et lait de La Réunion, ainsi que leurs partenaires locaux de l’approvisionnement et de la distribution autour d’un même défi : accroître la production locale en structurant et développant les filières, et en suscitant la préférence régionale dans l’acte d’achat. A terme, il s’agit d’impulser une véritable dynamique en matière d’installations et de créations d’emplois, et de renforcer la production locale. Le programme D.E.F.I. ne profite donc pas qu’aux filières animales, mais à toute l’économie réunionnaise.

D.E.F.I. n’aurait pu voir le jour sans la forte implication de l’État et de l’Europe qui, dans le cadre du POSEI et du FEADER, ont octroyé chaque année depuis bientôt trois ans une enveloppe de 4,5 millions d’euros. S’ajoute à cet investissement une enveloppe annuelle de 3,5 millions d’euros. Celle-ci est consentie par les acteurs des interprofessions, dont la grande distribution, partenaire interprofessionnel depuis plus de 30 ans.

Les pâturages sont nombreux dans les Hauts de l’Ouest, l’élevage laitier est bien implanté.
(photo Toniox)

Avec l’inauguration de ce nouveau bâtiment, les efforts déployés prennent une nouvelle fois tout leur sens.

Samuel Grondin, chef d’exploitation agricole en production laitière.

L’installation est de référence. Elle respecte l’ensemble des obligations spécifiques à la filière bovin-lait inscrites au cahier des charges du programme D.E.F.I., tant en termes de qualité des infrastructures que de production. Le respect de ce cahier des charges particulièrement strict est la condition sine qua non pour être agréé D.E.F.I. et bénéficier d’un accompagnement financier. Durant les premières années, l’éleveur reçoit une majoration du prix du lait qu’il produit. Dégressive au fil des ans, celle-ci prend fin au bout de cinq ans d’activité.

Produire 20 à 30 millions de litres de lait

Pour être agréée D.E.F.I., il a fallu que la nouvelle installation de Samuel Grondin soit réalisée sur un foncier existant. Avant le démarrage de ses activités, le jeune éleveur saint-leusien a suivi une formation pratique de 4 semaines, délivrée par la Sicalait. Au cours de ses premières années, l’exploitation sera encadrée par la Commission de suivi D.E.F.I. afin de vérifier que les conditions du cahier des charges sont bien respectées.

Sa croissance se fera par étape ; d’abord à 3 ans, puis à 5 ans. Une exploitation laitière type D.E.F.I. débute avec 28 vaches laitières. Ce n’est qu’après 3 ans d’activité, et validation de la Commission de suivi, qu’elle peut accueillir 42 vaches laitières. Celles-ci lui permettront d’atteindre une production maximale annuelle de 270.000 litres de lait.

Tel que conçue, la nouvelle exploitation est le reflet des infrastructures de l’élevage réunionnais de demain. L’installation reste à une échelle familiale, respectueuse du confort de l’éleveur et des vaches laitières tout en répondant aux exigences de productivité imposées par le marché. Elle a également été pensée sous l’angle environnemental, et comprend une retenue collinaire supplémentaire et un complément fourrager en paille de canne.

L’arrivée de Samuel Grondin dans la filière bovin-lait permet au programme D.E.F.I. de prendre un nouveau virage positif. Spécifiquement pour cette filière, les acteurs de D.E.F.I. souhaitent augmenter la production locale annuelle de 20 à 30 millions de litres et participer à l’installation de 50 nouveaux éleveurs. L’objectif final étant de renforcer la part de marché de la production locale de 10 points sur la période 2011-2020.

A ce jour, grâce à l’activité de ses 80 éleveurs réunionnais, la filière Lait atteint un taux de couverture du marché de 30%, en légère baisse ces dernières années du fait d’une diminution du nombre d’éleveurs. En souhaitant un bon vent à l’exploitation laitière de Samuel Grondin, la deuxième accompagnée par le programme D.E.F.I., la tendance semble aujourd’hui s’inverser...

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