Aide à la personne

Le concours à nos seniors

24 octobre 2012, par Jean Fabrice Nativel

Chose promise, chose due ! Comme convenu, on a rencontré 3 personnes âgées. Bénéficiant toutes d’une aide à domicile — qui au passage réalise un bénéfique travail —, le secteur de l’aide à la personne reste à développer. On sait les efforts consentis déjà. Poursuivons sur cette voie.

• Marie-Jeanne

L’aide dans les achats

« Na poin d’moun » ? Marie-Jeanne est déjà à l’œuvre. On l’aperçoit dans son jardin. Elle accueille avec un bonjour dynamique. Le café est d’entrée offert. Un café grillé à l’ancienne, délicieux avec un bout de confiture papaye.

C’est pour parler du présent qu’on l’a rencontre. Agée de 88 ans, elle vit seule depuis 3 ans — suite au décès de son mari. Tous les deux ont travaillé dès leurs plus jeunes âges. Elle comme bonne et lui d’abord coupeur de canne, puis mécanicien.

Tous deux ont bénéficié d’une retraite. Certes « pas confortable ». Sauf que le couple a économisé francs par francs pour s’offrir une petite case à terre — aujourd’hui elle a de la valeur du fait son emplacement. Les promoteurs se bousculent au barreau.

Tous deux ont aussi offert à leurs 2 enfants toutes les conditions pour qu’ils réussissent. C’est mission accomplie, ils sont casés. D’ailleurs malgré l’éloignement, régulièrement, ils leur rendent visite. Ils effectuent quelques courses pour eux.

On y est à l’aide. Dans sa vie quotidienne, Marie-Jeanne a besoin du concours d’une autre personne. Justement pour l’accompagner à la grande surface du coin pour ses achats. Dans le détail, il faut pousser le caddy, l’entraîner d’un bout à l’autre, se pencher, déposer le sac de riz, etc. Puis, elle ressort un à un les produits, ensuite elle remet dans le chariot, elle appelle un taxi et rebelote. Enfin arrivée chez elle, elle répète la même opération.

• Fabienne

Guetter le voisin

3 étages à monter et on est au chez soi de Fabienne. Elle limite ses allers et venues puisque vous l’aurez compris, l’immeuble se trouve dépourvu d’ascenseurs. Malgré les sollicitations pour un logement au rez-de-chaussée, elles restent vaines.

Elle est contrainte de guetter le passage du voisin. D’ailleurs, il est là. En effet, la veille, elle lui a demandé courtoisement de lui récupérer une bouteille de gaz. 10 euros lui sont donnés pour l’essence, et ce malgré son refus.

Régulièrement, elle fait appel au concours des voisins « kisoi pou lir in lètre, ramplir in papyé, dépozé in kouryé, èksétéra ». La nuit aussi, ils viennent lui rendre visite. Une fois, ils l’ont conduit aux Urgences à cause d’un malaise.

Sans eux, que ferait-elle ?

• Églantine

La bienveillance

Un jour de marché forain, on l’a retrouvée aux Camélias (Saint-Denis). Partie tôt avec sa soubik, elle ne peut que prendre quelques légumes et fruits ainsi qu’un morceau de bœuf. Elle pense au retour chez elle situé à 500 mètres. A 85 ans, il faut les faire.

Heureusement que les transports en commun sont gratuits, elle peut ainsi faire quelques démarches comme le paiement du téléphone, de l’eau, de l’électricité. Mais, mine de rien pour Églantine, le parcours se révèle fatiguant.

Elle ne peut compter que sur elle-même et occasionnellement sur la bienveillance du voisinage. Sans leur intervention récemment, elle allait se retrouver nez à nez avec un malotru.

Restée seule, « lé pa fasil », dit-elle. Elle qui avait l’habitude de danser, marcher, etc. Sa seule distraction réside en les rendez-vous avec les membres du Club de 3e âge et les sorties trimestrielles. C’est déjà bien.

Malgré son âge, elle souhaite s’initier à l’informatique.

 JFN
Observateur de la vie réunionnaise
 


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus