Amplification de la mobilisation

Le conflit du CHU-Réunion dépasse les frontières de l’hôpital

15 mai 2018

La réunion prévue hier entre les représentants du personnel du CHU Réunion et l’ARS au sujet d’une baisse du salaire des agents n’a pas eu lieu. En protestation, les grévistes ont bloqué la circulation sur le Boulevard Sud causant un embouteillage de 16 kilomètres à l’entrée Ouest de Saint-Denis et paralysant le front de mer. La rencontre doit finalement se tenir aujourd’hui.

Nouveau rebondissement hier dans la crise du CHU Réunion, les conséquences du mouvement ont touché des dizaines de milliers de personnes quittant ou voulant entrer à Saint-Denis. Suite à la manifestation organisée vendredi, les syndicats avaient obtenu la tenue d’une réunion hier avec l’État. Le mouvement faisait suite à la suppression de l’indexation de plusieurs primes. En conséquence, le salaire des agents devait baisser. L’État a décidé de suspendre cette mesure le temps des négociations.
Elles devaient débuter hier à l’ARS. Or, le directeur de ce service n’était pas à La Réunion lundi. Il assistait à la visite ministérielle d’Annick Girardin à Mayotte. En conséquence, la rencontre prévue n’a pas eu lieu.

Ceci a renforcé la mobilisation des grévistes du CHU-Réunion. À Saint-Denis, ils ont alors perturbé la circulation au niveau de l’entrée Ouest de Saint-Denis sur le pont Vinh-San. Ceci a causé 16 kilomètres de bouchons. L’embouteillage s’est étendu sur le front de mer, car les personnes empruntant habituellement le Boulevard Sud pour quitter Saint-Denis ont cherché un itinéraire bis. Ce qui a saturé le Boulevard Lancastel.
Ce sont donc hier des dizaines de milliers de Réunionnais qui ont subi des conséquences directes de la crise du CHU-Réunion.

Normalement, une rencontre doit se tenir à 11 heures à l’ARS. Elle sera suivie attentivement car elle ne concerne pas seulement les agents du CHU. En effet, l’indexation est une mesure héritée du supplément colonial. Elle permet aux fonctionnaires titulaires de bénéficier d’une sur-rémunération de 53 % en plus de leur salaire. La Cour des Comptes a demandé à plusieurs reprises une refonte de ce système, car elle estime que si la justification de la sur-rémunération est un coût de la vie plus cher qu’en France, le différentiel doit être inférieur à 53 %. L’institution s’appuie sur des études de l’INSEE.

Au CHU-Réunion, la gestion de l’établissement a eu pour effet la création d’un important déficit. C’est ce prétexte financier qui est utilisé pour remettre en cause une partie de la sur-rémunération des agents du CHU. Si une telle mesure devait s’appliquer ne serait-ce que partiellement, alors tous les fonctionnaires ont du souci à se faire au sujet du maintien de leur salaire.

M.M.


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