Station Esso des Deux Canons : le personnel en grève

Le courant ne passe pas

22 août 2007

La station Esso des Deux Canons est en déficit. Dès sa reprise de gestion en mai, la prise de contact entre son nouveau gérant et les salariés a été mal engagée. En grève depuis hier, le personnel bloque son accès. La tension est à son comble : le dialogue est impossible.

Le contact s’est tellement mal engagé entre Direction et salariés qu’on est aujourd’hui en pleine guerre des tranchées.
(Photo SL)

« La balle n’est plus dans mon camp »

Patrick Lauret, membre de la Fédération Commerce et Service de la CGTR, explique que le protocole signé il y a 1 mois entre les deux parties n’a toujours pas été respecté. L’embauche d’un des pompistes en contrat à durée indéterminée n’a pas été appliquée. Raymond Bassot, nouveau gestionnaire de la société, explique que « pendant le protocole, le syndicat me l’a fait embaucher. Ce pompiste est là pour remplacer le personnel en congés, mais le syndicat veut un personnel supplémentaire, alors que nous sommes déjà en surnombre. Nous avons 6 pompistes, je ne peux pas en mettre 7. Je ne peux pas modifier les plannings pour les satisfaire, je ne peux pas dire amen à tout. Je suis désolé ». Également à l’origine du conflit, le déclassement d’un responsable au poste de caissier. « Quand je suis arrivé, j’ai bien précisé que je reprenais une gestion déficitaire. Je suis là pour redresser l’entreprise qui est dans le rouge, et cela sous-entend un licenciement, précise encore le gestionnaire. Plutôt que de le licencier, je lui ai proposé un poste de caissier, mais il a refusé. La personne de la Direction du Travail lui a alors dit que dans ces conditions, il faudrait passer par le licenciement économique. Je ne peux rien faire de mieux. La balle n’est plus dans mon camp ».
Le cas de Yoann, qui compte 80 heures supplémentaires impayées, devrait rapidement se régler. « Nous nous sommes vus sur cette question, j’ai assuré qu’elles seraient réglées à la fin du mois, là-dessus, il n’y a aucun souci », assure Raymond Bassot. Mais le contact s’est tellement mal engagé entre Direction et salariés qu’on est aujourd’hui en pleine guerre des tranchées. La tension et l’agacement sont palpables. Un simple regard est vécu comme une attaque, une consigne comme une agression, une remarque comme un blâme. Chacune des deux parties est convaincu que l’autre « veut sa peau ». Un conflit qui risque donc de perdurer si aucune médiation n’est rapidement mise en place. Pas facile !

Stéphanie Longeras


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