L’association les Béliers entre la vie et la mort

Le Département de La Réunion va trancher

7 mars 2007

Après un premier vote invalidé le 23 février, faute de quorum, aujourd’hui, les élus du Département, rassemblés en Commission permanente, devront se prononcer sur l’avenir de l’association les Béliers. La commune de Sainte-Rose obtiendra-t-elle la gestion de l’Espace Naturel Sensible (ENS) de Bois Blanc ? Son maire en est assuré. Le Département va-t-il risquer le chômage pour 44 salariés ? Il semblerait que oui. Les élus, quelle que soit leur couleur politique, vont-ils enfin se manifester ? L’association le souhaite.

L’association les Béliers, forte de 14 années d’expérience dans la gestion des espaces verts et de l’environnement, a signé, en novembre 2001, une convention pluriannuelle avec le Département pour la gestion de l’ENS (Espace Naturel Sensible) de Bois Blanc, dont il est propriétaire. En novembre 2006, le renouvellement de la convention est envisagé par courrier, mais c’est sans compter avec l’intervention du Maire de Sainte-Rose qui a demandé au Département de lui confier les 290 hectares de l’ENS.

Besoin de comprendre

En 5 ans, l’association a su fédérer d’autres énergies associatives, permettant de faire de ce site un espace naturel touristiquement attractif, mais aussi un lieu de convergences où des activités éducatives et sociales ont permis aux administrés de la commune, touchés de plein fouet par le chômage, de trouver un véritable outil de socialisation et d’intégration professionnelle. 44 emplois ont été créés pour gérer ce site, 44 emplois qui, aujourd’hui, sont prêts à tout pour défendre leur travail jusqu’au bout. Ils ont tenté vainement, depuis plusieurs semaines, de s’entretenir avec Bruno Mamindy Pajany pour connaître la teneur de son projet, pour savoir si les salariés y seraient impliqués et si les associations périphériques pourraient encore maintenir leur activité.
Le silence prolongé du maire n’a fait qu’accroître de jour en jour l’angoisse des travailleurs et des sympathisants de la commune qui reconnaissent la qualité et le sens du travail associatif. La Présidente du Département est, elle aussi, restée à distance. Quelles que puissent être les conséquences d’un changement de gestionnaire, pour elle, le maire est avant tout prioritaire. Pourtant, lundi dernier, le 5 mars, les responsables de l’association qui, à bout d’alternative, sollicitent une médiation du Préfet et de la Région, sont finalement conviés au Département. Une réunion arrachée, sans violence, mais toujours avec la volonté d’affirmer dans le calme et en toute intelligence ce besoin de comprendre.

« Toujours dans l’impasse »

Une réunion qui aurait permis de croire que peut-être, la Présidente du Département s’était ravisée, qu’au vu des différents bilans d’activités de l’association, le travail accompli méritait sa reconnaissance par la reconduction de la convention, mais elle n’était même pas présente. L’entrevue avec le Directeur général des services du Département, le Mairie de Sainte-Rose (ouvert au dialogue en bout de course) et son staff administratif n’a abouti à aucune avancée. « On est toujours dans l’impasse, on ne nous garantit rien », confiait Daniel Briandy, Directeur de la structure, au sortir de la réunion.
Même si la Région Réunion a reconduit encore jusqu’en 2008 le financement des “emplois verts”, la Mairie de Sainte-Rose ne veut rien négocier. Elle veut la gestion de l’ENS sans délai et loin de garantir l’emploi des salariés actuels. Elle fera appel à un prestataire de service pour assurer les missions qui étaient jusque-là parfaitement menées par l’équipe associative actuelle. Elle veut en fait débaucher des salariés, mettre à mort une association pour, tout simplement, reconduire le projet administratif de cette dernière. Quel est l’intérêt de la manœuvre ?
En proie à un profond sentiment d’injustice, Daniel Briandy soutient : « Nous défendrons notre outil de travail jusqu’au bout ». Ils espèrent aujourd’hui encore la réaction des conseillers généraux qu’ils ont interpellés individuellement. Faudra-t-il attendre la Chambre consulaire des associations pour enfin bénéficier d’une instance représentative à même de soutenir le tissu associatif, en proie à tous les abus et toutes les manipulations ?

Stéphanie Longeras


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