Plus de 1.000 travailleurs concernés

Le dernier haut-fourneau de Lorraine ferme ses portes

4 octobre 2011, par Céline Tabou

Le dernier haut-fourneau lorrain encore en activité va fermer, lundi 3 octobre, à Hayange en Moselle. Cette fermeture serait temporaire selon le groupe ArcelorMittal, mais la société pourrait signer l’arrêt définitif de la ’filière liquide’ dans la région, ont indiqué les syndicats et élus.

Arcelor Mittal, numéro un mondial de la sidérurgie, a annoncé le 8 septembre la fermeture pour une durée indéterminée du haut-fourneau P6 du site de Florange (situé sur le territoire de la commune de Hayange), spécialisé dans la fabrication d’acier à très haute valeur ajoutée. Environ 1.100 salariés en CDI vont être mis d’office en chômage partiel, près de 400 intérimaires ont déjà été licenciés et 400 autres salariés travaillant en sous-traitance ont un avenir incertain.
Mise en service en 1948, l’aciérie de Florange est un site intégré transformant chaque année plus de 3 millions de tonnes d’acier en fonte, fer blanc et tôles revêtues pour l’automobile, la construction et l’emballage. La sidérurgie lorraine souffre depuis les années 1970 d’un sous-investissement d’environ 30% par rapport à la moyenne de la sidérurgie européenne, pénalisant sa productivité et sa rentabilité, selon le média citoyen, AgoraVox.
En 2008, Mittal avait fermé l’aciérie de Gandrange, et stopper pendant la crise, la production ses deux hauts fourneaux lorrains. Trois ans plus tard, « Mittal emploie près de 300 salariés en Lorraine. Le 6 juin, il arrête le haut-fourneau P3 de Florange. Le 9 septembre, il confirme l’arrêt au 1er octobre du second, le P6 » a rappelé le quotidien La Croix.

Délocaliser ou investir ?

Après avoir racheté l’aciérie et la recherche et développement de l’entreprise, Arcelor Mittal a décidé de fermer les hauts-fourneaux lorrains tout en conservant la RetD. A l’instar de nombreuses grosses entreprises, conserver le secteur de la recherche est parfois plus productif que la manufacture en elle-même.
Le centre de recherche privé dépendant de la société sidérurgique ArcelorMittal (initialement Usinor puis Arcelor) est situé en Lorraine à Maizières-lès-Metz, cet institut de recherche de la sidérurgie (IRSID) comprend près de 500 personnes dont plus de 200 chercheurs. Cette branche de la société rapporte beaucoup plus d’argent que les usines elles-mêmes. Car en plus d’être réputée pour avoir les meilleurs chercheurs, la France offre à Arcelor Mittal un marché important dans l’acier, d’où ses intentions de conserver le pôle recherche et non les usines d’aciers.
De plus, un ambitieux projet de captage-stockage de CO2 pourrait voir le jour à Florange, appelé Uclos, celui-ci est financé par l’Etat français à hauteur de 150 millions d’euros dans le cadre des investissements d’avenir. Mais comment l’Union européenne pourrait lancer un projet sur un site en désindustrialisation et suite aux annonces de l’arrêt du second haut-fourneau de Florange (le P3), et deux ans après de la fermeture à Gandrange (Moselle) d’une autre usine d’Arcelor Mittal ?

Céline Tabou

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