Une nouvelle catégorie de personnels précaires dans l’Éducation nationale

Le gouvernement crée les sous-emplois-jeunes

25 août 2005

Gilles de Robien annonce que 25.000 jeunes vont être recrutés en CAE, pour encadrer certaines activités dans les établissements scolaires. Les syndicats sont réservés voire très critiques face à cette mesure qui ne compense pas la suppression des emplois-jeunes et qui crée sans concertation de nouveaux emplois précaires, sous-payés par rapport au maigre salaire des anciens aides-éducateurs.

Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé le mardi 23 août qu’il allait recruter 25.000 jeunes en contrat d’accompagnement à l’emploi (CAE) durant l’année scolaire 2005-2006, dans le cadre du plan de Cohésion sociale, pour aider les élèves handicapés, participer à la maintenance informatique ou encore développer des projets artistiques dans les établissements scolaires.
Le dispositif des CAE et son financement relève en effet du ministère de la Cohésion sociale. Les CAE font d’ailleurs partie intégrante de la loi Borloo dite de Cohésion sociale. Destinés à des personnes en difficulté de recherche d’emploi, ces contrats sont à durée déterminée, renouvelables deux fois dans la limite de 24 mois.
La mesure, qui ressemble au retour des emplois-jeunes, supprimés ces trois dernières années par le gouvernement, suscite des réactions étonnées de la part des syndicats.
"Ce qui nous surprend, c’est le nombre. Ça va faire du monde, mais ça ressemble étrangement à un retour des emplois-jeunes supprimés par le gouvernement dès son arrivée", a déclaré mardi le secrétaire général de l’UNSA-Education Patrick Gonthier. "On a du mal à cerner la manière dont ça va se mettre en place. Il y a une absence de discussions sur ce sujet, un flou total", a-t-il déploré.

Sans concertation

Le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, premier syndicat de l’Éducation), Gérard Aschieri, estime de son côté que "ces créations ne compenseront de toute façon pas les pertes de ces dernières années, c’est-à-dire les 30.000 postes supprimés rien que pour les emplois-jeunes. En plus, ce sont des contrats de courte durée pour une rémunération proportionnelle au SMIC".
"Pour combien de temps ? Quel sera le profil de ces jeunes ? Et quelles seront leurs tâches exactes ?", s’interroge pour sa part le secrétaire général du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), Bernard Boisseau, qui espère que "tout ça ne se fera pas au détriment des assistants d’éducation, ni avec à la clé une réduction budgétaire pour l’Éducation nationale".
Tout cela ne va pas rassurer les personnels de l’Éducation nationale à La Réunion et les organisations syndicales ou politiques préoccupés par la précarité des emplois dans l’Académie. (voir en page 3)


25.000 recrutements prévus

Dans un entretien au hors série du “Monde de l’Éducation”, paru lundi 22 août et intitulé "Le guide du jeune professeur", le ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, explique que "même s’ils n’étaient amenés en aucune manière à enseigner, les 25.000 jeunes en contrat d’accompagnement à l’emploi que nous allons recruter durant l’année scolaire 2005-2006 devraient (...) être le reflet de la diversité sociale française".
Le ministre précise qu’il leur sera demandé "par exemple d’accompagner des élèves handicapés, ou de participer à la maintenance informatique, ou d’aider au développement de projets artistiques". Cela ressemble beaucoup à ce que faisaient les milliers d’aides éducateurs renvoyés par le gouvernement.
Et sur ce total de 25.000 recrutements prévus, quel sera le quota de La Réunion ?


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