Lutte pour l’emploi : un tract de la section communiste du Port

’Le gouvernement poursuit la casse sociale en diminuant le nombre des emplois aidés’

5 mai 2006

La section du Port du Parti communiste réunionnais apporte son soutien aux Portois et à tous les Réunionnais en général qui luttent pour le respect du droit de chaque citoyen à un emploi stable et correctement payé. Dans ce cadre, elle a diffusé le 1er mai un tract qui fait le point sur la bataille des “contrats aidés”. On lira ce texte ci-après.

"Il y a loin entre les annonces du gouvernement de décembre 2004, lorsque Jean-Louis Borloo annonçait ici même le "plan de cohésion sociale" et la création de dizaines de milliers d’"emplois aidés", et la réalité d’aujourd’hui. Après la suppression des CES et des CEC à la fin 2005, les CAE (Contrats d’accompagnement dans l’emploi) se retrouvent aujourd’hui privés de crédits : "Crédits épuisés pour les CAE", annonce le gouvernement, après seulement un semestre de fonctionnement.

Des milliers de familles dans l’exclusion

La casse sociale se poursuit donc, d’une ampleur sans précédent. C’est la dégringolade des emplois aidés, année après année : 53.000 en 2001, 51.000 en 2002, 47.000 en 2003, 34.000 en 2004, 22.000 en 2005. Et voici qu’en 2006, après seulement 7.000 CAE conclus entre janvier et avril, l’État voudrait stopper les CAE pour l’année. Et imposer les Contrats d’avenir qui, on le sait, ont été refusés par la quasi-totalité des maires de La Réunion (... et de France hexagonale également !), vue la charge financière supplémentaire qui pèserait sur les finances communales.

Cette casse sociale est absolument dramatique pour les milliers de Réunionnais et leurs familles qui attendent ces emplois aidés pour échapper, ne serait-ce qu’un temps, au chômage de longue durée. Imagine-t-on le séisme social que représenterait la disparition de cette bouée de sauvetage ?

Autre conséquence désastreuse de ce choix de la précarité par le gouvernement : les services publics rendus à la population par les collectivités locales et les associations ne pourraient plus être assurés, faute de travailleurs. Alors que les besoins sont au contraire en hausse - avec la lutte contre l’épidémie de chikungunya -, la situation serait insupportable.

Au Port aussi, l’État veut bloquer les CAE

Dans notre commune du Port, la situation est à l’image de l’île. La diminution des CES a été constante depuis 5 ans, faute de crédits d’État suffisants. Le nombre de personnes embauchées par semestre a été de 534 en 2002, de 484 en 2003, de 390 en 2004, de 354 en 2005. Et pour le premier semestre de 2006, il n’y a eu que 314 CAE, soit 40 emplois perdus en 1 an.

Encore plus grave : les CIA (contrats qui dépendaient de l’Agence départementale d’insertion) ont eux aussi été diminué. La ville en avait reçu 141 par semestre en 2005. En 2006, elle n’en a reçu que 20. Au total (CES et CIA), il y a donc une perte de 161 postes.

Quant aux associations, alors qu’en 2005 elles employaient 630 personnes (CES + CIA), aujourd’hui elles sont étranglées et ne peuvent supporter les charges.

Il faut une table ronde sur l’emploi

La mobilisation pour éviter la disparition de ces milliers d’emplois est forte. Il faut de toute urgence une "réunion pour l’emploi" à La Réunion : c’est ce que demande au préfet un collectif d’associations dont Agir Pou Nout Tout, dans une lettre co-signée par la Région, le Département et l’Association des maires. L’État doit prendre ses responsabilités : il faut une réflexion globale sur l’emploi réunionnais."


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