Mécontentement de l’intersyndicale suite à la visite de Martin Hirsch

« Le Grenelle de l’Insertion, c’est de la poudre aux yeux ! »

14 février 2008

L’intersyndicale de La Réunion a exprimé son mécontentement hier après-midi suite à la visite de Martin Hirsch, Haut Commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, dans notre département. Elle considère la création des Contrats Uniques d’Insertion (CUI) comme un réel désengagement de l’Etat face à cette situation de crise sociale à La Réunion.

« Rien n’est réglé, notamment dans les établissements scolaires », déplore Patrick Corré, Secrétaire général du SGPEN-CGTR. Il s’indigne du fait que seules les questions liées au renouvellement des contrats aient été évoquées lors de la venue du Haut Commissaire, au détriment des problèmes structurels qui découlent des suppressions d’emplois. « 120 suppressions d’emplois le 31 janvier 2008, une deuxième vague de 230 suppressions prévue fin juin 2008. A cela, se rajoute le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Les titulaires en paieront les frais ! ».

L’État se défausse sur les collectivités

Selon l’intersyndicale, l’Etat se défausse sur les collectivités locales avec la création des CUI. En effet, ces fameux contrats en remplacement des CAE et CAV sont désormais de la compétence des collectivités, alors que c’est l’Etat qui les avait embauchés au départ. Et cela se fait sans aucun moyen donné aux collectivités pour la pérennisation de tout le personnel concerné.
Marie-Hélène Dor, Secrétaire adjointe de la FSU, revient sur la venue du Haut Commissaire dans le cadre du Grenelle de l’Insertion qu’elle qualifie de « poudre aux yeux ». Elle regrette qu’il ait fallu autant batailler pour rencontrer le Haut Commissaire, qui, en tant qu’« héritier de l’Abbé Pierre », aurait dû se sentir concerné par la question. Le bilan n’en reste pas moins désastreux : 1.200 personnes sont au chômage.
La Réunion détient un triste record national d’emplois précaires de TOS dans les établissements publics d’enseignement.
La réduction du personnel scolaire, notamment sur des postes sensibles comme la restauration et la sécurité, vient appuyer un retard déjà conséquent en termes d’équipement et d’encadrement dans notre île qui se traduit par un échec scolaire et un illettrisme important. À cela, se rajoute le fait que pour être titulaire, il faut encore passer par un CUI. « Encore faire ses preuves après 10 ans passés en contrat aidé ! Cela pose le problème de l’image donnée à leurs enfants », regrette Jean Odel Oumana, Vice-président de la FCPE.

« Un véritable plan d’intégration »

« Mais le combat n’est pas terminé. Nous souhaitons que l’ensemble de la classe politique se saisisse de ce débat », exprime enfin Jean-Louis Belhote, Secrétaire général du SGEN-CFDT. L’intersyndicale invite donc toute la classe politique de La Réunion, à savoir les maires, députés, conseillers généraux et régionaux, ainsi que les candidats aux futures élections, à participer à une table-ronde le mercredi 20 février à l’Université du Moufia à partir de 17h, à l’amphi Chapak (Fac des sciences). « Pour qu’ils portent au plus haut de l’Etat notre revendication pour l’établissement d’un véritable "plan d’intégration" ».

Rebecca P.


« Un volet formation avait été mis en place pour le personnel administratif et de vie scolaire. Un budget avait été établi en conséquence. Mais où est passé ce budget ? En Métropole, les personnes employées en contrat aidé ont suivi une formation et ont pu ainsi se réinsérer. Pourquoi n’ont-ils pas eu droit à cette formation à La Réunion ? Mais où est passé cet argent ? », déplore Jean-Louis Belhote, du SGEN-CFDT.

Luttes pour l’emploi

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