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Développement Durable
18 octobre 2006
Intégrer les exclus au système productif fait partie du Développement Durable. L’ADIE (Association pour le Droit de l’Initiative Economique) et Réunion Entreprendre sont deux institutions françaises de micro-finance qui interviennent à La Réunion respectivement depuis 1994 et 1992. En conseillant, en finançant et en accompagnant les porteurs de projets, ces institutions aident aux personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique à créer leur entreprise et leur propre emploi.
Focus sur l’une d’entre elle : l’ADIE
Particulièrement efficace dans les pays du tiers-monde, le microcrédit (crédit pour développer des petites entreprises) s’est développé de façon considérable en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. Aujourd’hui, des millions de personnes à travers le monde vivent de leur travail grâce à ce type de financement. Mais depuis une quinzaine d’années, le microcrédit se développe dans des pays industrialisés d’Europe et d’Amérique du Nord. La France n’est pas une exception.
Parce que la protection sociale a ses limites et qu’elle ne peut pas être une réponse suffisante au chômage et à l’exclusion, l’ADIE a été créée en France en 1989. Maria Nowak, sa créatrice et Présidente pense que les hommes et les femmes, quel que soit leur niveau d’éducation et de formation professionnelle, portent en eux une capacité d’initiative et d’énergie qu’il faut valoriser au lieu de perdre ou pis, détourner vers le désespoir, la violence ou la drogue.
Conseiller à la Banque Mondiale pour le Microcrédit, Maria Nowak s’est inspirée de la banque des pauvres Grameen Bank au Bangladesh, créée par Muhammed Yunus qui vient d’obtenir le prix Nobel de la Paix (voir “Témoignages” d’hier), pour adapter ses principes au contexte français. Elle est persuadée que dans un monde où l’évolution des moyens de communication, la diversification des techniques et des marchés, la part croissante des services dans l’économie, créent des conditions favorables pour le développement du travail indépendant, « il faut donner aux exclus le droit à l’initiative économique » a-t-elle toujours dit...
Un service pour les plus démunis de La Réunion
Cette institution, considérée d’intérêt public, existe à La Réunion depuis 1994. Jimmy Berfroi, le délégué régional, explique que cette institution s’adresse au public le plus démuni, c’est-à-dire celui qui a le plus difficilement accès au système de crédit. « Aujourd’hui, à La Réunion, la plupart des créateurs que l’on rencontre ne sont pas bancarisés », observe-t-il.
Chaque année, ils ont une moyenne de 200 opérations, donc 200 personnes aidées pour créer leur propre emploi. « De ces 200 personnes, actuellement les allocataires de minima sociaux représentent 70% du public (presque 20% de plus qu’en métropole), soit environ 40% de Rmistes et 30% de bénéficiaires de l’Allocation Spécifique de Solidarité », précise-t-il. Les 30% restant sont des chômeurs, dont une bonne partie sort des contrats aidés et de conditions de travail assez précaires.
Un appui au-delà du financement
M. Berfroi constate que la plupart de personnes que l’ADIE finance a un véritable savoir-faire, elles sont très motivées et créatives, mais, bien souvent, il y a des gens qui ont de vraies lacunes en gestion, ou qui sont un peu perdues au démarrage, notamment sur les aspects administratifs. C’est pour cela que l’ADIE propose en complément du crédit un accompagnement. « Pour nous, c’est un service qu’on leur rend, pour améliorer les chances de succès de leur entreprise », commente-t-il.
Des entreprises qui tiennent la route
Selon les résultats d’une enquête récente, le taux de survie des entreprises est de 60% au-delà de 3 ans.
Par rapport aux secteurs les plus “porteurs”, M. Berfroi est un peu sceptique face à ce genre de catégorisation, prenant en compte le contexte réunionnais qui est une économie assez renfermée sur elle-même et « dans laquelle on a même assisté un certain temps à un phénomène de saturation de niches ». Il considère d’autres facteurs pour déterminer la réussite d’un projet : « cela dépend de la motivation de la personne, de la connaissance de son métier et du terrain et surtout de son degré de débrouillardise », affirme-t-il. Il évoque aussi l’aspect créatif du projet. À ce propos, il a cité comme activités pas forcément communes : la fabrication de savates en pneu, une voilerie au port (fabrication et réparation de voiles), la création de sites web, les créateurs de marque de vêtement hip-hop. « Ce sont des gens qui se lancent avec de très petits montants de l’ordre de 1500, 2000 ou 3,000 euros », a-t-il ajouté.
Ceci étant, les secteurs les plus “touchés” par l’ADIE restent majoritairement le commerce et le service, donc toutes les activités de petite restauration, snacks bar, petits restaurants, la vente ambulante sur le marché, notamment de vêtements, de fruits et légumes, ainsi que les petits commerces dans les hauts, l’artisanat, la maçonnerie, l’ébénisterie, des menuiseries... et, en plus de cela, les métiers de service aux particuliers (jardinage et espaces verts).
Les partenaires
Au niveau national, la grande majorité des prêts est accordée au travers de partenariats avec la plupart des réseaux bancaires français qui accordent à l’ADIE des lignes de crédit ou mettent en place avec elle des fonds de prêts d’honneur. Les banques prennent également en charge 30% du risque résiduel. L’ADIE à La Réunion s’attache à analyser rapidement toute demande de la part de ses clients, décaisse les microcrédits et assure l’accompagnement des porteurs de projet après la création grâce à son réseau de permanents et de bénévoles.
L’ADIE travaille aussi en partenariat avec les réseaux locaux d’aide à la création d’entreprise : boutiques de gestion, Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambres de Métiers, etc. et les réseaux locaux d’aide sociale : services sociaux des collectivités locales, les associations de lutte contre l’exclusion, les associations de quartiers et les associations ethniques entre autres.
Les crédits
Avec un taux d’intérêt national de 7,02%, le plafond des microcrédits est de 5.500 euros. Mais selon l’activité, en complément de ce prêt, il est possible d’avoir un prêt d’honneur et le plafond de ce type de crédit est de 5.000 euros. Cela signifie qu’un projet peut bénéficier d’un crédit jusqu’à 10.000 euros. « Il y a des porteurs de projets qui n’ont pas au démarrage d’apport en fonds propres, donc cela permet de compenser leur manque de fonds propres », explique Berfroi.
Bientôt l’ADIE fêtera ses 2.000 microcrédits à La Réunion. Sur l’année 2006, elle a réalisé environs 150 opérations. Pour l’année 2005, l’institution a accordé 221 microcrédits et, depuis l’origine, elle a octroyé 1.800 micro-crédits.
Et l’emploi ?
En plus de l’emploi que crée le porteur de projet pour lui-même, selon des statistiques, à La Réunion « on est arrivé a créer 0,49 emplois stables sur les entreprises enquêtées et 0,61 emplois précaires. Donc, la somme de ces deux résultats montre qu’un emploi supplémentaire en plus de celui du créateur a été généré ».
« Les femmes représentent 33% des clients de l’ADIE, pourcentage en forte progression a un rythme d’un à deux points supplémentaires par an », ajoute-t-il.
Avec le soutien de l’État et de l’Europe, l’ADIE offre une véritable chance de sortir de la spirale de l’exclusion dans une île fortement marquée par le chômage et la précarité.
Jany Leseur
Numéro réservé aux futurs créateurs d’entreprise
No Vert 0 800 800 556
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