Conflit à Bois-Rouge et au Gol : concertation avortée

Le patron claque la porte

31 août 2004

Après plus d’une après-midi d’échanges entre les représentants CGTR-EDF et la direction des centrales thermiques de Bois-Rouge et du Gol, aucun consensus n’a encore été trouvé. On pourrait même parler d’un retour à la case départ, car cette seconde concertation s’est achevée comme la première tentative de négociation : par le clash auquel le directeur des unités de Bois-Rouge se disait prêt la semaine dernière.

À 21 heures hier au soir, le directeur de Bois-Rouge quittait la salle de réunion de l’Inspection du travail, en claquant la porte au nez de ses interlocuteurs.
Qu’il s’agisse du divergent relatif au recrutement d’un personnel hors-département, ou de la prime de pénibilité que les salariés attendent depuis 2002, - date à laquelle les centrales thermiques sont passées au statut d’IEG (Industrie électrique gazière) -, aucun consensus n’est intervenu hier, après plus de 7 heures de discussion. Pourtant, un semblant d’avancée aurait pu intervenir, s’agissant du recrutement externe sur un poste d’assistant de conduite. Pascal Langeron, directeur des unités de Bois-Rouge, avait retenu cette candidature sans concertation préalable avec les responsables du bureau, sans republier le poste à pourvoir après le désistement d’un premier candidat, et surtout, sans respecter les clauses d’embauches du protocole d’accord signé le 29 avril.
Hier, il se disait prêt à reclasser ce personnel à un autre poste correspondant mieux à son profil. De son coté, le syndicat CGTR-EDF a souhaité qu’en contrepartie, deux employés de la centrale qui travaillent depuis 12 ans, en contrats déterminés, "bénéficient en compensation d’une embauche prioritaire", nous informait Patrick Hoareau, secrétaire général de la CGTR-EDF, au sortir de la négociation.
Le patronat a alors opposé un refus catégorique à cette requête estimant qu’elle était de trop et qu’il avait déjà concédé des avancées significatives. Pourtant, la question de la prime pour travaux pénibles que les salariés auraient du percevoir depuis 2002 n’a elle non plus, pas été résolue. La direction a refusé tout paiement rétroactif et a proposé la moitié de la somme qu’aujourd’hui les salariés auraient du percevoir.
"En plus de ne pas respecter le protocole, elle s’est assise sur les négociations", nous confiait Patrick Hoareau hier au soir, estimant que la direction veut passer en force. Aujourd’hui, et dans le respect des engagements de la CGTR de n’intenter aucune action avant l’issue de la rencontre avec le patronat, aucune coupure d’électricité n’est intervenue. Le préavis de grève s’étend désormais jusqu’au 24 septembre. D’ici tout est encore possible.

Estéfany


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