Information et luttes sociales

“Le Plan B” arrive à point

18 avril 2006

Dans la veine polémique et de critique sociale de PLPL (Pour lire pas lu) et de Fakir, un nouveau mensuel vient de sortir en kiosque. Vivifiant.

Ceux qui en ont assez de voir toujours les mêmes faire le tour des plateaux de télévision, puis passer à un débat radiophonique et s’étaler encore dans les colonnes d’une presse nationale pour dire partout les mêmes choses insipides, le même mépris du peuple, des chômeurs, des immigrés et des opposants à la Constitution européenne... Bref, tous ceux qui en ont assez du cirque des médias dominants découvriront avec au moins une curiosité renouvelée le nouveau mensuel qui sort en kiosque ce mois-ci. Il s’appelle “Le Plan B” - par dérision pour le fiasco technocratique des libéraux européens - et parce que "le plan A et son modèle économique expirent".
Journal de "critique des médias et enquêtes sociales", le “Plan B” prend l’exact contre-pied de tout ce que ne fait plus une profession journalistique mise au service des élites, de droite comme de gauche.
Au sommaire du n°1, un dossier sur les ouvriers lorrains embauchés au Luxembourg : "Les ouvriers français sont des Arabes comme les autres" ; un édito anti-résignation ; une lecture critique de "l’injure préférée" des journalistes dominants pour tous ceux qu’ils soupçonnent de sympathies populaires ("Vive le populisme ?") ; une carte du PPA (le Parti de la presse et de l’argent) et encore toute une batterie de “casseroles” attachées aux pratiques serviles des faire-valoir du pouvoir, qu’ils soient journalistes ou patrons de presse, politiques, universitaires...
"Il (le journal) n’épargne ni les artistes tirelires, ni les intellectuels à gages, ni les chefs narcissiques de la contestation", prévient l’éditorial. Et, au moins dans ce premier numéro, il tient parole.
Vu de l’Outre-mer, où la presse nationale de révérence (sans parler de la presse commerciale) inonde déjà les étals des libraires, le “Plan B” apporte une tonalité critique qui vient utilement compléter les voix ultramarines de la tradition anti-coloniale. Les préoccupations sont autres, le style aussi, mais la solidarité est bien là et, par les temps qui courent, c’est précieux.
Longue et tumultueuse vie au nouveau confrère.
P. David


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