Emploi : à situation exceptionnelle mesures exceptionnelles — 1 —

Le précédent du CREM et du CRIR

17 août 2011

La rentrée scolaire soulève à nouveau la question de l’emploi des Réunionnais. Chaque année, des milliers de jeunes diplômés sortent du système scolaire avec le chômage comme perspective. Mais dans notre Histoire, il fut un temps où l’Éducation nationale était un moyen de promotion pour les Réunionnais diplômés.

J’ai appris par le biais de "Témoignages" que des fonctionnaires venant de France continentale sont arrivés à La Réunion et que le recteur allait, le mardi 16 août, les accueillir afin d’harmoniser les conditions de rentrée scolaire.
Quelle était alors mon indignation !
En effet, La Réunion traverse une crise extrêmement importante, dois-je rappeler quelques chiffres :

- plus de 130.000 chômeurs ;

- plus de 120.000 illettrés ;

- des milliers de bacheliers et de diplômés de toutes catégories sans emploi.

Pourquoi ne pas former et embaucher des Réunionnais dans l’Éducation nationale ? Certes, il y a la loi ou la réglementation. Les enseignants sont des agents de l’État. Mais à situation exceptionnelle, il faut des mesures spécifiques. L’Histoire nous rappelle d’ailleurs un certain nombre d’éléments.

Des concours spécifiques à La Réunion

À la sortie de la guerre 1939-1945, il manquait énormément de fonctionnaires à La Réunion, dans la Santé, l’Éducation nationale, la gendarmerie… Pour pallier à ce manque, le Ministère de l’Éducation nationale a mis en place des mesures réunionnaises.
C’est ainsi que des milliers de nos compatriotes sont devenus instituteurs ou institutrices uniquement avec le Brevet élémentaire, obtenu à l’issue de la classe de Troisième. C’était alors sous forme d’instituteur suppléant.
Afin de faciliter le parcours dans l’Éducation, le gouvernement crée le CRIR (Concours de Recrutement des Instituteurs Remplaçants).
De plus, afin de faire la promotion du Réunionnais dans l’Éducation nationale, un élève sortant de la Troisième pouvait passer le CREM (Concours de Recrutement des Élèves Maîtres). C’est à La Réunion, et plus précisément à l’École normale de Bellepierre, que les lauréats à ce concours se retrouvaient en Seconde, Première et Terminales. Ils passaient le Bac et avaient une formation pédagogique pour être titulaires du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP).
Toutes ces mesures, spécifiques, contribuaient à la reconnaissance des Réunionnais pour occuper des emplois dans la fonction publique.

(A suivre)

Jean-Max Hoarau

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