La transparence sur le recrutement des emplois-verts

Le respect de tous les demandeurs d’emploi

17 décembre 2010, par Manuel Marchal

Près de 150.000 demandeurs d’emplois à La Réunion qui a le taux de chômage le plus élevé de la République. Alors quand une ministre vient promettre 1.800 emplois, cette annonce ne laisse personne indifférent. Mais quand un président de Région appartenant au même parti que la ministre décide d’attribuer des contrats à des associations nouvellement créées dans des cantons renouvelables, un sentiment monte : quand seront enfin respectés les demandeurs d’emploi ?

À quelques mois des élections cantonales, la Région a décidé de donner des fonds publics à des associations nouvellement créées dans des cantons renouvelables à Saint-Paul pour embaucher plusieurs centaines de personnes.
Cette nouvelle intervient cinq jours après le discours de la ministre de l’Outre-mer lors de la visite d’un chantier fonctionnant avec des emplois-verts. La ministre promet 1.800 emplois.
Mais le scandale de l’attribution d’emplois-verts à des structures nées après les régionales n’en finit pas de faire des remous. Car tout le monde a pu observer plusieurs faits inhabituels. Ainsi, les chantiers prévus ne concerneront que les cantons renouvelables en mars prochain à Saint-Paul. Pas de chantier à Mafate alors que c’est précisément cette zone du territoire de la commune qui a été classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Est-ce à dire que la Région estime qu’il n’est pas nécessaire d’entretenir ce qui est pourtant présenté par l’IRT comme un moyen d’augmenter considérablement le nombre de touristes ?
Autre fait : les structures qui bénéficient le plus de ces emplois sont nées cette année, et n’ont donc aucun bilan d’activité. D’où vient donc cette prime à la nouveauté ? Lorsque l’on apprend qu’une de ses associations est présidée par un colistier de Didier Robert, tout le monde comprend alors clairement l’objectif de ces créations d’emplois.
Cela fait 66 ans que le statut colonial est aboli à La Réunion, mais il y a encore des personnes qui raisonnent de la même façon que les gros planteurs qui interdisaient à leurs colons de passer dans l’isoloir le jour des élections. C’est en effet l’analyse la plus évidente de cette attitude qui vise à obtenir la manifestation d’une reconnaissance de la part des familles de plus de 300 emplois offerts à des associations sorties de nulle part.
Le président de la Région et le gouvernement ont créé les conditions de l’augmentation du chômage dans le pays, ils portent une lourde responsabilité dans l’effondrement du BTP. Ces travailleurs privés d’emploi doivent être respectés. Ils ont le droit à un emploi en dehors de toute considération politicienne. C’est pour cela que la transparence dans l’attribution des emplois verts sera une mesure de dignité.

Manuel Marchal



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