FSM 2015 à Tunis

Le Sahara occidental, au centre du Forum Social Mondial

27 mars 2015, par Céline Tabou

Présente dans de nombreux forum mondiaux visant à lutter contre l’impérialisme et le colonialisme, tels que le FSM ou le FMJE [1], la délégation du Sahara occidental tente depuis des décennies d’interpeller la communauté internationale dite “progressiste” sur les conditions de vie des sahraouis. Le FSM 2015 se tient jusqu’à samedi.

Vue d’une partie du site du FSM 2015 à Tunis.

Territoire situé au Nord-est du Maroc, le Sahara occidental est annexé par le Royaume depuis 1975, et exploité pour ses richesses en phosphate, pêche et agriculture. La politique impérialiste du Maroc a conduit à des exactions sévères : tortures, assassinats, mutilation, viol, privation de soins médicaux, d’éducation…

Raisons pour lesquelles, chaque délégation sahraouie tient à « mettre à nu les violations graves perpétrées par l’occupant marocain à l’encontre des militants sahraouis civils et l’exploitation illégale des richesses naturelles du Sahara Occidental ».

Face à une situation qui s’aggrave, une cinquantaine d’organisations non gouvernementales françaises à appeler le 25 mars, le Maroc à respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. « Nous sommes préoccupés par le fait que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ne soit pas respecté par le Maroc », a expliqué Marion Veber, chargée du programme Droit des peuples au collectif d’associations de solidarité internationale.

Le Sahara occidental est classé comme territoire non autonome par les Nations Unies, le collectif des associations de solidarité internationale a tenu à rappelé que le droit des Sahraouis à l’autodétermination est l’une des résolutions des Nations unies. Le collectif a également appelé les autorités marocaines à appliquer ces résolutions et à mettre en place le referendum, promis en 1989, dans les territoires sahraouis occupés.
Le chef de la délégation sahraouie, secrétaire général des travailleurs sahraouis (UGTS), Mohamed Cheikh Lahbib, a expliqué au quotidien algérien « Le Temps » que lui-même et les 120 participants sont présents pour « étendre la sphère de la solidarité internationale avec la question sahraouie dans le but de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ».

Une marche pour faire connaître la cause sahraouie a d’ailleurs été organisée mercredi 25 mars, afin d’appeler à la consécration du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Muni de drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), la délégation a pu compter sur la présence de participants étrangers, venus exprimer leur solidarité avec leur cause.

Pour Mohamed Cheikh Lahbib, « le FSM 2015 est un évènement propice pour faire connaître la cause de notre peuple, ceci d’autant que les participants sont d’accord sur la question de l’autodétermination des peuples opprimés », a-t-il expliqué au quotidien algérien « El Moudjahid ».

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Messages

  • Il est un fait incontestable que c’est le Maroc qui proposa le premier le principe de l’autodétermination, en 1981 lors du sommet de l’OUA à Nairobi. Et, c’est l’obstruction de l’Algérie qui empêcha un tel scrutin de se tenir, car elle voulait (avec le Polisario) limiter le corps électoral aux seuls sahraouis couverts par le recensement espagnol de 1974 (73 000 personnes), alors que le Maroc voulait l’étendre aux sahraouis qui avaient fui la répression espagnole pour s’installer au sud du Maroc incontesté. En application de la logique défendue par l’Algérie, Khelili Mohamed Salem Rguibi le père de Hmatou Khlili Mohammed Salem Rguibi dit « Mohammed Abdelaziz » n’aurait pas pu participer audit référendum car il vivait à Marrakech et servait dans l’armée marocaine. Aminatou Haydar, proche de Kerry Kennedy, non plus, car sa famille vivait en territoire marocain incontesté.
    Questions : Quels sont les participants à ce forum qui savent que Mohammed Abdelaziz « Président de la RASD », de son vrai nom, Hmatou Ould Khelili Mohamed Salem Rguibi, est d’origine marocaine, né le 17 août 1947 à Marrakech, d’où son surnom « Abdelaziz el Marrakchi ». Sa famille vit toujours au Maroc. Son frère cadet, le Docteur Reguibi, est chirurgien. Le deuxième frère de Mohamed Abdelaziz, El Habib Reguibi, est avocat au barreau de la ville d’Agadir. Le père de Mohammed Abdelaziz, Khelili Mohamed Salem Rguibi, est d’ailleurs retraité des Forces Armées Royales (FAR) ?
    Quels sont les participants à ce forum qui savent que la plupart des fondateurs historiques du Polisario ont réintégré le Maroc en tant que mère patrie ?
    Quels sont les participants à ce forum qui ont la moindre idée de la notion de peuple dans le droit international ?
    Quels sont les participants à ce forum qui sont capables de poser la cartographie de l’implantation géographique (et historique) des Ouleds Dlim, des Oulads Bou Sbaa et des Rguibats en tant que principales tribus composant les populations du Sahara ? Connaissent-ils, parmi ces trois tribus, celles qui ont appuyé ou donné naissance à au moins deux grandes dynasties marocaines ? Savent-il que Tindouf fait partie des territoires de peuplement des Rguibats, au même titre que les territoires de Oued Draâ, Seguia Hamra, Oued Dahab, Guelmim, Tantan, Mhamid L’Ghozlane, Zagora, Ouerzazate, Agadir, Ben Grir... Autrement dit, les sahraouis de Tindouf occupent déjà un territoire naturellement ancestral ! Remarque : Tindouf est aussi un des territoires de peuplement des Filaliens ou Filalas ! Un célèbre Filalien, connu pour avoir demandé la main d’une fille de Louis XIV, la princesse de Conti, est non seulement le fils d’une chenguiti, mais aussi fut marié à Lalla Khnata Ben Bekkar de chenguit.
    Les participants à ce forum, savent-ils que c’est en octobre 1956, que le Maroc affirma auprès du Conseil des tutelles des Nations Unies ses droits sur la Mauritanie, Sidi Ifni et Rio de Oro ?
    Ont-il lu dans le texte de la conférence de Tanger 1958, signées par le Néo-Destour Tunisien, l’Istiqlal Marocain et le FLN Algérien, la résolution suivante : « Constatant par ailleurs que la lutte menée par les populations mauritaniennes pour leur libération de la domination coloniale et leur retour à la patrie marocaine, s’inscrit dans l’unité historique et technique du Maroc, comme elle traduit les aspirations profondes de ces populations » ?
    Savent-ils que c’est à la demande du Maroc en 1963 que le Sahara a été déclaré par l’ONU territoire non autonome ?

  • Sur le plan onusien, le Sahara occidental reste toujours inscrit sur la liste des territoires non autonomes dont la population a le droit à l’autodétermination. Force est de préciser que la notion d’autodétermination n’est pas synonyme d’indépendance, comme le soutiennent le Front séparatiste du Polisario et son mentor algérien. Si ce principe juridico-politique a joué un rôle important dans le processus de décolonisation de nombreux territoires colonisés, notamment dans les années 1960, il n’en demeure pas moins qu’il a été tendancieusement interprété dans la mesure où il a été réduit à la seule notion d’indépendance. La résolution 1541, adoptée par l’Assemblée générale, 15 décembre 1960, libellée, « Principes qui doivent guider les Etats Membres pour déterminer si l’obligation de communiquer des renseignements, prévue à l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte, leur est applicable ou non », a défini les modalités d’exercice du droit à l’autodétermination. Elle en a donc retenu trois options : 1) indépendance et souveraineté ; 2) libre association avec un Etat indépendant et 3) intégration à un Etat indépendant.
    Ainsi, en vue d’accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental, le Maroc soumettait, dès 1963, la question du Sahara occidental au Comité des Nations Unies sur les territoires non autonomes. Le 16 décembre 1965, l’Assemblée générale de l’ONU, à travers sa résolution 2072 (XX), prie « (...) instamment le Gouvernement espagnol (...) de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour la libération de la domination coloniale des territoires d’Ifni et du Sahara occidental et d’engager à cette fin des négociations sur les problèmes relatifs à la souveraineté que posent ces deux territoires ».
    Dans le même ordre d’idées, la résolution 2625, adoptée par l’Assemblée générale le 24 Octobre 1970, intitulée, « Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations Unies », tout en confirmant les trois options précitées, a rajouté une quatrième option, à savoir « l’acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple ». C’est dans ce sens qu’il convient de rappeler l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara et qui constitue une autre forme d’autodétermination. Cette initiative est conforme à la légalité internationale dans la mesure où elle prévoit une large autonomie, permettant à la population sahraouie de gérer elle-même ses propres affaires à travers des instances politiques locales élues, sous la souveraineté marocaine. Cette proposition prévoit la tenue d’un référendum pour son approbation, permettant aussi aux sahraouis d’exercer, dans le cadre d’une large autonomie, leur droit à l’autodétermination. Ainsi, cette solution proposée par le Maroc est la seule à même de permettre le règlement politique et pacifique d’un conflit qui n’a que trop duré.


Témoignages - 80e année


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