REP+, postes à profil : La Réunion laboratoire de toutes les réformes

Le SNUDI-FO dénonce l’austérité dans les écoles

17 avril 2015

Les écoles élémentaires sont mises à contribution dans le plan d’austérité du gouvernement. C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue ce matin par le SNUDI-FO, qui ne voit pas d’amélioration réelle des conditions pour la réussite scolaire, malgré les expérimentations faites à La Réunion.

Force Ouvrière dénonce les effets du plan d’économies du gouvernement dans les écoles.

La Réunion est un laboratoire de toutes les réformes. « Sous prétexte de tenir compte des difficultés sociales, on assiste, en fait, à la remise en cause de l’école républicaine », affirme le SNUDI-FO..

L’éléments nouveau est une dotation de 57 postes pour la Réunion pour environ 500 écoles (498 écoles).
FO estime tout d’abord que ce nombre est nettement insuffisant au regard des besoins et des difficultés dans les classes (effectifs et difficultés des élèves).

Les enseignants sont unanimes pour baisser les effectifs des classes, en particulier en maternelle. Pour FO, pas plus de 20 élèves par classe jusqu’au CP.

Où sont passés ces 57 postes ?

Le SNUDI-FO démontre ensuite que ces postes ne sont pas des créations nettes, mais visent à couvrir les remplacements des enseignants partis en formation :
« 49 ouvertures pour 82 fermetures (15 postes en réserve pour réajustement de rentrée) (soldes -33)
90 postes (57+33)= ce n’est pas pour ouvrir les classes nécessaires mais pour mettre en place la refondation de l’école par le biais des REP+. 90 postes sont bloqués pour que 1567 enseignants participent à des journées de formation pour la mise en place des directives ministerielles.
(1567 x 9 jours = remplacement pour formation.) »

REP+

Le SNUDI-FO fait ensuite le point sur les REP+.
Cela concerne :
- 37 écoles rentrée 2014.
- 146 écoles rentrée 2015.
Plus de maitres que de classes.
Rentrée 2014 = 87
Rentrée 2015 = 89

Au total 170 postes sans classe ! Formule de FO : « moins de classes que de postes ».

Pour le syndicat, « ces 170 postes doivent être de vrais postes face aux élèves. Une bonne partie de ces postes doit être utilisée pour ouvrir des classes. Ce qui permettrait de baisser les effectifs et donc de lutter contre l’échec scolaire ».
Les postes à profil se multiplient de plus en plus, souligne le SNUDI-FO pour qui « la nature de ces postes, c’est de participer aux réformes du gouvernement. C’est une remise en cause de notre liberté pédagogique et de notre statut ».

Pour FO, ce n’est pas un problème spécifique au 1er degré : le projet de réforme des collèges a été rejeté par les syndicats qui représentent plus de 80% des enseignants du second degré au CSE (Conseil Supérieur de l’Education) du 10 avril.

Contre les postes à profil

Dans le dispositif REP+, un poste de directeur qui se libère devient poste à profil, explique les syndicalistes, « en effet, on demande des capacités particulières à ces nouveaux directeurs : manager, animateur de projet dans le cadre des projets éducatifs territoriaux. De plus en plus, les enseignants seront sous la coupe des collectivités territoriales. Le projet d’école devra s’intégrer à ces projets. Les réunions vont se multiplier avec les mairies, associations, conseil école-collège… ». Conclusion : « le 1e degré perd sa spécificité (Cf. cycle 3, CM1, CM2, 6ème). »

Voilà pourquoi le SNUDI-FO se bat contre ces fermetures de classes : « nous ne lâchons pas sur les rythmes scolaires dont le bilan est catastrophique et qui s’insèrent pleinement dans le dispositif de territorialisation de l’école, objectif principal de la refondation de l’école ».


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