
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)
« Le syndicalisme de plus en plus ignoré »
12 septembre 2007

L’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) Réunion organisait hier une conférence de presse pour livrer son analyse de la situation à la Réunion, à un moment où les grèves se succèdent et où se prépare la nouvelle loi-programme.
Les délégués syndicaux du secteur du transport, du commerce, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique d’État regrettent l’absence de dialogue entre les syndicats de salariés et le Gouvernement, particulièrement à La Réunion. C’est « génant et extrêmement dur de ne pas être entendu », insistait Armand Hoareau, Secrétaire général de l’UNSA Réunion.
L’UNSA, comme d’autres syndicats, remarque qu’il est de plus en plus ignoré à La Réunion, alors qu’en métropole les organisations syndicales sont entendues sur les grands dossiers. Évoquant la récente visite du ministre de l’Outre-Mer et la ZFGA (Zone Franche Globale Active), Armand Hoareau rappelle qu’aucun représentant de salariés n’a été reçu, malgré une demande à la Préfecture. « Ces deux grands dossiers vont engager des citoyens et des salariés sur le long terme. Pourtant, madame le Ministre a fait le choix de totalement ignorer les organisations syndicales de salariés. Elle en a fait de même ce mardi 11 septembre où une grande réunion est organisée à Paris avec les forces vives du département mais sans nous ».
Exonérations et obligations des entreprises
L’UNSA a pourtant des propositions à faire valoir auprès du gouvernement. Elle « réclame sa place dans la consultation et les négociations sur la mise en place de la ZFGA ». Une fois de plus, la future loi-programme apportera son lot d’aides aux entreprises, en défiscalisation, en exonération. Mais quelles obligations en retour pour les entreprises ? C’est à cette question que l’UNSA demande au gouvernement de réfléchir. Pour l’UNSA, cette nouvelle loi-programme doit créer l’obligation de créer des emplois, de respecter le droit du travail, et favoriser la mise en place d’un plan de formation des personnels dans les entreprises. « Il y a eu ainsi trop de lois programme, trop de dispositifs sans vraies évaluations. Nous récusons fortement ces politiques publiques d’exonérations et de défiscalisation sans condition et sans sélectivité. Les politiques publiques doivent faire l’objet d’une évaluation permanente », estime Armand Hoareau. L’UNSA craint qu’en l’absence de consultation des syndicats de salariés, la ZFGA se fasse sans tenir compte des intérêts des salariés.
Car la situation est déjà critique. Il suffit de constater les grèves à répétition dans le secteur privé. Là encore, l’UNSA a une explication. La grève est devenu l’unique recours pour les salariés dans un département où la continuité territoriale n’existe pas. Entendons, la continuité territoriale des prix entre la métropole et la Réunion, mais aussi la continuité territoriale des droits des salariés. « L’absence de convention collective ou d’accord de branche dans la très grande majorité des entreprises est un facteur d’émergence de conflits et d’exploitation des salariés. Le salarié perd confiance en lui, en ses compétences, il perd sa dignité, effectue des heures supplémentaires sans être payés, il baisse la tête, et finit par changer d’entreprise », explique Armand Horeau, qui ne considère pas cette situation comme marginale. Difficile aussi pour un salarié de se défendre devant les prud’hommes puisqu’il ne peut s’appuyer sur aucune convention collective. A cela s’ajoute le manque de moyens de l’inspection du travail pour faire respecter le droit.
L’UNSA a enfin rappelé sa position concernant l’OPR (Observatoire des Prix et des Revenus). Le syndicat demande une modification du décret pour officialiser la présence des syndicats patronaux et de l’ensemble des membres de l’intersyndicale au sein de l’OPR. Les travaux de pourront se poursuivre que dans un climat serein, à condition que le gouvernement ne prenne pas de décisions précipités sur de nombreux sujets (indemnité temporaire de retraite, etc).
Edith Poulbassia
L’UNSA et les réformes du Gouvernement
« Un marathon de six mois qui s’engage »
L’UNSA veut être plus présente que jamais pour faire face au bal des réformes : la fonction publique, le marché du travail, la réforme de la démocratie sociale, de la formation professionnelle, le pouvoir d’achat, le financement du système de protection sociale assurance-maladie et retraite.
Pas d’opposition systématique : l’UNSA est favorable à la fusion ANPE-UNEDIC « qui devra déboucher vers un meilleur accompagnement des chômeurs vers l’emploi », et à la refonte du système de formation professionnelle. En revanche, l’UNSA s’oppose à l’instauration de toute franchise pour financer l’assurance-maladie, à la suppression de postes dans l’éducation nationale.
Concernant les salaires, l’UNSA n’est pas convaincu par le slogan « travailler plus pour gagner plus ». « Une réforme qui paraît vouée à l’échec », estime le syndicat. La croissance telle qu’elle est prévue ne permettra pas aux entreprises d’augmenter la charge de travail, et donc de proposer des heures supplémentaires. L’UNSA affirme qu’il est urgent de négocier les augmentations salariales, dans le privé et le public pour « booster la croissance ». Une rencontre est prévue avec le ministre de l’Emploi, Christine Lagarde sur le thème du pouvoir d’achat ce mois-ci.
EP
Get 974 en grève demain : des conséquences pour les transports scolaires
Le délégué UNSA à l’association Get 974, Rémy Gara, a annoncé hier que les salariés seront en grève demain. À l’origine du conflit, la création de deux entreprises privés, à partir de l’association Get 974, qui est financée par le Conseil Général. La quarantaine de salariés actuellement en CDI à temps plein (sur 175 salariés) risque de se retrouver avec des emplois à temps partiel. La Get 974 a été créée en 2002 pour pérenniser des emplois jeunes. Elle s’occupe aujourd’hui de l’accompagnement scolaire dans les transports, de médiation dans les gares et d’intervention dans le réseau Car Jaune. Des perturbations sont donc à prévoir dans les transports scolaires dans l’Est, l’Ouest et le Sud. Nous reviendrons sur ce conflit dans notre édition de demain.
EP
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Témoignages - 80e année


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