Le syndicat étudiant Unef défend la ’priorité à l’éducation’

23 octobre 2008, par Edith Poulbassia

L’Unef Réunion lance la campagne ’Priorité à l’éducation’pour défendre l’égalité des droits des étudiants : le droit à la réussite et à un encadrement de qualité, le droit à la protection plutôt que le droit à l’endettement, le droit à des diplômes de qualité quelle que soit l’université. Les étudiants peuvent signer la lettre ouverte qui sera remise à la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse.

Le syndicat étudiant Unef Réunion a lancé mardi dernier la campagne nationale "Priorité à l’éducation" destinée à sensibiliser les étudiants à la défense de leurs droits et à refuser la politique menée par la ministre de l’enseignement supérieur Valérie Pécresse depuis un an, soit "le projet d’une université à deux vitesses où la réussite ne serait plus un droit pour tous et où le financement des études devrait reposer sur l’endettement des étudiants par des prêts étudiants". Stands d’informations dans les facultés, intervention dans les amphithéâtres, signature d’une lettre ouverte à la ministre de l’enseignement supérieur, sont au programme.

L’Unef Réunion rappelle que pour la première fois en 15 ans, l’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas épargnés par les suppressions de postes dans l’éducation nationale. 900 postes ont en effet été supprimés à la rentrée.
« Alors que plus de 9 étudiants sur 10 subissent une baisse de pouvoir d’achat, et que 71% des universités sont laissés pour compte de l’opération campus, cette année encore, 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux seront accordés aux foyers les plus pauvres », souligne Gilles Leperlier, président de l’Unef Réunion. Preuve que la rigueur budgétaire ne s’applique pas à tous, et que les moyens existent pour faire de l’éducation une priorité.

Au niveau national, l’Unef demande un plan d’action sociale étudiante pluriannuel (création d’un 10ème mois de bourses, augmentation des aides aux logements), une amélioration de l’encadrement des étudiants (le rétablissement des 900 postes supprimés, un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants chercheurs et de personnel administratifs), l’égalité des droits entre les étudiants et les universités (mise en place d’un cadrage national des diplômes, plan de rénovation de toutes les universités).

Lettre ouverte à Valérie Pécresse

Ces revendications sont ainsi formulées dans la lettre ouverte à la ministre de l’enseignement, lettre que l’Unef Réunion met à la disposition de chaque étudiant sur les campus et qu’il propose à chacun de signer. Cette lettre à la particularité de rendre compte de la situation concrète, du vécu, des millions de jeunes qui peinent à poursuivre leurs études :
« Depuis la rentrée, je vous ai entendu deux fois à la télé : pour annoncer la mise en place de prêts étudiants et la suppression de 900 postes dans l’enseignement supérieur.
Mon compte en banque est déjà régulièrement à découvert à la fin du mois, et je sais devoir m’attendre à des difficultés d’insertion professionnelle une fois diplômé : me donner le droit de m’endetter pour financer mes études ne peut qu’accentuer mes difficultés d’entrée dans la vie active. Il ne me semble pas non plus que le secrétariat de ma filière soit trop souvent ouvert afin de répondre aux problèmes des étudiants pour que l’on puisse se permettre de détériorer les conditions d’accueil et d’encadrement à l’université.
Alors que le pouvoir d’achat des étudiants baisse, que nos conditions d’études se détériorent et que l’égalité des droits sur le territoire recule, je vous demande de mettre en oeuvre une tout autre politique pour améliorer le service public et permettre à chaque jeune de réussir ses études.
L’accès aux études et à une qualification ne relève pas que d’un investissement individuel, mais d’un investissement collectif de toute la société pour son avenir ! Il est urgent de remettre l’égalité entre les étudiants au cœur du service public de l’enseignement supérieur ! En refusant de donner aux universités et aux étudiants les moyens d’étudier dans de bonnes conditions, vous portez la responsabilité d’aggraver la crise actuelle. »
L’Unef demande ainsi au gouvernement un engagement concret et assure que le syndicat sera faire preuve de détermination dans le cas contraire.

 EP 

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