Ah !... Ces “charges sociales” !!! - 1 -

Le système de couverture social français

14 mars 2006

S’il n’y avait pas les “charges sociales”, on se demanderait parfois de quoi on parlerait. C’est, à en croire l’ensemble des porte-parole du patronat, la cause de tous les maux des employeurs. Des "charges" qui "écrasent" les entreprises, qui les poussent quasiment à la cessation d’activité, à la faillite. Et qu’il faut "alléger" au possible pour leur "donner de l’air", pour leur permettre de créer des emplois, d’embaucher, d’embaucher encore.
On a vu même un de ces porte-parole patronaux réclamer la solidarité des travailleurs, pendant que l’animatrice télé, qui ferait une bonne porte-parole du MEDEF, enfonçait le clou.
Par ailleurs, on voit également des travailleurs, ici et là, voire quelques syndicalistes, verser une larme... Tout le monde visant, bien évidemment, la Sécurité sociale, accusée de tous les maux, empêcheuse de travailler, d’embaucher, etc.
Alors, nous avons décidé d’ouvrir ce dossier de ces fameuses "charges sociales".

Le fruit de longues batailles

Le système de protection sociale français, tel qu’il a été mis en place, en France, au lendemain de la 2ème Guerre mondiale, n’est pas le fruit du hasard. Il résulte de longues batailles menées par les salariés tout au long du 19ème et du début du 20ème siècle.
Dès le début, ce sont les salariés - au niveau des entreprises, des branches - qui ont pris sur leurs maigres salaires pour assurer leur propre protection sociale. En créant notamment des mutuelles. Pour les accidents du travail ou tout simplement la mortalité ; pour la maladie ; pour les licenciements et le chômage ; pour la famille... il y en eut même pour se prémunir en cas de grève.
Ces dispositions résultaient de la solidarité des travailleurs entre eux. Tissée par des générations de lutte. Au niveau des branches. Au niveau interprofessionnel.

Salaire direct et salaire différé

Au fil du temps et des batailles, ce qui était assumé par les salariés eux-mêmes et sur leurs salaires, a été assis sur le travail salarié lui-même. Autrement dit, dans ce qui était considéré comme la rémunération du travail (du salarié), une part était directement versée à ce dernier sous forme d’un salaire direct (à la journée, à la semaine, au mois), l’autre part était différée et mutualise pour servir à la protection sociale du travailleur (famille, santé, accident du travail, vieillesse).
Ce principe général a été retenu dans le système mis en place au lendemain de la 2ème guerre et qui reste, jusqu’ici, en vigueur. Chacun peut en penser ce qu’il veut - c’est un débat ; le fait est que c’est celui en vigueur.

Isménie


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