40ème Congrès d’ergonomie

Le travail au cœur des débats

22 septembre 2005

Le 40ème Congrès de la Société d’ergonomie de langue française (SELF) se tient jusqu’à demain vendredi au Parc des expositions de Saint-Denis. Le thème retenu cette année est “ergonomie et développement durable - le travail humain comme facteur de développement et de cohésion sociale”.

"Étude quantitative et qualitative du travail dans l’entreprise, pour améliorer les conditions de travail et accroître la productivité" : c’est la définition de l’ergonomie. Cette discipline sera au cœur des débats du 40ème Congrès de la Société d’ergonomie de langue française (SELF). Le forum, qui se tient pour la première fois dans un département d’Outre-mer, a commencé hier. Il se terminera vendredi. L’initiative en revient à la SELF qui a confié à l’ARVISE (Association réunionnaise pour la valorisation des initiatives socio-économiques) l’organisation du forum. C’est également l’ARVISE qui a proposé comme thème général de travaux : “ergonomie et développement durable - le travail humain comme facteur de développement et de cohésion sociale”.
Le Congrès s’est fixé plusieurs objectifs. Il s’agit notamment de rassembler les acteurs de l’océan Indien, soucieux d’avancer sur les problématiques de développement du travail et de développement durable, de fédérer des partenaires réunionnais autour d’un grand projet mobilisateur et de communiquer dans l’océan Indien sur l’ergonomie et son rôle dans l’épanouissement de l’Homme au travail.
Hier, lors de la cérémonie d’ouverture, Michel Neboit, président de la SELF, a rappelé que 3 enjeux majeurs sont pris en considération dans l’élaboration d’un développement durable :

- L’enjeu économique concerne les conditions de la croissance et les échanges mondiaux à partir d’une question essentielle : comment mieux répartir les richesses et faire en sorte que la croissance économique ne se fasse pas au détriment de l’environnement ni du progrès social.

- L’enjeu environnemental met l’accent sur la protection écosystème (à noter à ce propos qu’un bilan dressé en 2002 fait état d’une diminution de 30% des richesses naturelles de la Terre entre 1970 et 1995).

- Enfin, l’enjeu social porte sur la mise en place au niveau mondial de solutions durables contre les grands fléaux que sont la famine, le chômage etc...
Denise Delorme, vice-présidente du Conseil régional, déléguée à la Formation professionnelle, a plaidé elle aussi pour le développement durable. Elle est d’avis qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi des impacts environnementaux et sociaux générés par ses activités.

Les répercussions de la mondialisation

C’est donc sur le thème du travail et de l’emploi que s’est ouverte la conférence introductive du Congrès. Animée par Peter Auer du Bureau international du travail (BIT), elle a principalement traité des répercussions profondes de la mondialisation sur le monde du travail. Peter Auer note qu’un des changements observés est que "les multinationales commencent aujourd’hui à servir les marchés des pays développés à partir des pays à salaires bas et conditions de travail inférieures". Il souligne aussi que les gains en emplois, en rémunérations et en améliorations des conditions de travail "sont lointains et incertains". Cela, alors que les problèmes posés aux personnes et aux entreprises touchées par des licenciements ou la détérioration des conditions de travail (due à des délocalisations, fusions et rachats), eux, sont immédiats. "La distance entre les gagnants et les perdants tend à s’accroître et il n’y a pas de mécanismes automatiques de compensation entre eux", souligne-t-il.
Peter Auer est d’avis qu’un système de gestion des ajustements permanents s’impose. "Ce système devrait tenir compte des mutations de l’emploi, mais aussi des mutations du travail. Il faudrait le penser en termes d’ajustement à l’intérieur comme à l’extérieur des entreprises".
Pour conclure, Peter Auer déclare que "sans une réponse politique crédible aux problèmes de l’emploi et du travail, l’opposition contre la mondialisation, et même l’intégration européenne s’accroîtra, et les gains de long terme ne se réaliseront pas".


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