“Momon Papa lé la”

Le trottoir d’en face change de visage

10 janvier 2007

Bonne année ! Il ne se passe pas un instant en cette période sans que ces vœux soient souhaités aux bénévoles de l’association “Momon Papa lé la” à Saint-André. Par lettres, e-mails, de vive voix, les remerciements aussi ne cessent d’affluer pour des aides apportées tout le long de l’année par l’association à des personnes nécessiteuses. Ce terme “personnes nécessiteuses” regroupe aujourd’hui celles qui ont un emploi comme celles qui sont sans emploi.

Bon nombre d’actions de cette association ont été médiatisées. Non pas pour la notoriété, mais pour révéler des situations terribles vécues par des hommes, des femmes et des enfants.
Une d’entre elles a été dévoilée. Une femme qui a connu le pire mais pas le meilleur avec son concubin. Il lui a tatoué tout le corps de la tête aux pieds et des parties que l’on ne peut citer. Ce “tableau” est à compléter de coups, de menaces et de “tournantes”. Aujourd’hui, cette femme tente de retrouver le goût de vivre. Mais après des années de tortures physiques et psychologiques, la reconstruction externe et interne de l’être ne s’effectue pas en un coup de baguette magique.

En ligne de mire, le terrain politique

“Momon Papa lé la” est le point de départ ou l’aboutissement « d’une expérience atypique et originale », rappelle Patrick Savatier, le porte-parole de l’association. Des touristes et des personnes dans le besoin se côtoyaient dans son entreprise la “Pension les pluies d’or” à Saint-André. Elles venaient se confier à lui, d’où la décision de la création de “Momon Papa lé la”. Voilà ce militaire qui a connu la guerre de Bosnie reparti pour une nouvelle campagne de lutte. Cette fois-ci sur le terrain social. Depuis 9 années déjà ! Comme le temps passe vite ! Si vite qu’il a décidé de se présenter aux législatives à venir. Une annonce qu’il officialisera bientôt avec des propositions.

Un accueil permanent

Dire avec exactitude le nombre de personnes que “Momon Papa lé la” a épaulées l’année dernière est un exercice difficile. Les bénévoles n’ont guère le temps de recenser le public suivi. Toutefois, l’association fonctionne sans interruption du début jusqu’à la fin de l’année. Mais, « ils ne peuvent répondre à tous les appels de détresse » bien que sur le qui vive. Car des personnes ayant composé le 115 leur sont envoyées ! L’hébergement pour certains est gratuit. Actuellement, une douzaine de pensionnaires sont “nourris et blanchis”. Parmi eux, des femmes, elles osent parler de ce qui leur arrive. Parmi eux également, des salariés qui, dès le 15 du mois en cours, se retrouvent sur “la paille”.

Un combat positif

Sans conteste, « notre combat est positif », insiste Patrick Savatier. « Nous avons permis à des êtres d’ouvrir leurs yeux sur leur condition de vie et surtout à relever la tête ». Pour ne pas avoir honte de leur situation car « lorsqu’on est victime, ce n’est pas la peine d’avoir honte. En effet, la honte doit changer de camp ». Lui et ses compagnons « sont dans la résistance. La résistance dans la réaction, c’est la réaction citoyenne ». Une des facettes de cette attitude est l’utilisation du « droit de vote ».

J.-F. N.


Patrick Savatier...
... aime à rappeler :« Nous sommes d’aucune église et d’aucun parti politique ».

Il se place...
... sur le « trottoir d’en face ». Sur lequel en plus se trouvent « des personnes alcooliques, des pauvres gens ». On y constate de nos jours la présence « de salariés(es) ». Ils ont « du mal à joindre les deux bouts ». Il cite l’exemple d’une caissière de grande surface. Elle perçoit 800 euros par mois et elle élève toute seule ses 3 enfants.


“Momon Papa lé la”...

... a joué au Père Noël. Avec leur “traîneau”, avant d’entamer la distribution des jouets dans les villes, une halte a été effectuée au quartier de la Cressonnière Saint-André. Contents de voir le bonhomme rouge, les enfants l’étaient par ailleurs à la réception des cadeaux. Plus de 934 jouets ont en effet été donnés.

Patrick Savatier précise à ceux qui veulent l’entendre : « La lutte associative ne m’a pas enrichi. Je suis locataire de ma case, de ma voiture et des dettes ».

J.-F. N.


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Messages

  • ça c’est une association qui bouge et n’a pas peur de la résistance constructive !
    Ceci dit es ce une bonne idée d’aller aux élections. et si jamais ils étaient élus es ce qu’ils ne vont pas abandonner leur combat ? comme tant d’autres...moi je préfère des associations qui bougent que des politiques qui ont abandonnés. finalement es ce que c’est pas les associations qui feront les politiques de demain à méditer. En tout cas bravo à sabatier et les siens pour le sens de l’engagement ça se fait plutôt rare à ce point là

    sergio

    • En se portant candidat aux législatives Mr Savatier n’abandonne pas le combat bien au contraire il le continue et l’association le soutient car il a la volonté comparé à d’autre de vouloir faire entendre la voix des petits, nous sommes nous même des petits et si nous voulons nous faire entendre alors votons pour un "petit" candidat qui à un coeur bien plus "grand" qu’on puisse le penser. Et tout ces requins qui sont au pouvoir depuis des années, je vous le demande, qu’ont il fait pour changer les choses ?
      Avec l’Association et Mr Savatier, nous nous battons depuis des années pour que les choses change, cette candidature n’est que le prolongement de nos idées, de nos croyances.


Témoignages - 80e année


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