Sanction des chômeurs

Les associations dénoncent l’imposture

7 janvier 2008

Quand on ne sait pas comment relancer l’économie, ni comment offrir de l’emploi aux chômeurs, Nicolas Sarkozy choisit de les stigmatiser encore plus, comme si être au chômage était de leur faute.

« Incitation active de retour à l’emploi » (?) ou stigmatisation des chômeurs ? Pour les associations et les syndicats, l’idée défendue la semaine dernière par Nicolas Sarkozy de prévoir des sanctions pour les chômeurs qui refuseraient deux offres d’emploi "acceptables" est, justement... inacceptable.

Stigmatiser les uns, et surtout les plus faibles

Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) s’est dit vendredi sur France Info « profondément gêné » par la « démarche » du chef d’Etat : « on procède par la stigmatisation de différentes catégories sociales qui seraient à considérer comme des nantis [...] : tantôt les fonctionnaires, tantôt les ressortissants des régimes spéciaux, aujourd’hui les demandeurs d’emploi ».

De son côté, la CGT a dénoncé un « discours cynique et méprisant au plus haut niveau de l’Etat », instaurant « une double peine pour les chômeurs » : « au traumatisme subi de la perte de son emploi s’ajouterait celui de devoir accepter une sous-qualification ou une dégradation de ses conditions de vie ».

Pour Marc Moreau, de l’association AC !, cette « agitation idéologique » vise à faire accepter des « emplois précaires ou saisonniers, aux salaires très bas, dans des zones excentrées ».

Thierry Bailly, de l’Apeis, se demande pourquoi serait « acceptable le principe de contrôle des chômeurs, alors qu’il n’y a aucun contrôle des placements financiers des entreprises », aux conséquences pourtant très lourdes.

Vous avez dit... acceptable ?...

Une mouture provisoire du projet d’accord relatif au marché du travail, que les partenaires sociaux vont tenter de conclure le 10 janvier, précise qu’une « offre valable d’emploi » doit tenir compte « de l’ancienneté dans le chômage, du parcours professionnel, de l’expérience, de la formation, de l’ancienne rémunération et du lieu de résidence ». Afin d’éviter les offres d’emploi improbables, comme celle, dénoncée par Jacqueline Balsan, du Mouvement national des chômeurs et précaires, dans "Libération", d’un photographe montpelliérain « forcé à suivre une formation de monteur câbleur » et « sanctionné pour refus d’un CDD de six mois dans ce créneau à Toulouse ! »


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