Mouvement des terrassiers

Les barrages continuent

21 janvier 2009

Depuis 8 heures hier mardi 20 janvier 2009, les terrassiers ont remis en place les barrages filtrants au rond-point de Cambaie (Saint-Paul) et sur la route nationale à Saint-Leu en face de Kélonia. Le réseau routier entre le Sud et l’Ouest était de nouveau perturbé. Les terrassiers réclament l’obtention de marchés publics ou des exonérations de charges sociales et patronales. Une réunion avec les différents acteurs économiques est prévue aujourd’hui mercredi 21 janvier 2009.

Les barrages installés par les terrassiers ont créé de gros ralentissements à Saint-Leu.
(photo Imaz Press Réunion)

Les grévistes demandent une simplification des procédures d’appel d’offres et surtout leur allotissement. « Les collectivités lancent des appels globaux, seules les grosses sociétés peuvent répondre. Nous, les petites entreprises, nous sommes mises immédiatement hors de course, nous n’avons pas la possibilité de travailler normalement », dit encore Hermann Elise. « S’il n’est pas possible de nous donner du travail, alors il faut nous aider financièrement et nous exonérer des charges », ajoute-t-il.

De plus, les procédures d’appels d’offres ont subi des modifications qui ne sont pas à l’avantage des petites entreprises, selon Franck Legros, artisan du BTP. En effet, les marchés à procédures adaptées (MPA) destinés à faciliter le travail des petites entreprises ont été modifiés. « Le montant maximum des appels d’offres est passé de 206.000 euros à 5 millions d’euros pour les MPA. Cette modification est censée rendre les marchés plus accessibles aux petites entreprises... Mais qui peut nous garantir encore une fois que les grosses entreprises ne se positionneront pas sur les MPA ? », dénonce Franck Legros. « Le problème est là aussi, les grosses entreprises se sont même positionnées sur les petits marchés », ajoute-t-il.

Franck Legros, chef d’entreprise, a vu son activité diminuer de 45% et à 15 salariés dans son entreprise. « Aujourd’hui, tout est bloqué, il n’y a plus de boulot, nous ne pouvons plus attendre. Il faut du travail tout de suite, nous ne pourrons pas attendre trois ou quatre mois, sinon c’est le licenciement et la clé sous la porte », annonce le chef d’entreprise. Cet artisan dénonce aussi l’arrêt ou le ralentissement des projets des grands travaux. « Pourquoi des projets comme le tram-train, la nouvelle route en corniche, le Pôle Océan ont été arrêtés ou ralentis ? Il faut que les politiques arrêtent de prendre l’économie en otage », dit-il.

Enfin, les grévistes veulent inviter les banques à une table ronde afin de discuter sur les crédits engagés auprès d’elle, et envisager un éventuel report des dettes jusqu’à la reprise des activités.

À noter que le mouvement s’est élargi. Quelques artisans et transporteurs ont rejoint le mouvement des terrassiers ce mardi 20 janvier 2009. « Nous demandons la solidarité de tous, il faut que les artisans rejoignent le mouvement, ainsi que les transporteurs. À nous tous, nous pourrons faire pression », s’exclame Franck Legros.

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