Droits de l’enfant

Les chiffres accablants de l’U.F.R. sur les structures d’accueil de la petite enfance

17 août 2005

Dans une motion adoptée dimanche dernier par les femmes de l’UFR (Union des femmes réunionnaises), figurent un certain nombres de données chiffrées sur l’insuffisance des moyens disponibles à La Réunion pour accueillir les jeunes enfants. Cela pénalise leur éducation et crée de nombreux problèmes à leurs parents. L’UFR avance également des revendications pour le respect des droits des Réunionnais dans ce domaine.

Voici les faits et chiffres mis en avant par l’UFR à propos du problème du manque de structures d’accueil pour la petite enfance à La Réunion :
o le nombre de femmes actives a augmenté de 400% de 1967 à 1999 ;
o le taux d’activité des femmes a doublé en l’espace de 30 ans ;
o la part des femmes au sein de la population active a aussi doublé en 30 ans et elles représentent désormais 45% de l’ensemble de la population active ;
o l’effectif des enfants de moins de 3 ans s’élevait à près de 43.000 au 1er janvier 2002, soit une moyenne de 58 enfants âgés de moins de 3 ans pour 1.000 habitants (1)  ;
o ce nombre d’enfants de moins de 3 ans va se maintenir, selon les projections de population pour 2020 ;
o il y a un retard considérable de l’équipement social à La Réunion, qui est bien en deçà des moyennes nationales ;
o le taux d’équipement en places de crèches à La Réunion est de 35 pour 1.000 enfants (2) , alors qu’il est de 63 pour 1.000 dans l’Hexagone (3)  ;
o les places créées ne suivent pas le cours ascendant des naissances ;
o le taux d’équipement tend à diminuer (4)  ;
o les parents doivent pouvoir choisir entre un accueil collectif (crèches, haltes-garderies) ou un accueil individuel (assistante maternelle) ;
o l’offre d’accueil dans les structures collectives est insuffisante : 3.164 places en 2003 (5)  ;
o on constate de fortes disparités d’une commune à l’autre (le taux d’équipement par commune pour les moins de 3 ans pouvant aller de 1.5 à 13.9) ;
o l’offre d’accueil individuel des moins de 6 ans chez une assistante maternelle est insuffisante : 1.518 en accueil continu, 74 à temps partiel, 115 en accueil périscolaire ;
o le taux de scolarisation des 2 ans s’élève à environ 14% pour l’ensemble de l’île et la répartition par commune est très hétérogène (de 0.4 Saint-Benoît à 66.8 Étang-Salé) ;
o la scolarisation à 2 ans ne constitue pas un mode de garde, le problème reste posé le mercredi et pendant les vacances ;
o le secteur social de la petite enfance est créateur d’emplois, les crèches et les garderies d’enfants sont un secteur où l’emploi salarié a nettement évolué (+62% d’emplois salariés de 1992 à 2002) ;
o l’effectif des moins de 3 ans est de près de 43.000, le besoin potentiel en places est de 27.000, 4.682 places en accueil continu collectif ou individuel sont offertes actuellement, 800 prévues d’ici fin 2005 dans le cadre des divers contrats enfance signés entre les communes et la CAF et les besoins actuels, en tenant compte des solidarités familiales possibles, sont évalués selon une hypothèse de la CAF à 7.309 places, d’où la nécessité :

- de créer 1.092 à 2.562 emplois au sein de nouvelles structures d’accueil permanent (et ce non compris le personnel d’accueil et le secrétariat),

- de l’agrément de 1.835 à 3.655 assistantes maternelles ;
o le rattrapage à effectuer et ce dans l’hypothèse de l’application des taux d’accueil de Métropole à La Réunion, et d’une répartition similaire (20% des moins de 3 ans en crèche, 11% chez une assistante maternelle), entraînerait la création de 4.532 nouvelles places de crèches soit 1.811 à 2.037 emplois, la création de 2.882 places chez des assistantes maternelles soit 1.441 emplois d’assistantes maternelles : c’est au total 3.250 à 3.500 emplois directs dans le secteur de la petite enfance qui seraient à créer ;
o des familles sont en difficultés en matière de gardes d’enfants ;
o il y a des possibilités de création d’emplois dans le domaine de la petite enfance ;
o l’emploi est une priorité du gouvernement.

L’UFR demande que les mesures soient prises :

- pour répondre aux besoins actuels des familles réunionnaises,

- pour répondre aux besoins futurs,

- pour la mise en place des formations du personnel,

- pour la programmation des investissements et des constructions des équipements collectifs.

L’UFR demande la création d’une structure régionale chargée de l’évaluation, du suivi, de la gestion prévisionnelle des emplois et ce pour une meilleure adaptation de l’appareil de formation aux besoins dans le domaine de la petite enfance.

(1) source : ODR, “L’accueil des moins de trois ans”, p.13.

(2) INSEE, “Familles de La Réunion”, p. 50.

(3) Statiss 2004 - DRASS, CESR p. 52, “Contribution sur l’emploi dans les secteurs de la santé”.

(4) CESR, “Contribution sur l’emploi dans les secteurs de la santé” p. 52,

(5) source : INSEE, “Familles de La Réunion”, p.50 et Département : Service départemental de la protection maternelle infantile, note du 5 avril 2004 : le point au 31 décembre 2003.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus