Réforme de l’assurance-chômage

Les chômeurs devront se serrer la ceinture

2 septembre 2022

Le projet de loi sur l’assurance-chômage devrait être discuté début octobre au Parlement, a confirmé le ministre du travail, Olivier Dussopt. Cette réforme va remettre en cause les droits des chômeurs.

Pour pallier les difficultés de recrutement dans certains secteurs, le gouvernement veut que les chômeurs soient moins indemnisés en période d’embellie économique. En contrepartie, et pour atteindre le plein-emploi, le gouvernement veut également de meilleures conditions de travail et des hausses de salaires.

Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a indiqué le 30 août lors de l’université de rentrée du Medef, que le projet de loi sur l’assurance-chômage sera présenté dès la semaine prochaine en conseil des ministres pour une discussion début octobre au Parlement.

Ce texte qui doit remplir deux objectifs :

  • permettre au gouvernement de proroger les règles actuelles d’indemnisation, qui sont issues de la réforme entrée définitivement en vigueur à la fin de l’année 2021. Ces règles arrivent à échéance fin octobre. « Nous avons besoin de cette autorisation législative sous peine de revenir aux règles d’avant 2019 », a expliqué le ministre.
  • mettre en œuvre la promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’un système d’indemnisation dit « contracyclique ». « Il s’agira d’assouplir les règles d’indemnisation quand l’économie va bien et de mieux protéger les chômeurs quand les choses vont mal », a résumé Olivier Dussopt.

Pour le ministre, « on ne peut pas avoir 7,4 % de chômage et entendre les chefs d’entreprise dire qu’ils ont des difficultés à recruter ». Le gouvernement Macron répond ainsi aux attentes du patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui veut que "les chômeurs soient indemnisés moins longtemps", en période de "plein-emploi".

Le gouvernement espère ainsi les pousser à accepter les emplois qui ne trouvent pas preneur. D’ailleurs, le patron du Medef a assuré que « le paritarisme très ambigu de l’assurance-chômage, ce tripartisme où l’État tient une part très significative du manche à balai, ne fonctionne plus ».

« Même si on en trouvera toujours un ou deux qui font de l’optimisation, être au chômage ou au RSA n’est pas un choix : ceux qui perdent leur emploi ne l’ont pas choisi », a réagit le nouveau secrétaire de Force ouvrière, Frédéric Souillot.

Le syndicaliste a assuré qu’il négociera, car « nous souhaitons justement que le gouvernement redonne la main aux partenaires sociaux sur le sujet, pas qu’il décide tout lui-même ».


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